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jeudi 20 mai 2021

14.20 - MON AVIS SUR FALLING DE VIGGO MORTENSEN

 

Vu Falling de Viggo Mortensen (2020) avec Viggo Mortensen Lance Henriksen Terry Chen Sverrir Gudnason Laura Linney Hannah Gross David Cronenberg William Healy Bracken Burns Etienne Kellicki

John Peterson vit avec son mari Eric à Los Angeles. Son père Willis, conservateur et homophobe, étant atteint de démence, John le récupère dans la ferme familiale et le recueille chez lui et son mari, le temps de lui trouver une maison de retraite. Mais Willis ne l'entend pas de cette oreille: entre ses délires, ses vivaces souvenirs de jeunesse qui surgissent à l'improviste, son langage vert et l'inhibition de parole dont il fait preuve, toute la famille va subir les frasques du vieil homme avec une infinie patience. Un portrait des relations familiales à la fois dur, tendre et drôle: c'est aussi une quête pour l'amour d'un père qui ne sait pas aimer.

Film qui aurait dû être présenté au Festival de Cannes 2020 aurait peu amené un prix d'interprétation à Lance Henriksen où il impose aux personnages malgré ses tares, une présence forte et puissante, tout le personnage qu'on peut détester à l’envie, tellement il est horrible, aucun moment de lucidité.

Pour son premier film en tant que réalisateur Mortensen n'en fait pas des tonnes pour impressionner le petit peuple cinéphile qu'on est, il pose gentiment cette relation Père/Fils sur plus de 50 ans, en commençant son film dans un avion pour mettre en valeur le personnage du père, horrible bonhomme et père loin de sa vrai fonction, on est tout de suite dans l'ambiance.

Willis le père qui a une éducation à la dure par son père, fait passer ses nerfs sur sa femme dans un premier temps, puis avec le chômage aidant, et l'alcool en plus, il va passer à côté de l'éducation de son fils John, mais pour lui très droit dans ses bottes quand il apprend que son fils est homo le monde s'effondre et les relations avec son fils ne seront plus les mêmes, voire de ne plus lui parler et encore moins au compagnon de celui-ci Éric.

Mortensen arrive à parler du sujet des rejets des parents dont leurs fils est Homo, laissant le père éructer dans son langage fleuri, parlant peu, laissant que l'espace au père, il est vrai que ce type de personnage existe dans tous les pays du monde et le trou du cul des Etats-Unis abritent les mêmes homophobes, mais ici Mortensen ne juge pas, mettant plus en valeur que le film malgré une jeunesse compliquée fait d'humiliation surtout public avec son pater se sont apaisé avec le temps.

C'est d'ailleurs cela qu'on ressent un apaisement, d'un fils qui accompagne son père dans ses derniers instants car sa situation n’est pas enviable et tant pis si les propos de Willis le dérangent, mais la paix intérieure est pour bientôt.

Mortensen qui a pris le soin de bien travailler les dialogues pour les donner surtout à Henriksen sent bousculer son scénario dans un discours poisseux, il donne aussi un éclat à sa mise en scène, avec de belles scènes de nature avec des animaux locaux et la nature et ses couleurs prendre le pas sur ce triste père.

Falling est aussi un film de l'Amérique coincée entre deux mondes sur des Trumpiens fort en gueule raciste et homophobe où les armes sont leurs familles (la scène du Canard quand John est petit est fabuleuse) et les démocrates qui cherchent à avancer dans ce monde nouveau, mais tout n'est pas si simple.

Mortensen pourtant très bon, laisse la place à la performance de Lance Henriksen pas habitué à ce type de rôle, qui nous offre malgré l'antipathie qu'on a pour son personnage, une performance frappante de vérité.

Si au moins le message de Mortensen pouvait être suivi ... mais hélas ce n'est pas gagné.

NOTE : 14.20

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