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samedi 11 avril 2015

STILL ALICE DE RICHARD GLATZER par Critique Chonchon

Alice et sa maladie d'Alzheimer.

Mariée, heureuse en ménage avec John (Alec Baldwin, qui joue comme un merlan) et mère de trois grands enfants, Alice Howland (Julianne Moore toujours parfaite) est un professeur de linguistique renommé.

Mais lorsqu'elle commence à oublier ses mots et qu'on lui diagnostique les premiers signes de la maladie d'Alzheimer, les liens entre Alice et sa famille sont mis à rude épreuve.

En effet, elle développe une forme rare de la maladie, génétique, qui peut-être transmise à ses enfants Anna (Kate Bosworth agaçante à souhait) mariée à Charlie (Shane McRae) , Tom (Hunter Parrish, au jeu délicat, mais effacé) et Lydia (Kirsten Stewart) plus indépendante que les autres, qui refuse de faire le test pour savoir si elle est porteuse du gène, mais qui se révélera la seule interlocutrice pertinente pour Alice.
Son combat pour rester elle-même commence ...

Non pas que la maladie d'Alzheimer ne soit pas un bon sujet, mais les réalisateurs ont fait de grossières erreurs selon moi. D'abord, inscrire l'histoire dans le milieu de la grande bourgeoisie intellectuelle occulte en grande partie tout ce qui a trait aux difficultés sociales, économiques, administratives ; soustrait aux regards moins bienveillants voire cruels (pensez, on est chez des de grands intellectuels), et la confine dans le strict milieu familial. Ensuite, et je ne sais pas pourquoi, les réalisateurs Richard Glatzer et Wash Westmoreland ont littéralement bâclé les rôles masculins, l'époux, le fils, le gendre dont les dialogues pourraient souvent être écrits sur des "post-it", à l'exception toutefois du médecin d'Alice incarné par Stephen Kunken qui dans un rôle secondaire, parvient à s'affirmer.

Si aux USA, au début, le Sida a eu son fameux "Philadelphia", la maladie d'Alzheimer peine à trouver un film à la hauteur des enjeux sociétaux qu'engendre la maladie, et ce n'est pas "Still Alice", pourtant pas déplaisant , sensible, porté par la grande Julianne Moore qui fera mieux que faire pleurer dans sa chaumière.

Hollywood, honteux de ne pas voir honoré Julianne Moore d'un Oscar, notamment pour sa participation hallucinant dans "A Single Man" de Tom Ford face à Colin Firth magistral, lui a remis pour "Still Alice". Un Oscar de "rattrapage" pour se faire pardonner.

Le film a des qualités indéniables, sa sobriété, son élégance, un académisme qui a ses charmes, mais il est trop centré sur le personnage d'Alice, ne propose aucun autre point de vue que le sien, ne suscite guère de réflexion, n'élargit pas la problématique de la maladie au-delà du seul cadre familial.

Alors qu'un tel sujet s'offrait à une palette de couleurs et d'approches, et même si Julianne Moore et Kirsten Stewart ne déméritent pas "Still Alice" s'en tient à une linéarité consternante, très pauvre en mise en scène. Jusqu'à la "scène obligée" qu'on ne devrait plus voir au cinéma depuis 20 ans, celle où Alice parle de sa maladie et de ses conséquences devant un auditoire de malade et d'associations luttant contre la maladie.

Allez plutôt voir "Anton Tchekov 1980" , ou "Gente de bien" ou "Le Président", vous perdrez moins de temps.

Critique Chonchon

Still Alice de Richard Glatzer avec Julianne Moore, Kirsten Stewart, Alec Baldwyn, Shane McRae, Kate Bosworth, et Hunter Parrish.

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