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mardi 6 juin 2017

DECES DU REALISATEUR DE DOCUMENTAIRE ENGAGE CHRISTOPHE OTZENBERGER A 55 ANS

Le réalisateur engagé Christophe Otzenberger, qui s’était fait connaître avec le documentaire “La Conquête de Clichy” (1995), mode d’emploi du clientélisme en politique, est décédé samedi d’un cancer à l’âge de 55 ans, a annoncé dimanche son fils à l’AFP.
“Il voulait simplement témoigner de la vie des gens, de leurs joies, de leurs tristesses”, a déclaré son fils Pierre Otzenberger.
“Il s’impliquait autant humainement que professionnellement et cinématographiquement. C’est pour ça qu’à mon avis, ses films ont marqué les gens et ceux dont il racontait la vie”, a-t-il ajouté.
Se revendiquant du cinéma direct, comme Raymond Depardon, il avait débuté dans le documentaire avec “La Conquête de Clichy”, sorti en salles en 1995, un film consacré à la campagne du candidat RPR Didier Schuller pour les élections cantonales de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) en 1993.
L’éclatement du scandale de financement illégal de la campagne de celui qui était également ancien directeur de l’office HLM des Hauts-de-Seine lui avait donné une publicité inattendue.

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En 1998, avec “Fragments sur la misère”, il signait un film militant et provocateur sur les sans-abri, interpellant les passants et les poussant à réagir face à un SDF à genoux sur le trottoir, à une manifestation pour les réquisitions de logements, à un vendeur de journal de rue.
Côté fiction, Christophe Otzenberger a notamment réalisé “Itinéraires” (2006), l’histoire d’un jeune homme du Nord de la France qui balance entre démêlés judiciaires et volonté de refaire sa vie. Il a aussi réalisé “Autrement” (2002), qui mêle documentaire et fiction, pour raconter la tentative de réinsertion en Corrèze de trois jeunes arrêtés pour trafic de haschich.
Pour son dernier documentaire, “Toute ma vie j’ai rêvé...” (2015), il transforme une vieille caravane en studio ambulant pour donner la parole aux oubliés de la société française.
“Moi je ne me sers pas des gens, je suis comme eux. Je suis d’une double culture, j’ai un père qui est un intellectuel, une maman qui est fille de +coco+ dur. Je suis les deux, je suis proche de ces gens-là”, avait-il déclaré en juin 2015 sur France Inter, invité dans l’émission “L’instant M” pour évoquer ce documentaire.
Son père, Claude Otzenberger, ancien journaliste à l’ORTF, a été directeur des programmes d’Antenne 2 (devenu par la suite France 2) dans les années 1990.
Né en 1961 à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), Christophe Otzenberger avait commencé sa carrière comme acteur, au théâtre puis à la télévision principalement. En 1987, il fonde la société de production Méli Mélo, qui produira entre autres certains films de la cinéaste Dominique Cabrera, avant de déposer le bilan en 1992.
“Un grand réalisateur est mort. (...) Il était mon père spirituel, il m’a tout appris. Durant mes années à l’assister, j’ai découvert le système Otzen: exigence absolue, intégrité, poésie, geste politique...”, a commenté sur Facebook Jérôme Clément-Wilz, qui a collaboré avec lui sur ses derniers documentaires.
“Le cinéaste Christophe Otzenberger donnait la parole autrement aux sans-abris, aux oubliés. Il mérite le respect”, a réagi sur Twitter Gilles Jacob, ancien président du Festival de Cannes.
FILMOGRAPHIE

Acteur 

Réalisateur 

Scénariste 

  • 2000 : Le Vigneron français, de Christophe Otzenberger
  • 2001 : Autrement, de Christophe Otzenberger
  • 2006 : Itinéraires, de Christophe Otzenberger
  • 2007 : Au bout de mon rêve, de Christophe Otzenberger

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