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lundi 9 septembre 2024

12.10 - MON AVIS SUR LE FILM LA FEMME DU DIMANCHE DE LUIGI COMENCINI (1976)

 


Vu le film  La Femme du Dimanche de Luigi Comencini (1976) avec Jean Louis Trintignant Marcello Mastroianni Jacqueline Bisset Gigi Ballista Omero Antonutti Lina Volonghi Aldo Reggiani Maria Teresa Albani Fortunato Cecillia Pino Caruso Claudio Gora

À Turin, le minable architecte Garrone, mondain et obsédé sexuel, est assassiné. Le commissaire Santamaria, originaire de Rome et peu familier avec la capitale du Piémont, est diligenté sur l'affaire. Il soupçonne d'abord Anna Carla Dosio, riche bourgeoise qui s'ennuie auprès de son industriel de mari : deux domestiques qu'elle venait de renvoyer ont en effet livré à la police un brouillon de lettre où elle semblait souhaiter la mort de Garrone.

La Femme du dimanche de Luigi Comencini est un film qui frappe par son atmosphère singulière, un mélange d'érotisme, de satire sociale et de polar. Adapté du roman de Carlo Fruttero et Franco Lucentini, ce film de 1975 se démarque par ses choix esthétiques et narratifs audacieux, qui peuvent sembler déroutants, voire contradictoires.

Le personnage de l'inspecteur Santamaria, interprété par Marcello Mastroianni, se retrouve plongé dans un monde bourgeois où les conventions sociales masquent des réalités beaucoup plus troubles. Mastroianni, d'ordinaire à l'aise dans son rôle de séducteur ou d'homme charismatique, semble ici décalé, presque désemparé, face à cet univers mondain où les apparences sont trompeuses. Son personnage perd pied, immergé dans un monde qu'il ne comprend pas totalement, ce qui crée un décalage fascinant mais qui peut laisser le spectateur perplexe.

Jean-Louis Trintignant, dans le rôle du gigolo homosexuel, vêtu de blanc, introduit un autre niveau de complexité symbolique. Ce choix de costume, un blanc immaculé, pourrait évoquer une forme de pureté ou d’innocence, mais il contraste avec la réalité ambiguë de son personnage, accentuant le caractère déroutant du film. Trintignant, tout en finesse, joue sur cette ambivalence avec une élégance froide.

Jacqueline Bisset, avec ses cheveux frisés et son allure sensuelle, incarne cette figure féminine érotisée, omniprésente dans le film. Tout, en effet, dans La Femme du dimanche, semble chargé de connotations sexuelles, depuis l'arme du crime (une statue en forme de sexe en bois) jusqu'aux interactions entre les personnages. Cette atmosphère érotique omniprésente est sans doute un reflet de l'époque, les années 70 étant marquées par une libéralisation des mœurs, mais chez Comencini, cet érotisme est souvent traité de manière ambivalente, oscillant entre satire et fascination.

La musique d’Ennio Morricone, bien qu’empreinte de sa signature inimitable, semble étrangement familière, Il est vrai qu'elle rappelle celle de Sans Mobile Apparent, un autre thriller italien. Cette réutilisation du même tempo crée une atmosphère musicale qui pourrait sembler répétitive pour certains spectateurs, mais elle contribue également à établir une tension latente tout au long du film.

L’esthétique générale de La Femme du dimanche est étonnante et déconcertante. Comencini, habituellement connu pour son approche plus classique, s’aventure ici dans un territoire où la frontière entre satire et sérieux est floue. Il dépeint une haute société italienne bourgeoise, riche en apparences trompeuses, où les pulsions sexuelles sous-jacentes se mêlent à la superficialité des relations humaines. délibérément déstabilisant qui, malgré ses bizarreries, reste une œuvre fascinante par sa capacité à capturer l’esprit d’une époque et à jouer avec les codes du genre.

NOTE : 12.10

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