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lundi 20 juillet 2015

HILL OF FREEDOM DE HONG SANG-SOO par Critique Chonchon

"Hill of Freedom".
Mori (Ryo Kase, excellent), un jeune japonais, se rend à Séoul afin de retrouver la femme qu’il aime. Mais celle-ci est absente. Attendant son retour, il s’installe dans dans une chambre d’hôtes et y fait différentes rencontres.
Il fera ainsi la connaissance de sa logeuse, du neveu de celle-ci, de la propriétaire du café où il va souvent, etc... avec qui il échangera avec plaisir, entre deux chapitre du livre qu'il lit, "Le Temps", expliquant que celui-ci,passé présent et futur, ne sont que des constructions mentales.
La talent de Hong Sang-Soo n'est plus à prouver, et c'est à juste titre qu'il est aujourd'hui considéré comme un maître, notamment pour sa maîtrise des dialogues, des cadres et des plans fixes.
S'interrogeant sur le déracinement, après avoir filmé un Coréen dans les rues de Paris dans son film "Night and Day" puis une Française dans la ville de Séoul dans "In Another Country", le cinéaste filme ici un Japonais qui se rend également à Séoul, en Corée. Mais le véritable sujet du film est plus universel encore, puisqu'il s'agit ici de saisir des tourments de l'âme humaine.
Les influences et les hommages à Eric Rohmer et Yasujirô Ozu sont évidents. Hong Sang-Soo maîtrise comme personne l'art de tisser des liens impromptus entre ses personnages dont les discours et les aspirations sont mis à mal par les petits drames contrariants du quotidien. Et ça peut toucher chacun d'entre nous, d'où son universalité.
Hong Sang-soo poursuit un geste esquissé depuis quelques films, une sorte d'idéal qui consisterait à faire des films légers comme du papier, à vider son cinéma pour n'en garder plus que l'essentiel, comme on délesterait une montgolfière pour la faire monter encore plus haut. Il en ressort une griserie mélancolique, joyeuse et désillusionnée.
Très beau manifeste du cinéma comme art du lâcher-prise et du raccord funambulesque, en cela propre à transmettre l'éclat brisé des désirs, la lancinante douceur des amours incertaines, la désynchronisation inexorable de nos vies - le film est sciemment "disloqué" car les scènes ne sont pas toutes "dans l'ordre chronologique" - avec l'état du monde.
Le réalisateur nous propose des rendrez-vous à chacun de ses films où on le retrouve chacune de ses nouvelles propositions comme on rejoindrait avec impatience un ami déjà un peu ivre au bar du coin...
Hong Sang-soo est le maître du minimalisme élégant, et nous questionne avec humour, légèreté et mélancolie, sur le temps qui passe, les occasions manquées, les rencontres éphémères. La délicatesse de ce cinéma est d'une si grande rareté qu'il en est précieux au plus haut point.
Hill FReedom par Critique Chonchon

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