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lundi 30 septembre 2024

6.80 - MON AVIS SUR LE FILM APPARTEMENT 7A DE NATALIE ERILA JAMES (2024)

   


Vu le film Appartement 7A de Natalie Erika James (2024) avec Julia Garner Dianne Wiest Amy Leeson Jim Sturgess Taina Haines Marli Siu Kevin McNally Rosy McEwen Nikita Chaddha Patrick Lyster Kobna Celeste Wong

Il s'agit d'une préquelle du film Rosemary's Baby (1968), lui-même adapté du roman Un bébé pour Rosemary d'Ira Levin publié en 1967. Il raconte des évènements survenus dans le même appartement quelque temps avant l'arrivée de Rosemary et de son époux Guy Woodhouse dans le premier film.

Appartement 7A de Natalie Erika James, préquel du légendaire Rosemary Baby de Roman Polanski, avait une mission difficile : se mesurer à l'un des films d'horreur psychologique les plus emblématiques du cinéma. En revisitant le même décor, l'inquiétant immeuble Bramford à Manhattan, le film semble vouloir capitaliser sur l'ambiance oppressante qui a fait le succès du chef-d'œuvre de Polanski. Cependant, il échoue à retrouver l'intensité et la terreur viscérale qui faisaient de Rosemary Baby un classique intemporel.

Le principal problème d’Appartement 7A réside dans son incapacité à créer une véritable atmosphère d'angoisse. Là où Polanski jouait subtilement avec la paranoïa et l'horreur latente, Natalie Erika James semble se contenter d'une approche plus directe mais moins efficace. Le thème du satanisme, qui provoquait une terreur presque palpable dans les années 60, paraît aujourd'hui désuet et n'a plus le même impact. Les tentatives de faire revivre cet aspect fondamental de Rosemary Baby tombent à plat, laissant le spectateur indifférent plutôt qu’effrayé.

Le film tente de s'appuyer sur quelques références à l'œuvre originale, mais elles sont soit trop discrètes, soit mal exploitées, ne parvenant pas à créer ce lien intime et perturbant avec le mythe de Rosemary. Ce manque d'hommage véritable au matériau d'origine est frustrant, surtout pour les fans qui espéraient retrouver l'ombre du chef-d'œuvre de Polanski.

Cependant, Appartement 7A bénéficie d’un casting solide, avec en particulier une performance remarquable de Dianne Wiest, qui parvient à insuffler une certaine gravité à son personnage. Malheureusement, même un casting talentueux ne peut compenser le manque de tension et d'innovation dans la mise en scène. La réalisation de Natalie Erika James, pourtant prometteuse avec Relic, semble ici trop conventionnelle pour marquer les esprits.

Visuellement, le film est bien exécuté, mais la direction artistique ne parvient pas à rendre l'immeuble Bramford aussi menaçant et mystérieux qu'il l'était sous l'œil de Polanski. Les moments de frissons sont rares et peu mémorables, et le film peine à maintenir une atmosphère de peur constante. De ce fait, on reste sur sa faim, sans jamais ressentir le moindre frisson ou la montée d'une angoisse oppressante.

NOTE : 6.80

FICHE TECHNIQUE

 

  • Réalisation : Natalie Erika James
  • Scénario : Natalie Erika James, Christian White et Skylar James, d'après une histoire de Skylar James et d'après l'œuvre d'Ira Levin
  • Musique : Adam Price
  • Décors : Simon Bowles
  • Costumes : Michele Clapton
  • Photographie : Arnau Valls Colomer
  • Montage : Andy Canny
  • Production : Michael Bay, Andrew Form, Brad Fuller, John Krasinski et Allyson Seeger
Producteurs délégués : Vicki Dee Rock et Alexa Zinz Ginsburg

DISTRIBUTION

 

11.30 - MON AVIS SUR LE FILM SHOSHANNA DE MICHAEL WINTEBOTTOM (2024)


Avis sur le film Shoshanna de Michael Winterbottom (2024) avec Irina Stacherbaum Douglas Booth Harry Melling Aury Alby Daniel Donskoy Gina Bramhill Aaron Vodovov Aliosha Massine

Sous le mandat britannique dans les années 1930, Tel Aviv et Jérusalem sont secouées par les violences du groupe Irun. Soshana, journaliste engagée, rencontre Thomas, un policier britannique ayant pour mission de protéger les intérêts de la Couronne.

