Vu le Film Dangerous Animals de Sean Byrne (2025) avec Hassie Harisson Joshe Heuston Jai Courtney Rob Carlton Ella Newton Liam Greinken
Alors qu'elle débute une relation amoureuse avec Moses, la belle Zéphyr se fait enlever par Tucker. Ce dernier est un tueur en série obsédé par les requins. La jeune femme est séquestrée sur le bateau par son ravisseur. Elle va devoir se battre pour survivre et affronter ces multiples prédateurs.
(Nos requins ne sont ici que pour déguster des amuses-bouches)
Le film qui vous fera regretter de ne pas être mangé dès le début.
Ah, Dangerous Animals, ou quand le pays des kangourous tente de croiser Saw avec Les Dents de la mer, mais finit par livrer un plat à peine décongelé, directement servi aux squales. Pas de kangourous à l’horizon, pas même un koala pour témoigner du désastre cinématographique en cours. Juste un océan bien vide, quelques barques flottantes et un serial killer qui a dû apprendre à jouer dans une vidéo d’entreprise sur la sécurité au travail. Pourtant, sur le papier, il y avait de quoi frémir : un psychopathe qui capture des jeunes filles et les balancent vivantes en offrande à ses potes requins. Comme qui dirait, une chaîne alimentaire sponsorisée par le sadisme et le mauvais goût.
L’histoire donc ? Un charmant psychopathe australien (vraisemblablement recruté pour sa capacité à froncer les sourcils) kidnappe des jeunes femmes, les trimballe jusqu’en pleine mer et les jette aux requins comme on jette des cacahuètes à des pigeons. Pourquoi fait-il cela ? Parce que c’est un film d’horreur et que le mot "motivation" semble avoir été gommé du scénario à coups de marqueur. Les filles crient, gesticulent, tentent vaguement de nager, mais bon, dans l’océan, personne ne vous entend crier – surtout quand le script les prive de la moindre ligne de dialogue cohérente. Mention spéciale à la scène où l’une d’elles, avant d’être servie en carpaccio marin, tente un monologue sur la peur. On compatit, surtout pour l’actrice.
Sean Byrne, qu’on avait connu autrement plus inspirer avec The Loved Ones, semble ici en roue libre, les deux mains hors du volant. La mise en scène alterne entre plans sous-marins approximatifs façon documentaire animalier du dimanche, et gros plans sur le visage du tueur, qui a visiblement pris exemple sur une pomme de terre pour son jeu d’acteur. Le suspense est aussi tendu qu’un élastique trop vieux, et chaque scène semble attendre la suivante comme on attend le bus : avec résignation.
Les requins, eux, s’en sortent le mieux. Modélisés en CGI sommaire ou en animatroniques rigides, ils n’en sont pas moins les seuls personnages à qui l’on croit une intention claire : manger. Et ils le font avec entrain. C’est peut-être ça, le message du film : la seule constante fiable, c’est l’appétit animal. Car pour le reste, l’écriture est d’un vide abyssal. On sent bien que le réalisateur voulait jouer la carte du film-choc, de la série B qui s’assume, voire du petit bijou culte façon Wolf Creek croisé avec Open Water. Mais il manque le talent, l’ironie, le second degré. Et les acteurs, accessoirement.
Le plus inquiétant reste peut-être la sortie en salles, et dans un nombre conséquent de copies s’il vous plaît ! L’Australie essaierait-elle de nous faire croire qu’elle peut relancer le film de requins après Spielberg ? On les aurait presque crus, s’ils n’avaient pas oublié un détail : il faut un bon script, ou au moins de bons frissons. Ici, ni l’un ni l’autre. Juste du cri, du sang et du mauvais jeu, saupoudré de dialogues écrits par un stagiaire en burn-out.
Alors certes, on peut en rire (et heureusement !), car Dangerous Animals a des allures de nanar qui pourrait devenir culte dans les cercles de visionnage du samedi soir entre amis, bière à la main et chips au wasabi. On attend les commentaires en live, façon MST3K. Mais pris au sérieux, ce film est une offrande – non pas aux requins – mais à l’oubli cinématographique. Une vraie plongée en eaux troubles… sans tuba, ni talent.
Alors un conseil ? Fuyez vers des rivages plus sûrs. Ou, si vous tenez à vous y aventurer, prenez vos palmes, votre humour et un gilet de sauvetage : ce film mord… mais dans le vide.
NOTE : 7.10
DISTRIBUTION
- Jai Courtney as Tucker
- Hassie Harrison as Zephyr
- Josh Heuston as Moses
- Ella Newton as Heather
- Liam Greinke as Greg
- Rob Carlton as Dave

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