Que viva Eisenstein !
En 1931, fraîchement éconduit par Hollywood et sommé de rentrer en URSS, le cinéaste Sergueï Eisenstein se rend à Guanajuato, au Mexique, pour y tourner son nouveau film, Que Viva Mexico ! Chaperonné par son guide Palomino Cañedo, il se brûle au contact d’Éros et de Thanatos. Son génie créatif s’en trouve exacerbé et son intimité fortement troublée. Confronté aux désirs et aux peurs inhérents à l’amour, au sexe et à la mort, Eisenstein vit à Guanajuato dix jours passionnés qui vont bouleverser le reste de sa vie.
Eisenstein reste un de mes cinéastes préférés, et je ne saurais dire combien de fois j'ai vu "La Grève", "Le Cuirassé Potempkine" et "Octobre", combien de fois j'ai feuilleté le recueil de ses magnifiques dessins érotiques et pornographique.
Il ne fallait pas moins que l'excellent Peter Greenaway pour nous proposer un passionnant aperçu de son génie créateur, de ses thèmes de prédilections, de ses combats intérieurs, etc...
Sur le fond comme sur la forme, c'est époustouflant, interprété par deux comédiens de haute voltige, agrémenté de morceaux musicaux parfaitement choisis.
Vous verrez un travelling qui fait passer Scorsese pour un débutant ; une métaphore de la propagation de la syphilis et du communisme en une scène de dépucelage sodomite éblouissante d'intelligence ; une errance dans les sous-sols terrifiante et sublime ; des "salit-screan" (3 écrans sur un même écran) décrivant l'intelligentsia étasunienne des années 1930 très aboutis ; des sons de cloche, de marteau sur les tuyaux, de portières de voiture presque hallucinants ; etc...
Et même si ce n'est pas très "accessible", Sergeï Eisenstein et son oeuvre étant trop méconnus, je recommande ce film les deux pieds sur l'accélérateur !
Une oeuvre rare, unique, qui devrait redéfinir ce que doit être la description d'un artiste face à son oeuvre.
Par Critique Chonchon
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