 

Shoshana de Michael Winterbottom est un film qui, sous les apparences d’un thriller politique et d’une histoire d’amour, s'attaque à un sujet complexe : le conflit israélo-arabe, et plus particulièrement son enracinement dans les années 1930 et 1940, lorsque la Palestine était sous mandat britannique. Winterbottom, connu pour son habileté à mêler des enjeux politiques à des récits plus personnels, offre ici une vision nuancée et poignante d'une période cruciale qui a posé les bases du conflit moderne.

Le film explore les tensions entre les différentes communautés, juive et arabe, sous le joug de l’administration coloniale britannique. Ce contexte historique est traité avec finesse, sans manichéisme. Winterbottom montre bien comment les ambitions politiques, les aspirations nationales et les souffrances humaines se mêlent pour rendre ce conflit particulièrement inextricable. L'un des aspects intéressants du film est la façon dont il met en lumière le rôle ambigu des Britanniques, tiraillés entre leurs intérêts géopolitiques et la gestion d'une région en pleine ébullition.

Ce qui distingue Shoshana de nombreux films politiques est l'incorporation d'une intrigue amoureuse subtile entre deux personnages issus de camps opposés. Cette romance, bien que secondaire, ajoute une dimension plus intime et universelle au film. Elle permet d'humaniser un conflit souvent traité de manière froide et analytique. Cette histoire d'amour n'est pas idéalisée, mais imprégnée de la douleur, des dilemmes et des choix impossibles que ces personnages doivent faire dans un contexte de violence et d'occupation.

Le style de Winterbottom, toujours marqué par une certaine rigueur documentaire, sert parfaitement ce récit. Les décors, la reconstitution historique, et la caméra souvent proche des personnages permettent une immersion totale dans cette époque troublée. L'aspect "thriller" du film repose moins sur une action spectaculaire que sur la tension permanente des choix politiques et personnels que les protagonistes doivent affronter.

 NOTE : 11.30


 

 

14.20 - MON AVIS SUR LE FILM DU RIFIFI A PANAME DE DENYS DE LA PATELLIERE (1966)


Vu le film
Du Rififi à Paname de Denys de la Patellière (1966) avec Jean Gabin George Raft Gert Froebe Nadja Tiller Mireille Darc Claude Brasseur Marcel Bozzuffi Claudio Brook Claude Cerval Daniel Ceccaldi Christa Lang Philippe Clair Yves Barsacq Carlo Nell Sous ses dehors de propriétaire de boîtes de nuit, Paul Berger dirige en fait un trafic d'or à l'échelle internationale. Avec Walter, un antiquaire devenu son bras droit, ils recrutent des hommes sans casier judiciaire pour transporter les lingots au nez et à la barbe des services de douane. Du rififi à Paname (1966), réalisé par Denys de La Patellière, est un polar français qui s'inscrit dans la grande tradition des films noirs des années 50 et 60, souvent dominée par l'icône Jean Gabin. Le film reprend les codes du genre avec un mélange de dialogues percutants, de personnages hauts en couleur, et de scènes se déroulant dans une atmosphère parisienne sombre et intrigante. Jean Gabin incarne le rôle central de Paul Berger, un trafiquant international dont la stature imposante et l'autorité naturelle commandent respect et crainte. Comme toujours, Gabin joue avec cette aisance unique, alliant finesse et rudesse, dans une série de répliques ciselées et savoureuses. Les dialogues d'Alphonse Boudard, adaptés du roman d'Auguste Le Breton, regorgent de cette gouaille typique des truands parisiens, rendant les échanges authentiques et presque jubilatoires. C'est cette verve si singulière qui apporte au film son charme et une véritable touche française. La distribution est internationale, apportant une diversité intéressante au casting. Claudio Brook, acteur mexicain, ajoute une saveur exotique à l’intrigue, tandis que Gert Fröbe, plus connu pour son rôle dans Goldfinger, amène une dimension plus rigide et méthodique, en contraste avec le personnage de Gabin. Mireille Darc et Nadja Tiller, deux icônes de beauté, apportent une touche féminine à cet univers dominé par les hommes, tout en incarnant des femmes fortes et indépendantes. Le film ne se contente pas d’une simple succession d’événements criminels. Il s'agit aussi d'une réflexion sur le pouvoir, l'amitié, la trahison et la survie dans un monde où les règles sont dictées par la force et la ruse. La mise en scène de La Patellière, efficace et sans fioritures, souligne cette ambiance tendue et parfois désespérée. Du rififi à Panameest un classique du polar à la française, porté par la stature imposante de Gabin et des dialogues brillants. Il parvient à capter l'essence de Paris dans les années 60, tout en rendant hommage aux grands films noirs de l’époque. Un incontournable pour les amateurs du genre, avec cette touche inimitable de "rififi" et d'élégance à la française.

