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mercredi 22 avril 2015

8 ANECDOTES SUR DIAMANTS SUR CANAPE DE BLAKE EDWARDS

 Diamants sur canapé de Blake Edwards, rôle sans doute le plus iconique de la filmographie d'Audrey Hepburn, qui n'en manque pourtant pas. Dans cette adaptation, largement retravaillée, de Petit déjeuner chez Tiffany's de Truman Capote, Hepburn incarne Holly Golightly, une croqueuse de diamants dont s'éprend son voisin Paul Varjak, interprété par George Peppard. Ce dernier parvient peu à peu à percer la carapace de la jeune femme pour y découvrir ses troubles, la nostalgie de son Texas natal et ses angoisses.
Chef-d'oeuvre de sophistication, Diamants sur canapé est entré dans l'histoire du cinéma et bien plus encore par certaines images indélébiles qui reste aujourd'hui durablement associées à son actrice principale : ce plan d'ouverture où Holly contemple la vitrine de Tiffany's dans sa petite robe fourreau noire créée par son ami de toujoursHubert de Givenchy, mais aussi cette apparition sur le rebord de sa fenêtre où Paul la voit entonner Moon River. La chanson valut d'ailleurs à son légendaire compositeur Henry Mancini l'Oscar de la meilleure chanson, tandis qu'Audrey Hepburn fut nommée à l'Oscar de la meilleure actrice.
Tout a été dit sur le tournage mouvementé du film, qui fut par ailleurs l'objet d'un ouvrage de référence, 5e avenue, 5 heures du matin de Sam Wasson. Preuve de l'impact que peut encore avoir aujourd'hui Diamants sur canapé, voici quelques secrets de tournage sur le film qui fit entrer un peu plus son héroïne dans la grande histoire hollywoodienne.
Le résumé du film : Une croqueuse de diamants cherche à épouser un homme riche alors que son voisin écrivain s'intéresse fort à elle. La jolie et dissipée Holly fait également en toute innocence le messager pour un truand notoire. Lorsque la police l'interroge, elle n'a aucun mal à prouver son innocence mais son futur époux, riche planteur brésilien, s'éloigne par peur du scandale. L'écrivain en profite pour consoler la belle.

Truman Capote ne voulait pas d'Audrey Hepburn
Ceux qui ont lu Petit déjeuner chez Tiffany's se souviendront que la Holly décrite par Truman Capote est très différente physiquement d'Audrey Hepburn. L'écrivain avait en réalité une autre actrice en tête au moment d'écrire sa nouvelle, et pas n'importe laquelle puisqu'il voulait Marilyn Monroe pour l'incarner à l'écran. Capote enragea lorsque le choix des producteurs se porta sur Audrey Hepburn, l'actrice en vogue après son Oscar pour Vacances romaines et sa nomination pour Sabrina de Billy Wilder, et qui représente aux yeux de l'industrie et du public le quasi exact contraste de Marilyn. Marilyn avait pourtant bel et bien été approchée mais s'était désistée lorsque son mentor Lee Strasberg, créateur de l'Actors Studio, l'a mis en garde sur les répercussions que pouvaient avoir sur sa carrière le fait de jouer une prostituée à l'image.
Après avoir sollicité une autre immense blonde hollywoodienne, Kim Novak, c'est finalement Audrey Hepburn qui fut retenue. Truman Capote n'hésita pas à l'époque à parler de "trahison dans tous les sens du terme" de la part de la Paramount.


Blake Edwards, le caprice d'Audrey Hepburn
Non seulement Marilyn Monroe était pressentie pour jouer le rôle d'Holly, mais Blake Edwards non plus n'aurait jamais dû tourner le film. C'est en effet John Frankenheimer qui devait réaliser le film à l'origine. Problème : lorsqu'elle est arrivée sur le projet, Audrey Hepburn n'avait jamais entendu parler de lui ou de son travail, et demanda à ce qu'on le remplace. Blake Edwards, qui avait déjà connu le succès avec notamment Opération jupons, trouva davantage grâce aux yeux de l'actrice.


La jalousie de Mel Ferrer
Dans sa première autobiographie en 2008 (avant celle sur le tournage de Certains l'aiment chaud, donc), Tony Curtisrévéla qu'il avait lui-même approché Blake Edwards, un ami proche, pour incarner le rôle masculin du film. Mais sur insistance de Mel Ferrer, l'époux d'Audrey Hepburn, qui voyait d'un mauvais œil la perspective de la voir travailler avec un tel séducteur invétéré, Edwards refusa, et lui préféraGeorge Peppard. Rappelons par ailleurs que le tournage a commencé à peine trois mois après que l'actrice ait accouché de son premier fils, Sean.


