C'est grâce à ce film
que le jeune acteur Anthony Bajon va obtenir le Prix de Meilleur Acteur au
Festival de Berlin dans la lignée des plus grands comédiens français et
internationaux et cette année il bat un acteur comme Joaquin Phoenix dans le
film de Gus Van Sant c'est dire la performance.
En préambule comme c'est un film sur la rédemption et la
foi, je ne me sens pas concerné car depuis petit j'ai déconnecté de tout ce qui
concerne la religion qu'elle quel soit, car à un moment petit on ne m'a donné
les bonnes clés pour y croire, maintenant dans une époque où les religions
prennent beaucoup de place, je respecte les personnes qui veulent y croire à
partir du moment qu'il n'y a pas de prosélytisme à mon égard.
Et on a la chance avec le film de Cédric Kahn de justement
de ne pas nous obliger à avoir une relation avec la foi, on nous raconte le
parcours d'un jeune homme et d'autres d'ailleurs confrontés à leurs démons ici
la drogue, mais cela pourrait être d'autres addictions.
Dès le début du film on suit Thomas (Anthony Bajon) dans un
train avec un visage marqué par la fatigue et les excès en direction (comme on
le voit à travers les vitres) d'une communauté religieuse chrétienne dans
l'Isère ou se trouvent que d'anciens toxicomanes, Thomas qui vient on le
suppose sortir d'une période difficile mais pas encore entré dans le rang de la
société.
Ce centre développe la Thérapie par la religion pour que les
jeunes puissent être intéressés à d'autres choses que traîner, et se drogués,
et ce passage Thomas devra également biner, creuser, puis reboucher sans savoir
pourquoi il a creusé avant et surtout prier Dieu.
On ne sera pas pourquoi Thomas est arrivé dans ce centre,
jusqu'à quel point la violence (qui est toujours présente dans sa tête) comme
cette scène hallucinante de vérité grâce à ce jeune comédien exceptionnel dans
l'intention où il va exploser toute cette haine qu'il a de la société et de
lui-même finalement.
Thomas va évoluer petit à petit et changé avec les autres, se
faire des amis difficiles pourtant dans ce type de situation et notamment cet
ange gardien qu'on lui a mis sur le dos dès le départ, qui va être à l'écoute
sans violence et avec beaucoup de justesse joué par un acteur très bon Damien
Chapelle déjà très bon dans Espèces Menacées. D'ailleurs tous les acteurs qui
entourent Thomas sont très bon et très juste ce qui fait surtout qu'on y croit
et qu'on a beaucoup d'empathie pour cette cause.
Cet ado rebelle joué admirablement par Anthony va après
cette crise violente auprès de ces pairs partir sans vraiment sa voir où il va
mais déjà son changement est en cours car il va se réfugier chez un des
contributeurs du centre Olivier, comme s’il n’a pas encore décidé de son
avenir, surtout qu'il a découvert l'amour avec Sybille (Louise Grinberg) qui va
lui faire tourner à tête.
On notera avant tout dans les premières séquences du film,
une scène où Thomas va avoir une crise de manque ou Anthony Bajon va montrer
toute son énergie et son talent dans cette scène.
De l'autre côté Cédric Kahn va filmer ces jeunes hommes
comme dans un documentaire où face la caméra les confessions de ces jeunes dont
cette de Thomas bouleversante.
Oui La Prière est un film sur la rédemption avec des
personnages très empathiques mais qui parle aussi des échecs et des rechutes.
Pour les anciens on retrouvera Hanna Schygulla en mère
supérieure qui dirige financièrement cette communauté.
Autre plan qui confirme que le jeune Anthony est de la
graine des grands, on je trouve qu'il a la fragilité et la colère d'un Rod
Paradot dans La Tête Haute et la force de jeu et la puissance d'un Gérard
Depardieu jeune, ou dans une scène en montagne il va être confronté à ses peurs
et son énergie pour se sortir de conditions dantesques dans une descente en enfer
dans les pierres qui pourrait être confronté à ses descentes en enfer de la
drogue, mais dans toute montée ou descente il y a un moment ou cela s'arrête
comme l'enfer.
Pas de grand plan de communauté mais la nature est très
présente avec de jolis paysages et une ambiance à la manière d'une communauté
hippie ou l'on chante, on prie, on parle de soi et écoute les autres.
A l'arrivée Thomas a peut-être trouvé son chemin, voulant
devenir prêtre et j'adore de regarder ce visage de Thomas en le comparaissant à
la première scène où il est complètement transformé comme si sa foi avait
repris le dessus, plus lumineux, plus poupon, la dernière scène elle nous
laissera perplexe, va-t-il choisir l’amour, la foi ou un dernier adieu avant la
prêtrise, chacun se fera son avis.
La mise en scène est dans la lignée de son Roberto Succo, ou
le personnage central est plus important que la forme.
Comme je n'arrête pas de le dire, c'est surtout la
performance hallucinante de ce jeune Anthony Bajon déjà vu dans Les Ogres (dans
une position chaude avec Adèle Haenel) et dans Marylin, semble avoir un chemin
tout tracé vers des grands films ou son physique loin des standards et la force
inouïe de conviction dans son jeu, va déjà être assurément être nommé en
Meilleur Espoir aux César, même si je pense que Meilleur Acteur ce serait aussi
très bien, donc on va suivre ce jeune homme dans les années à venir, en
espérant que ce fou de cinéma puisse accomplir ces rêves.
A l'arrivée je n'ai toujours pas retrouvé la foi, sauf pour
ce jeune acteur dont la grâce est tombée sur lui. Etre un grand acteur comme
lui c'est de savoir jouer son opposé au quotidien.
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Cédric Kahn
Scénario : Cédric Kahn, Fanny Burdino, Samuel Doux et Aude Walker
Musique ; Thibault Deboaisne
Production : Sylvie Pialat et Benoit Quainon
Son : Nicolas Cantin, Sylvain Malbrant et Olivier Goinard
Costumes : Alice Cambournac
Assistant Réalisateur : Mathieu Vaillant et Quentin Janssen
Directeur de Production : Aude Cathelin
Casting : Antoine Carrard
Décors ; Guillaume Deviercy
Montage : Laure Gardette
Photographie ; Yves Cape
Maquilleuse ; Garance Van Rossum
DISTRIBUTION
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