NOTE : 14.20

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

MON TOP 30 DES FILMS DE PIGALLE A MONTMARTRE


Mon  TOP30 des films se passant à Paris de Pigalle à Montmartre  

1 Les 400 Coups

2 Un Américain à Paris

3 Neige

4 Le Fabuleux Destin de Amélie Poulain

5 La Traversée de Paris

6 Moulin Rouge (Luhrmann)

7 Pigalle

8 Du Rififi à Paname

9 Zazie dans le Métro

10 Maigret à Pigalle

La Bonne Année

11 Tchao Pantin

12 Le Clair de Terre

13 L’Amour à la Mer

14 Moulin Rouge (Huston)

15 Lucky Jo

Le Cercle Rouge

16 Les Ripoux

17 Paris

18 La Chatte à deux Têtes

19  Le Chien

20 Le Tueur

L’Assassin habite au 21

21 Un Flic

22 La Passante du Sans-Souci

23 Le Père Noel est une Ordure

24 Joueurs

Vidange

25 Tir Groupé

26 Paris je t’Aime (segment)

27 L’Union Sacrée

28 Bob le Flambeur

29 Le Doulos

30 Chouchou

samedi 28 septembre 2024

8.10 - MON AVIS SUR LE FILM RENDEZ-VOUS CHAMPS-ELYSEES DE JACQUES HOUSSIN (1937)

 


Vu le film Rendez-vous Champs-Elysées de Jacques Houssin (1937) avec Jules Berry Pierre Larquey Félix Oudard Micheline Cheirel Mady Berry Pierre Stephen Jean Temerson Sinoel Georges Bever Jean Brochard Paul Demange Léonce Corne Paul Blin Marcel Vallée

Un fêtard ruiné tente de devenir chômeur sans avoir jamais travaillé. À la voirie, aux autobus, dans le métro, partout il sème la pagaille et se fait renvoyer. Sa situation se rétablit grâce à un inventeur farfelu dont la découverte, contre tout attente, est remarquable.

Rendez-vous Champs-Élysées, réalisé par Jacques Houssin en 1937, est une comédie qui s'inscrit parfaitement dans l'esthétique légère et divertissante des films des années 30 en France. Le film raconte l’histoire d’un quiproquo amoureux sur fond de malentendus et de situations cocasses, un style typique du cinéma de l’époque qui privilégiait les dialogues vifs et l'humour de situation.

Cependant, ce qui fait véritablement le charme et l'intérêt de ce film, c'est la performance remarquable de Jules Berry. Berry, acteur au charisme magnétique, est sans conteste la vedette incontestée du film. Dès qu'il entre en scène, il capte l'attention de la caméra et du public avec une aisance naturelle, éclipsant parfois les autres personnages par sa seule présence. Son jeu est un savant mélange d'arrogance, de désinvolture et de séduction, des traits qui définissent souvent ses rôles dans le cinéma de cette période. Berry excelle dans l'art des répliques cinglantes et du maniérisme exagéré, ce qui confère à son personnage une dimension à la fois comique et sophistiquée.

Si le film lui-même n’atteint pas des sommets de profondeur narrative ou d'originalité, il reste une comédie agréable, grâce aux performances de son casting. Outre Berry, on retrouve plusieurs figures marquantes du cinéma de l'époque comme Jean Brochard, Lucien Baroux, et Pierre Larquey, des seconds rôles incontournables qui ajoutent de la texture et de la variété au film. Brochard, avec son physique trapu et son jeu parfois bourru, et Larquey, toujours impeccable dans ses rôles de personnage un peu bonhomme et touchant, apportent chacun leur touche personnelle à cette galerie de personnages typiques des comédies de mœurs de l'entre-deux-guerres.

Le scénario, bien que parfois convenu, repose sur une série de quiproquos bien huilés, permettant au spectateur de savourer des moments de légèreté dans un Paris idéalisé, celui des Champs-Élysées, symboles de l’élégance et du raffinement de l’époque. La mise en scène de Jacques Houssin n’est peut-être pas particulièrement audacieuse, mais elle sert efficacement l’histoire, laissant la place aux acteurs de briller.