Un dispositif exceptionnel chez Tiffany's
Diamants sur canapé fut l'une des meilleures publicités possibles pour le joaillier Tiffany's, qui mit à disposition du tournage l'intérieur de sa boutique de Manhattan. Le tournage de ces scènes fut l'objet d'un énorme déploiement de sécurité, avec plus d'une vingtaine d'agents de sécurité surveillant en permanence les faits et gestes des techniciens afin de prévenir tout vol, certaines parures apparaissant dans le film valant à elles seules plusieurs millions de dollars. De plus, l'enseigne accepta d'ouvrir ses portes au tournage y compris le dimanche, brisant une habitude vieille de plus d'un siècle.


Une scène d'ouverture stressante
Cela ne se voit pas à l'écran, puisqu'elle est censée se dérouler au petit martin, mais la scène d'ouverture du film fut un casse-tête à tourner du fait de l'important afflux de badauds (plusieurs centaines, rapportait-on) aux alentours de la boutique Tiffany's et de sa fameuse vitrine. Il y avait tellement de monde regroupé autour du plateau de tournage qu'Audrey Hepburn en était fréquemment déconcentrée au point de se tromper dans sa gestuelle. Il fallut attendre de très nombreuses prises et qu'un membre de l'équipe technique ne manque de se faire électrocuter pour que l'actrice reprenne ses esprits et tourne la scène comme il était prévu.


Le flair approximatif de la Paramount
Moon River est aujourd'hui indissociable de Diamants sur canapé malgré les innombrables reprises de la chanson composée par Henry Mancini, et inversement. Et pourtant, sans l'insistance d'Audrey Hepburn, elle aurait très bien pu ne jamais apparaître à l'écran. Un exécutif de la Paramount, au sortir de la projection-test, déclara : "Je crois que la première chose à faire est de se débarrasser de cette chanson stupide". Audrey Hepburn intervint immédiatement en menaçant le studio en cas de retrait de la chanson du montage final. Une intervention plus que salutaire donc...
La chanson avait d'ailleurs été écrite spécialement pourAudrey Hepburn et pour être facilement chantée par elle sur un seul octave. L'actrice était en réalité une assez piètre chanteuse, régulièrement doublée sur tous ses numéros musicaux.


Le costume le plus cher de l'histoire du cinéma
Pas si petite que le surnom qui lui est resté, la robe noire (et ses longs gants qui remontent jusqu'au coude) confectionnée par Hubert de Givenchy pour le film reste aujourd'hui un modèle d'élégance incomparable qui en font l'un des costumes de cinéma. Elle fut fabriquée en trois exemplaires, dont seuls deux ont été portés par l'actrice sur le tournage. Le premier d'entre eux est conservé dans les collections privées de la maison Givenchy, et le deuxième dans un musée pour costumes situé à Madrid. Le troisième en revanche fut vendu aux enchères en décembre 2006 pour un peu plus de 600.000 euros, reversés à fondation de la Cité de la Joie à Calcutta (du nom du roman et du film qui en fui tiré). Il s'agit encore aujourd'hui du montant le plus élevé perçu pour une vente aux enchères d'un costume de cinéma


La colère de Bruce Lee
Si le film est resté comme un chef-d'oeuvre dans l'histoire du cinéma, il ne manqua pas de lancer quelques polémiques à sa sortie, la plupart cristallisées autour du personnage de Mr Yunioshi, un photographe japonais joué de manière un peu outrancière par Mickey Rooney, tout ce qu'il y a de plus caucasien. La caricature n'a pas du tout plu à la communauté américaine d'origine asiatique, particulièrement dans les années 90. C'est à cette époque que sort notamment Dragon, l'histoire de Bruce Lee, biopic romancé de l'histoire de la star d'action hong-kongaise. Une scène du film, adapté du livre biographique de sa veuve Linda Lee Caldwell, montre les deux amoureux dans une salle de cinéma au moment de la sortie de Diamants sur canapé.Bruce Lee, excédé par le personnage de Yunioshi, quitta la salle avant même la fin du film. Une anecdote racontée en l'état dans le livre.
Dans un making-of du film datant de 2006, Blake Edwardsavoua qu'il avait sous-estimé la force du stéréotype et qu'il s'agissait de son plus gros regret sur le film en lui-même.






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