Wolfgang Becker a réussi son pari : nous amuser avec une comédie de situation cocasse, parfois burlesque et tout a fait originale, et aussi nous faire méditer sur le sens de l'histoire contemporaine. Si le film a eu un tel succès en Allemagne, c'est évidemment parce que les allemands sont les premiers concernés par le sujet, parce que ce film est une double allégorie de leur histoire, celle d'un peuple coupé en deux pendant quarante ans, à l'image de cette famille berlinoise séparée par le Mur, et celle (d'une militante) du socialisme dont le coeur s'arrête de battre. Mais nous sommes, en fait, tous concernés par cette réflexion sur les faux-semblants de la politique partisane et les mensonges qu'elle engendre, ou sur le désir de préserver l'unité familiale face aux menaces d'éclatements.
Si le rythme de la comédie n'est pas toujours soutenu, la matière du film est si riche que l'on est sans cesse intéressé. Le reconstitution historique est documentée et l'excitation collective de l'été 1990 justement rendue (les foires automobiles, la reconversion de la monnaie, la Coupe Du Monde) et elle prend de surcroît, les allures de d'une fable paradoxale. Cette ironique relecture de l'histoire n'est d'ailleurs pas gratuite et exprime une certaine nostalgie des Allemands de l'Est. Les personnages sont attachants, pathétiques, parfois cocasses comme ce disciple de Kubrick qui aide Alex à réaliser de faux journaux télévisés.
SYNOPSIS
En 1978, à Berlin-Est, la famille Kerner, avait été traumatisée par la fuite de Robert, le père , séduit par une occidentale. Sa femme, Christiane était alors devenue plus socialiste que jamais, le 7 octobre 1989, elle voit son fils Alex se faire arrêter lors d'une manifestation et tombe dans le coma, victime d'un infarctus. Un mois plus tard, le Mur tombe et, avec l'arrivée des produits capitalistes, la vie est transformée. Alex devient vendeur d'antennes paraboliques, sa soeur Ariane quitte l'université pour vendre des hamburgers.
En juin 1990, au moment où, au chevet de sa mère, Alex embrasse l'infirmière Lara, Christiane sort de son coma. Le docteur prévient alors Alex qu'un choc pourrait lui être fatal. Pour la mélanger, Alex veut faire comme si rien n'avait changé en RDA.
Avec Ariane, il reconstitue l'ancienne chambre de sa mère, court à la recherche des cornichons socialistes, fabrique des journaux télévisées, organise un anniversaire avec faux jeunes pionniers et vrais voisins nostalgiques et dégote un Trabant.Mais lors d'une fugue, Christiane remarque des signe de changement, Alex lui faire croire alors que la RDA a décidé d'accueillir en nombre les réfugiés de l'ouest ! Dans leur datcha, elle avoue qu'elle avait menti au sujet de leur père, qu'elle n'avait pas eu le courage de fuir avec lui. Après un deuxième infarctus et une visite de Robert, Christiane meurt heureuse.
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Wolfgang Becker
Scénario : Bernd Lichtenberg et Wolfgang Becker
Photo : Martin Kukula
Montage : Peter R.Adam
Musique : Yan Tiersen
Son : Wolfgang Shukraftt et Martin Steyer
Décors : LOthar Holler
Costumes : Aenne Plaumann
Maquillage : Lena Lazzaroto et Bjorn Rehbein
Casting : Simone Bar
Production : Stefan Arndt
DISTRIBUTION
- Daniel Brühl (VF : Damien Witecka) : Alexander Kerner
- Katrin Sass (VF : Anne Jolivet) : Christiane Kerner
- Maria Simon (VF : Céline Mauge) : Ariane Kerner
- Tchoulpan Khamatova : Lara
- Florian Lukas (VF : Alexandre Gillet) : Denis Domaschke
- Alexander Beyer (VF : Jérôme Rebbot) : Rainer
- Burghart Klaussner (VF : Jean-Yves Chatelais) : Robert Kerner (le père)
- Michael Gwisdek : Klapprath
- Christine Schorn : Madame Schäfer
- Jürgen Holtz (VF : Michel Fortin) : Monsieur Ganske
- Jochen Stern : Monsieur Mehlert
- Stefan Walz : Sigmund Jähn
- Eberhard Kirchberg (VF : Eric Herson-Macarel) : Dr. Wagner
- Hans-Uwe Bauer (VF : Arnaud Arbessier) : Dr. Mewes
- Nico Ledermueller : Alexander Kerner (11 ans)
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