Synopsis : Le roman commence à 5h50 du matin vers Le Havre, avec le réveil de Simon Limbres, 19 ans et l'emballement de son coeur. Il est plus tard, victime d'un accident de van après une session de surf avec ses amis Chris et John. Eux n'ont que des fractures. Il se retrouve en réanimation.
Le Dr Révol dit à sa mère, Marianne, que les lésions sont irréversibles, Simon est dans le coma. Quand elle y retourne avec le père de Simon, Sean, le Dr Révol leur annonce sa mort cérébrale et donc définitive. Thomas, infirmier spécialisé dans le don d'organes, demande si Simon était pour ou contre. Les parents donnent leur accord après longue réflexion à 17h30, pour le coeur, les poumons, les reins et le foie. Le dossier cristal de Simon, c'est à dire ses données médicales, sont entrées dans un logiciel qui trouve un receveur compatible pour chaque organe. Des équipes viennent des quatre coins de la France pour prélever l'organe recherché. A 23h50, c'est la clampage aortique. Le cœur va être donné à Claire Méjan, 51 ans, atteinte de myocardite et ayant une nécrose au coeur. Elle est depuis 3 jours dans la liste des demandeurs urgents. Ce transfert de vie se finit à 5h49.
Il y a eu cette année peu d'occasions d'être à ce point bouleversé, ému, tendu et admiratif du travail fait par une équipe de la réalisatrice, aux techniciens et aux acteurs tous vraiment exceptionnels et formidables, sans pathos exagérés, simplement des visages qui doivent exploités la douleur, la folie, la joie et le bonheur.
Chaque séquence du film très bien écrit tiré du roman de Maylis de Kerangal, est travaillé chirurgicalement comme un travail d'orfèvre, et pourtant le sujet pouvait prêter aux exagérations, limite que ne franchit jamais la réalisatrice.
C'est le quatrième film de la réalisatrice après L'échappée en 2009, Un poison violent en 2010 (Prix Jean Vigo), et surtout Suzanne en 2013 (Nommé aux Césars).
Le livre était évidemment très difficile a adapté, car on peut se poser la question, ce qu'on peut montrer et ceux qu'on ne peut pas, comme les scènes d'opérations, faciles à décrire dans un livre, mais plus difficile à montrer dans un film, sans faire peur au spectateurs.
On commence le film avec Simon (Gabin Verdet) un jeune adolescent blond à l'opposé de Brice de Nice, amoureux de la vie et de la nature, avec lequel il affronte la mer, avec sa planche de surf, avec deux copains il va allez affronter les vagues dans une mer qui les attends, la logique scénaristique voudrait que ce jeune ado se tue sur une vague, et non par un effet métaphysique et rhétorique , ou le garçon traverse le coeur d'une vague (quel moment).
On voit aussi cet adolescent amoureux prouver que son coeur non seulement pas la chamade mais également bat au rythme infernal d'une course vers l'amour (il faut prendre cette scène finalement comme une consultation médicale qui veut prouver que son coeur bât.
Mais sur la route banalement comme beaucoup d'adolescent en retour de ce voyage, qu'il va laisser la vie, finalement intégrer dans une unité diriger par le Dr Pierre Révol (Très juste Bouli Lanners) et une jeune interne Thomas (Tahar Rahim, exceptionnelle dans les scènes les plus du film, annoncés le pire et le meilleur, mais aussi l'impossible). Dans cet unité Simon va être déclaré en mort cérébral.
Instant ou les deux hommes vont devoir annoncer le mauvaise nouvelle aux parents de Simon, Marianne la mère (Emmanuelle Seigner) et Vincent (Kool Shen) tous les deux qui nous font partager leurs émotions sans en faire trop, juste le nécessaire, dans la détresse pour la mère, et l'acceptation dur au mal du père.
Thomas va leur dire qu'il y a non pas un espoir de vie pour Simon, mais un espoir de redonner la vie grâce à ses organes qui sont intacts (voir la première partie), et pour les parents le doute et le désespoir comment à naître, peut-on charcuter leurs enfants, ne plus le voir entier comme ils le souhaiteraient.
