Satire parodique du cinéma d'action, réflexion méta sur l'industrie hollywoodienne, Last Action Hero est un film d'une plus grande profondeur que ne laisse apparaître au premier abord ce divertissement musclé mais familial. Reposant sur les épaules d'Arnold Schwarzenegger, alors au sommet de sa popularité (il sort des cartons planétaires Total Recall et Terminator 2, mais aussi des comédies à succès Jumeaux et Un flic à la maternelle), le film aurait dû être l'un des blockbusters de l'été 1993. Il n'en fut rien.
Éreinté par la presse, et même comparé à un sketch du Saturday Night Live par le critique Vincent Canby, Last Action Hero fut un flop commercial, parvint certes à rembourser son budget initial de 90 millions de dollars (le film en récolta 135) mais termina bien loin des espoirs que pouvait susciter le film du côté de la Columbia et de Sony. Loin d'être un simple malentendu par rapport à un film incompris, le cas de Last Action Hero a fait école au sein des majors et a, à sa manière, influencé l'histoire des blockbusters.
La mésaventure de Last Action Hero fut entièrement analysée dans les mois qui suivirent, notamment par Nancy Griffin dans son ouvrage Hit and Run, consacrant un chapitre entier détaillant les raisons de l'échec du film, faisant du film un cas d'école pour l'industrie. Programmé pour sortir en salles le 18 juin 1993 aux États-Unis, le film tomba sur un os, un os de dinosaure en l'occurrence :Jurassic Park, sorti une semaine plus tôt. Le film de Steven Spielberg est souvent cité comme la principale raison de l'échec de Last Action Hero. Et il est vrai qu'avec ses plus de 900 millions de dollars de recettes, en faisant le plus gros succès de tous les temps à l'époque, le facteur a bel et bien joué.
Mais Last Action Hero subit également une autre concurrence frontale : Nuits blanches à Seattle, autre carton de l'été 1993, qui chipe la deuxième place du box-office une semaine après la sortie de Last Action Hero, le 25 juin. Au total, le film de McTiernan perdit près de la moitié de sa fréquentation en une semaine et se retrouva au final avec une perte sèche estimée à plus de 25 millions de dollars.
En réalité, la production du film s'était également avérée très chaotique, et ce indépendamment de la concurrence. Quelques semaines avant la sortie du film, une première projection test en avant-première reçoit des retours désastreux. Sony détruit les fiches de test et un bouche-à-oreille très négatif se met en route, touchant davantage un film qui n'en avait pas eu besoin après plusieurs réécritures et un changement de scénaristes (Shane Black termina le script à la place de Zak Penn et Adam Laff). Suite à cette projection catastrophique, le film fut remonté en urgence et ce jusqu'à quelques jours de la sortie du film. Si l'on y ajoute les problèmes techniques que rencontra le film lors de sa projection (étrennant notamment la nouvelle technologie audio SDDS disponible dans très peu de salles), c'en fut trop pour ce film torpillé, et redécouvert quelques années plus tard comme la majeure partie de la filmographie de McTiernan.
L'histoire de Last Action Hero : Grâce à un ticket de cinéma magique, Danny Madigan, 11 ans, est projeté dans l'univers de Jack Slater, son héros favori de films d'action. Devenu le partenaire de la star qui ne croit pas à son histoire, il affronte avec Slater un tueur maléfique. Mais celui-ci vole le ticket et fuit dans la réalité, où le crime paie encore plus qu'au cinéma. Slater et Danny le suivent et le héros de cinéma devra prouver que, en film ou en vrai, il est de toute façon le plus fort...
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