Synopsis : Novembre 1919. Deux rescapés des tranchées, l'un dessinateur de génie, l'autre modeste comptable, décident de monter une arnaque aux monuments aux morts. Dans la France des années folles, l'entreprise va se révéler aussi dangereuse que spectaculaire..
Le film de Dupontel était attendu depuis plusieurs mois avec
impatience, car le réalisateur à côté fou qui correspond bien à ce projet et le
roman dont le livre est adapté avait obtenu le Prix Goncourt, et il est sûr que
le challenge était élevé, le premier mot qui me vient à l'esprit c'est que le
film a le défaut de ses qualités.
C'est un film flamboyant , lyrique, qui parle des conséquences
de la seconde guerre mondiale , beaucoup mieux que le récent Nos Années Folles
d'André Téchiné qui avait raté son film.
De la partie sur les tranchés et le champ de bataille
probablement vers Verdun et avec un son et un montage son de grande qualité, ou
les balles flambent , roule dans nos oreilles, mais un peu moins bien que dans
Tu ne Tueras Point, mais cela reste très efficace.
Sortie de cette saisissante plongée dans les tranchées, le
film se déplace sur un Paris on entre dans un univers magique, fait de faux
semblants, de personne qui se cache derrière leurs masques, pour leurs laideurs
suite à un accident, par leur envie de révolte , ou par la cupidité et la
méchanceté du chef d'escadron et aussi de ce père qui se cache derrière l'amour
qu'il n'a jamais donné à son fils.
Le film est brillant par le fond et la forme, trop
justement, car Dupontel nous en met plein la vue, alors que le roman prenait le
temps de connaitre des héros, oui beaucoup de travelling, des drones qui film
de haut et de loin, les événements, c'est beau par instant, mais à certains
moments cela use.
Dans ces personnages il y a Albert Maillard (Albert
Dupontel) qui va aider son héros de copain blessé sur le front (mais à la
bouche) virevoltant comme Dupontel le fait dans tous ces films , peut-être une
erreur de jouer le rôle soi-même, mais cela reste grandiose et bien servi par
de bons seconds rôles féminins comme Emilie Dequenne ou Mélanie Thierry.
On a aussi le Lieutenant Pradelle (Laurent Lafitte) qui est
une véritable ordure , qui n'hésite pas à supprimer ceux qui le dérange, il
aurait fait un bon collabo vingt ans plus tard, s'il ne finissait pas enfoui
dans une cave à grains de pierre (l'acteur aussi d'ailleurs sauvé in-extrémis)
ou Lafitte très théâtral à son habitude joue un méchant efficace, donc second
rôle masculin comme souvent d'ailleurs sont très bon comme Michel Vuillermoz
(non pas parce que il s'appelle Merlin dans le film) et André Marcon un second
rôle à l'ancienne qui est ici un compliment.
Et il y a Niels Arestrup (Marcel Péricourt) qui par sa
présence, sans parler en dit beaucoup et la scène avec son fils à la fin du
film, fait de non-dit mais irréfutable, est magnifique d'état, même si elle se
finit mal.
Et puis il y a surtout Edouard Péricourt (Nahuel Perez
Biscayart) qui a perdu sur le champ de guerre, une partie de sa bouche et ne
peut finalement s'exprimer par le regard derrière des masques inimaginables et
exceptionnelles et par ses dessins. C'est ces dessins qui vont donner l'idée à Maillard
d'escroquer les riches et notamment le père Péricourt qui n'ont pas donner
d'eux même sur les champs de bataille.. Et Nahuel délivre une nouvelle fois
après 120 Battements par Minute d'une prestation ébouriffante , sensationnel, à
la base du mime, le jeu du corps et du regard, il est carrément magique et
sublime et comme les masques de Cécile Kretschmar sont absolument unique et
sublime on a des moments magiques digne du Fantôme de l'Opéra.
Il est certain qu’Au Revoir là-haut devrait obtenir de nombreux
César surtout côté technique et presque à coup dur celui de la Réalisation à
Albert Dupontel, si 120 BPM obtient le grand César.
Maintenant je ne suis pas sûr que le film puisse franchir
les frontières non francophones, car le sujet et la façon de l'aborder est très
français.
A l'arrivée un film puissant et de très bon comédien, qui
aurait eu le mérite d'en faire un peu moins dans le visuel, un peu de modestie. Une dénonciation du pouvoir des riches cher au réalisateur.
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Albert Dupontel
Scénario ; Albert Dupontel et Pierre Lemaitre
D'après l'Oeuvre de : Pierre Lemaitre
Musique ; Christophe Julien
Production ; Catherine Bozorgan pour Gaumont
Maquillage et masques : Cécile Kretschmar
Effets Spéciaux ; Cédric Fayolle
Son : Jean Minondo, Gurwal Coic-Gallas et Cyril Holtz
Costumes ; Mimi Lempicka
1er Assistant Réalisateur : James Canal
Directeur de Production ; Bruno Amestoy
Décors ; Pierre Queffeléan
Montage ; Christophe Pinel
Photographie ; Vincent Mathias
DISTRIBUTION
André Marcon ; Officier Gendarme
Michel Vuillermoz : Joseph Merlin
Kyan Khojandi : Dupré
Gilles Gaston-Dreyfus ; Le Maire
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