Pages

mercredi 2 décembre 2015

L'HERMINE DE CHRISTIAN VINCENT (Un Numéro de Lucchini et le joli sourire de SIDSE

L'HERMINE de Christian Vincent est une comédie dramatique française avec un zeste de chronique judiciaire.

Le réalisateur Christian Vincent a toujours eu un goût prononcé pour la comédie comme dans Les Saveurs du Palais avec Catherine Frot, Quatre Etoiles avec Isabelle Carré  ou Les enfants avec Karin Viard, avec toujours un point commun un couple qui apprennent à se connaître , que ce soit dans un hôtel, d'un palais de justice ou d'un lieu présidentiel, on peut dire que c'est ça marque de fabrique.

Résultat de recherche d'images pour "l'hermine film"


Dans L'Hermine, Christian Vincent change légèrement de point de vue, en incluant une proportion de registre dramatique, sans que ce soit totalement désespérant, comme dans les films de Philippe Lioret ou Stéphane Brizé, même dans le drame c'est quand même léger dans son propos.

Ici il nous fait pénétrer dans les coulisses d'un palais de justice, et surtout ceux d'un procès d'assise avec jury hétéroclites et homme de robe de loi intransigeant.

Résultat de recherche d'images pour "l'hermine film"

Comme ses deux collègues, il aime bien pénétrer le microcosme social, pour essayer d'en tirer toutes les conséquences de la vie de ces personnages.

C'est pas la partie procès qui m'a le plus intéressé, Christian  Vincent n'étant pas Sydney Lumet, et sa partie délibération des jurés, étant sans commune mesure avec 12 hommes en colère.

Résultat de recherche d'images pour "l'hermine film"

L'histoire du film est celle du juge Michel Racine (jolie clin d'oeil à Luchini qui est fan de Racine) président de cour d'assises dans le Nord de la France. C'est un homme aux allures d'hypocondriaque (on suffit sa soi-disant grippe pendant la moitié du film), brillant magistrat solitaire se mouvant dans une existence faite de douleurs à la hanche, de fruits avariés (non, c'est pas du Amélie Nothomb) et de dossiers d'instructions en cours. Il est craint et respecté par ses pairs bien qu'un peu moqué au vu de sa personnalité rigide et de l'échec de sa vie privée (il est marié). Il nous conduit dans les couloirs du tribunal à la rencontre de Ditte qu'il reconnaît parmi les jurés. Il y a longtemps il l'avait aimé (sans le hasard il n'y a pas de films).

Résultat de recherche d'images pour "l'hermine film"

Il y a dans l'Hermine, trois histoires, celle du juge lui même , de ces lobbies, ces défauts, ces femmes et son intransigeant despotisme. Puis celle du procès (largement la moins bonne) et celle la meilleure du film, la reconquête d'un ancien amour, qu'il a comme toute sa vie, abandonner pour son travail.

Les trois se mélangent mais pas toujours allègrement.

Résultat de recherche d'images pour "l'hermine film"

Concernant le procès, ce qui me choque une fois de plus, c'est qu'on situe l'action du procès (Ici Saint Omer) pour une histoire de violence sur un enfant, dans une région du Nord, avec des sous-entendus sordide, comme ci cela était une évidence, que seule cette région est la proie de ce type de faits divers, il faudrait que les réalisateurs et scénaristes voyage un peu plus.

Résultat de recherche d'images pour "l'hermine film"

Dans la partie procès, il est vrai, que cela semble très réaliste, les comédiens qui forment les jurés, semblent plus vrai que nature et assiste à leur délibération incongrue et très réaliste, mais j'ai du mal avec les personnages que je trouve assez stéréotypés, comme ce jeune juré , qu'on se moque parce qu'il a des bottes (comme l'arme du crime) mais on insiste sur ses mains sales (très sales) et son mutisme, qui n'a pas d'origine. Tous les jurés, semblent sortir de la classe populaire (voir la rôle de Corinne Maseiro si on a un doute) , pour bien marquer le territoire de ce type de film, comme La Loi du Marché cette année, faire au plus près de la réalité.

Résultat de recherche d'images pour "l'hermine film"

Mais l'histoire la plus importante est en périphérie, c'est sa rencontre avec une jurée, qui fut une ancienne amourette du juge, qui montre qu'il n'était pas aussi vindicatif et sourd aux dialogues, à travers cette histoire, histoire qui correspond beaucoup au parcours au cinéma de Fabrice Luchini, amoureux des femmes, qui ne se jettent pas vraiment à ces pieds. Dommage qu'on affuble la jurée d'une fille qui ne parle qu'en SMS peut-être pour attiré le public de LOL.

Résultat de recherche d'images pour "l'hermine film"

C'est cette différence d'appréciation entre les deux histoires, qui en fait un film inégal, Avec Luchini, précieux et flamboyant (en gros du Luchini) dans son numéro habituel et une Sidse Babett Knudsen, avec un sourire charmant qu'on avait déjà pu voir dans la série Borgen, et comme elle parle français et anglais couramment, on risque de la revoir au générique de grands réalisateurs.


Résultat de recherche d'images pour "l'hermine film"

A l'arrivée un film inégal, charmant et discret, pour goûter aux saveurs du Palais de Justice.

Le film a obtenu 2 prix importants au Festival de Venise 2015 , Le prix d'interprétation masculine à Fabrice Luchini, et le Prix du Scénario (ça je comprends pas bien).

Note : 14.60

Résultat de recherche d'images pour "l'hermine film"

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Christian Vincent
Scénario : Christian Vincent
Musique : Claire Denamur
Photographie : Laurent Daillant
Photographie : Yves Deschamps
Décor : Patrick Durand
Casting : Tatiana Vialle
1er Assistant réalisateur : Frédéric Alexandre
Scripte : Marianne Fricheau
Photographe de Plateau : Jérôme Prébois
Son : Philippe Fabbri
Maquillage : Michelle Constantinides
Production : Matthieu Tarot et Sidonie Dumas

DISTRIBUTION






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire