"Mustang".
C'est le début de l'été. Dans un village reculé de Turquie, Lale et ses quatre sœurs rentrent de l’école en jouant avec des garçons et déclenchent un scandale aux conséquences inattendues.
Les trubles de l'adolescence, on connaît, on a vu. Sujet éculé me direz-vous. Sauf que le talent de la jeune réalisatrice Deniz Gamze Ergüven fait sérieusement de l'ombre au fameux "Virgin Suicide" de Sofia Coppola.
La liberté de ses adolescentes qui rétrécit jusqu'à l'enfermement, désormais vouées au mariage forcé, et peut-être pire encore, dans un recoin éloigné de Turquie prend une dimension politique qui aiguisera et affûtera les consciences les plus bétonnées.
Le film n'écarte rien, ni des souffrances, ni des éclats de rire de cette adolescence bouillonnante, de cette ébullition que nous ne devrions jamais perdre !
Et dans cette valse mortifère sans aucun artifice - mortifère, sauf pour l'aînée qui aura la chance d'épouser celui qu'elle aime - il n'y a que deux espoirs : Istanbul et l'ancienne institutrice qui y réside, le graal de la benjamine.
Et si l'une est sauvée, cette petite dernière au talent et à l'énergie incroyable, c'est avec le goût amer que laisse un patriarcat ancestral sur le destin brisé de ses soeurs.
L'éducation, la rébellion, deux armes éternelles vers l'émancipation, armes aiguisées que porte avec talent une gamine qui nous administre une leçon de courage fort salutaire.
Mustang de DEnis Gamze Erguven par Critique Chonchon
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