On continue notre quête de Cannes, et qui va s'accélérer la semaine prochaine, avec le film présenté à Un Certain Regard de Mathieu Almaric "La chambre bleue".
Une chambre d'hôtel, deux amants qui s'enlace nu dans le lit ou la fenêtre ouverte, des corps qui s'exhibent comme dans un tableau de Monet, on parle de Welcome To New York d'Abel Ferrara, non mais du nouveau film de Mathieu Almaric, l'égérie de Resnais, des frères Larrieu ou de Bruno Podalydès, nous sert sa nouvelle oeuvre après "Tournée" présenté à Cannes il y a 2 ans.
On n'est pas chez Maigret, mais l'atmosphère y est, tout en pudeur et rumeur, Simenon hors ces romans de son héros de commissaire, dans ses autres nouvelles policières, mêlait érotisme et voyeurisme de la bourgeoisie et des cancans des petites villes de province, comme le faisait très bien Claude Chabrol.
La scène de départ entre un homme et sa maîtresse dans cette petite ville de province bourgeoise, étale au grand jour, leur relation qu'il avait promis il y a quelques années de se revoir, si l'occasion le permettait. On voit que ces 2 amants s'aiment au delà de la simple relation.
Puis, l'homme est arrêté et interroger par la gendarmerie puis par un juge d'instruction, pendant que la pharmacie de sa maîtresse a baissé le rideau pour cause exceptionnelle.
Pendant près d'une heure de ces interrogatoires serrés au cordeau, on ne s'est pas de quoi il est accusé, ni de qui est mort, ce qui met une tension supplémentaire dans les réponses de l'accusé.
C'est un vrai du chat et de la souris, entre le juge et l'accusé, est-il coupable, innocent ? on sera à la fin la résolution de cette énigme.
Outre la qualité de réalisation, d'image, et de piano (magnifique) ce format court (1h15 et écran en format carré) vous emmène dans une folle tendance au voyeurisme et à la lapidation du coupable.
Tous les acteurs sont parfaits de Mathieu Almaric suspect mais cachotier, de Léa Drucker sa femme, et de Stéphanie Cléau (sa maitresse) mais compagne de la vie, d'ou la facilité de la filmé nue comme un tableau de Monet (à l'origine du monde).
Mais la révélation du film est le juge d'instruction Laurent Poitreneaux digne de Ventura dans Garde à Vue (dont il respecte certaine ligne), qui se met à nu pour tirer les vers du nez du suspect, brisant les silences avec flegme du présumé coupable.
Un livre digne de Simenon.
Note : 16.40
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Mathieu Almaric
Producteur : Paulo Branco
Scénario : Mathieu Almaric et Stéphanie Cléau d'après "La chambre bleue" de Georges Simenon
Photographie : Christophe Beaucarne
Musique : Grégoire Hetzel
Montage : François Gégidier
DISTRIBUTION
Léa Drucker : Delphine Gahyde
Mathieu Amalric : Julien Gahyde
Stéphanie Cléau : Esther Despierre
Laurent Poitrenaux : Le juge Diem
Mona Jaffart : Marianne Gahyde
Joseph Ancel : Le juge
Alain Fraitag : un avocat
Paul Kramer : L'avocat de Julien Gahyde
SCENARIO
Julien Gahyde, incarcéré et interrogé dans le cadre de l'enquête judiciaire en cours, évoque sa courte relation adultère avec Esther Despierre, une amie d'enfance que la vie a remise sur son chemin, et à laquelle, dans une réponse trop empreinte de légèreté, il a déclaré un amour et sa possibilité de vivre avec elle.
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