Quand Gérard Depardieu donne une interview, ce n’est pas pour rigoler. Et on parie qu’il y a un journaliste du Daily Beast qui va s’en souvenir un bon moment.
En s’attablant avec la légende du cinéma français, Lloyd Grove espérait sans doute quelques unes des déclarations hautes en couleur qui ont émaillé la carrière de l’artiste ces dernières années. Et à en croire le compte-rendu éberlué rédigé par ses soins, l’entretien a pris des airs de grandiose maelström.
Il faut dire que la plupart des interviews accordée à la presse anglo-saxonne par les acteurs sont le plus souvent extrêmement encadrées en termes de contenu et laissent rarement la place aux débordements. Tout le contraire de la discussion épique qui a été retranscrite, où l’artiste a dévoilé quelques « vérités » explosives.
Il a notamment expliqué que le SIDA était peut-être le résultat d’expériences conduites par le Pentagone. Quand son interlocuteur lui demande, interloqué, s’il croit vraiment que les autorités américaines ont voulu tester des armes biochimiques sur des singes et ont involontairement provoqué une pandémie, l’acteur ne se défausse pas.
« Ils racontent tellement de choses. On n’en sait rien. Mais peut-être qu’on saura avec votre président, parce qu’il parle beaucoup. »
Et ce n’était qu’un début, puis notre Gérard national a ensuite expliqué que les expérimentations menées par les nazis sur leurs prisonniers dans les camps d’extermination étaient à l’origine de nombreuses avancées technologiques, avant de « révéler » que le sulfureux directeur du FBI J.Edgar Hoover avait entretenu une romance avec un afro-américain, en dépit de son racisme bien connu et de la lutte acharné qu’il mena contre Martin Luther King. Notons toutefois que Lloyd Grove évoque ces propos sans les citer directement.
Le tout sans oublier d’expliquer combien la Russie et Poutine étaient chers à son cœur. Il s’est même risqué une nouvelle fois à défendre l’annexion de la Crimée, arguant qu’il était impossible à quiconque ne s’y était pas rendu de comprendre les enjeux.
« Quand vous mangez avec un groupe d’intellectuels à Paris, forcément c’est un sujet difficile. Mais les intellos, les seuls qu’ils ne méprisent pas, c’est eux-mêmes, et c’est pourquoi il faut les laisser entre eux. Ces gens ont tellement l’habitude de parler de choses qu’ils ne connaissent ou ne vivent pas, qu’ils sont quantité négligeable. Je ne vais même pas essayer de la leur mettre, ils en ont déjà plein le cul de toute façon, les américains s’occupent de les baiser bien profond depuis un moment. »
Et si les intellos en ont pris pour leur grade, Gégé a aussi un message adressé à la presse hexagonale.
« Le problème avec la presse, la putain de presse française, je dis putain parce que je ne les aime pas. Parce qu’ils ne savent pas. Ils travaillent avec la merde dont ils sont pleins. Regardez-moi dans les yeux. Je suis très en colère contre tous les journalistes qui fonctionnent ainsi. »
Il faut dire que Gérard Depardieu nous mâche parfois un peu le travail. Quoiqu’il en soit, vous pourrez le retrouver dès le 27 septembre à l’affiche de Un beau soleil intérieur, où le temps d’une longue et incroyable séquence face à Juliette Binoche, il propose une des plus marquantes compositions de 2017.
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