Le charme désuet du film, accentué par les costumes d’époque et les décors parisiens, fait de Rendez-vous Champs-Élysées une œuvre sympathique et représentative d'une certaine idée du cinéma français de l’époque, où l’on privilégiait le divertissement et le charme des dialogues. Certes, le film ne prétend pas rivaliser avec les grandes œuvres du réalisme poétique ou du cinéma d'avant-garde de l'époque, mais il remplit son rôle de comédie légère avec brio.

Rendez-vous Champs-Élysées reste avant tout un hommage à Jules Berry, un acteur fascinant qui, par son seul talent, réussit à élever cette comédie à un niveau supérieur. Pour les amateurs de cinéma français des années 30 et pour ceux qui apprécient les performances de Berry, ce film est un agréable moment à passer, ne serait-ce que pour apprécier la présence captivante de cet acteur unique.

NOTE : 8.10

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

vendredi 27 septembre 2024

13.20 - MON AVIS SUR LE FILM DEPARTEMENT V MISERICORDE DE MIKKEL NORGAARD (2013)


Vu Le film Département V Miséricorde de Mikkel Nørgaard (2013) avec Nikolaj Lie Kaas Fares Fares Sonja Richter Soren Pilmark Peter Plaugborg Mikkel Boe Følsgaard Troels Lyby Lucas Lynggaard Tønnesen Patricia Schumann Eric Ericson Marijana Jankovic 

 

La vie de l’inspecteur Carl Mørck bascule après une bavure : l’un de ses collègues meurt et son meilleur ami est paralysé. Mis à pied, Carl est désormais chargé d’archiver les vieux dossiers au commissariat. Il est assisté dans sa tâche par Assad, d’origine syrienne. Rapidement, les deux hommes désobéissent, vont à l'encontre des ordres de leur hiérarchie et décident de rouvrir une enquête jamais résolue : cinq ans plus tôt, une jeune femme politique prometteuse a disparu…

Département V : Miséricorde est un thriller danois qui incarne parfaitement la rigueur et l'efficacité du cinéma nordique. Réalisé par Mikkel Nørgaard et adapté du roman de Jussi Adler-Olsen, ce film introduit le premier volet d'une série intense qui mêle intrigue policière et drame psychologique. Il raconte l’histoire de Carl Mørck, un inspecteur taciturne, brisé tant physiquement que mentalement après une enquête ayant mal tourné, et son assistant Assad. Ensemble, ils se retrouvent dans le Département V, une section chargée des affaires non résolues, où ils doivent élucider la mystérieuse disparition d'une femme politique, Merete Lynggaard.

L'un des points forts du film réside dans son atmosphère sombre, presque suffocante, qui capte l'essence du "Nordic Noir". Le cadre grisâtre et froid des paysages scandinaves accentue le sentiment de malaise et d'isolement qui imprègne tout le récit. Ce réalisme brut est renforcé par la performance des acteurs. Nikolaj Lie Kaas interprète avec justesse Carl, un homme brisé, hanté par ses échecs et ses démons intérieurs. Fares Fares apporte, quant à lui, une chaleur subtile au rôle d’Assad, son partenaire plus empathique et équilibré.

Le scénario est tendu, sans longueurs inutiles, et maintient le spectateur en haleine avec une tension progressive, qui s'intensifie à mesure que l'enquête progresse. Les antagonistes, souvent torturés et violents, renforcent la gravité des crimes sans tomber dans la surenchère visuelle ou narrative. Le film ne cherche pas à choquer gratuitement, mais à explorer la psychologie des personnages et la noirceur humaine avec une certaine pudeur, propre au cinéma nordique.

Ce premier opus met en place une dynamique complexe entre les deux enquêteurs, l’un désabusé et l’autre plus optimiste, qui constitue la colonne vertébrale des films suivants. Département V : Miséricorde est un thriller intelligent, où l'intrigue policière est aussi un prétexte pour explorer des thèmes profonds comme la culpabilité, le deuil et la rédemption. En somme, un film qui va à l'essentiel, sans artifices, et qui pose les bases d'une série de thrillers captivants et psychologiquement intenses.

Finalement Carl Morck reste au Département V , heureusement car il y aura plusieurs films par la ; suite (lol)

NOTE : 13.20

FICHE TECHNIQUE


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