"Victoria" de Sebastien Schipper
5h42. Berlin. Sortie de boîte de nuit, Victoria, espagnole fraîchement débarquée, rencontre Sonne et son groupe de potes. Emportée par la fête et l'alcool, elle décide de les suivre dans leur virée nocturne. Elle réalise soudain que la soirée est en train de sérieusement déraper…
Ne vous fiez pas à l'affiche, qui peut sembler un peu gentillette. En effet, Sebastian Schipper, caméra à l'épaule, en un plan séquence de 2H15, nous propose un compte à rebours qui nous colle au siège, qui nous fait palpiter.
Nous savons que tout ça va mal finir, et au lieu de le réduire, le suspense en est grandi. Ça commence assez lentement, et ça s'accélère, jusqu'au point de non retour, dramatique, forcément dramatique, que ce soit en marchant, en courant, au volant d'une voiture volée, assis sur la selle de son vélo...
Rarement au cinéma, je n'ai éprouvé autant sur la base de si peu. C'est virtuose, jusqu'à en ressentir dans sa chair cette pertinente prouesse cinématographique qui ramène, par exemple, les effets spéciaux et autres 3D à ce qu'ils sont, de la technique d'esbroufe.
Épuisant physiquement mais salutaire intellectuellement, comme la métaphore imprévue et percutante de la grise germano-grecque actuelle.
Du grand cinéma !
Par Critique Chonchon
Avec Frederik Lau, Laia Coasta, Mac Mauff, BUrak Igit, André Hennike
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