En attendant la réponse des parents, nous rencontrons une femme Claire, femme dépressive et malade du coeur (Anne Dorval, dire qu'elle est encore formidable est un euphémisme, notamment dans les rôles difficiles de mère). qui ne veut pas faire le pas, d'accepter une transplantation qui pourrait et qui doit lui sauver la vie, et comme lui dit son docteur Lucie More (Dominique Blanc, impeccable) elle a plus le choix , et elle veut son accord.
Claire s'attache à la vie , elle divorcée, grâce à ses deux enfants le sérieux Maxime (Finnegan Oldfield) et le plus turbulent et difficile à joindre Sam (Théo Cholbi) accepte au quotidien les difficultés de la vie, ce trio est plus qu'impressionnant, et montre que même pour un petit rôle pour les deux jeunes hommes (plus qu'espoir du cinéma français) jouent une partition parfaite dont le coeur est le centre de leurs intérêts.
Mais Claire même si son coeur ne bat plus normalement cliniquement, celui-ci bar par amour pour Anne une pianiste, dans une séquence qui tranche et surprend agréablement , avec l'acceptation des deux gamins dans la scène finale, d'une justesse touchante.
Dès deux côtés les parents de Simon vont donner leurs accords à Thomas , sachant toutefois qu'ils ne seront jamais qui est le receveur, et de quels organes sera destitués Simon, Thomas leur assurant quand même que Simon sera rendu acceptable visuellement à ses parents, seul une cicatrice restera.
De l'autre côté Claire a décidé de dire à son médecin qu'elle accepte la greffe (décision difficile à prendre).
A ce moment, on assistera royalement à un ballet d'une course contre la montre entre l'ablation du coeur de Simon et la greffe sur Claire, ou on voit le chemin parcouru d'un coeur dans les embouteillages de la vie et de chaque personnel de ces deux unités et hôpitaux différents,qui sont là à tout moment (Karim Leklou, Monia Chokri et Alice de Lencquesaing) indifférent à leurs vies privées pour donner un espoir d'une nouvelle vie.
Le film aura sa grandeur d'âme, avec cette double opération, d'une incroyable précision (la réalisatrice a précisé que tout était faux) qui peut être difficile regarder, mais qui nous semble une évidence das la continuité du film et de sa progression.
Une histoire qui finit bien pour Claire, son amie et ses deux enfants, pour une femme qui avait peur de la vie, et la fin pour les parents de Simon, qui lui avait une envie folle de vivre.
Cela fait bien longtemps que je n'avais pas été prix au tripes à ce point, il n'y a aucune faute de goût, faute de rythme, faute d'intention et d'attention, qui tient le spectateur au fond de son coeur.
Et moi, qui connait bien les hôpitaux depuis un an, on se sent encore plus ému par ce sacerdoce de ces personnels d'hôpitaux, qu'elles que soit leurs pouvoirs et leurs actions.
Voilà un film à montrer avec un débat au delà, car évidemment la question est de savoir ce qu'on ferait dans les deux cas.
Une équipe de comédiens au diapason de la qualité.
Si ce film là n'obtient pas des lauriers nombreux aux Césars je ne comprend plus rien au cinéma.
NOTE : 18.50
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Katell Quillévéré
Scénario : Katell Quillévéré et Gilles Taurand
D'après l'oeuvre de : Maylis de Kerangal
Musique Alexandre Despalt et Frank Beauvais
Production : David Thion, Justin Taurand et Philippe Martin
Son ; Florent Klockenbring, Benjamin Rosier et Emmanuel Croset
Scripte ; Annick Reipert
Costumes ; Isabelle Pannetier
1er Assistant Réalisateur ; Nicolas Guillemionot
Casting ; Sarah Teper, Leila Fournier et Elise Vogel
Décors ; Dan Bevan
Montage ; Tomas Marchand
Photographie ; Tom Hararai
Coiffeur ; Milou Sanner
Maquillage ; Laure Talazac
DISTRIBUTION
- Dominique Blanc : Lucie More
- Alice de Lencquesaing : Alice Harfang
- Finnegan Oldfield : Maxime
- Théo Cholbi : Sam
- Gabin Verdet : Simon
- Galatéa Bellugi : Juliette
- Titouan Alda : Johan
- Andranic Manet : Chris
- Steve Tientcheu : Hamé Gaye
- Irina Muluile : Gisèle
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