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samedi 29 novembre 2025

7.20 - MON AVIS SUR LE FILM DRACULA DE LUC BESSON (2025)

 


Vu le Film Dracula de Luc Besson (2025) avec Caleb Landry Jones Zoé Bleu Ewens Abid Christoph Waltz Guillaume de Tonquédec Matilda de Angélis David Shields Raphael Luce Ivan Franek Haymon Maria Buttinger 

En 1480, en Roumanie, le prince Vladimir se détourne de Dieu après la mort de sa femme bien-aimée et est transformé en vampire. Il va alors se lancer à la recherche de sa réincarnation à travers le monde. Plus de 400 ans plus tard, au xixe siècle, il retrouve à Paris une jeune femme ressemblant à sa défunte épouse 

Quel déception que ce Dracula signé Luc Besson. Et pas à cause d’une quelconque polémique ou d’un éventuel plagiat, non : j’ai simplement regardé ce qu’on me proposait à l’écran. Et ce qu’on m’a proposé… c’est affligeant. Dès les premières minutes, les couleurs sont fades, sans vie, sans style, comme si le film avait été tourné sous un néon d’hôpital. Le rythme, lui, oscille entre l’inconséquence totale et l’atonie pure. Quant aux libertés prises avec le roman de Bram Stoker, elles ne me conviennent pas du tout : on est plus proche de la fanfiction approximative que de la réinterprétation inspirée. 

Tout sonne faux. À tel point qu’à certains moments, on croirait assister à une parodie involontaire des ZAZ, mais sans le génie comique : juste le ridicule. Et ce ne sont pas les acteurs qui viennent rattraper la bête. Christoph Waltz cabotine comme jamais, se réfugiant dans un jeu mécanique, presque robotique, livrant peut-être l’une de ses pires prestations. Guillaume de Tonquédec, lui, semble se demander ce qu’il fait là, comme un invité perdu dans la mauvaise soirée. Quant à Zoé Bleu, elle est aussi fade qu’un salsifis oublié dans un frigo trop froid : aucune intensité, aucune profondeur, aucune présence. 

Heureusement – et c’est un bien grand mot – Caleb Landry Jones sauve un peu la face. Il compose un Dracula acceptable, parfois même habité, mais Besson en RTT derrière la caméra ne lui facilite jamais la tâche. Parce que oui, tout dans la mise en scène donne l’impression d’un réalisateur en pause prolongée : plans mous, transitions maladroites, esthétique sans vision. 

Besson voulait revisiter Dracula avec une origin story mêlant traditionnellement histoire d’amour et film de vampire. Résultat : les deux axes s’effondrent. L’alchimie entre Caleb Landry Jones et Zoé Sidel ne fonctionne jamais. On n’est ni ému ni entraîné dans cette romance maudite ; on ne ressent rien, sinon l’ennui. Jones fait ce qu’il peut, mais son Dracula lorgne un peu trop sur celui de Coppola sans jamais en retrouver la majesté ou la sensualité. 

Christopher Waltz, déjà mal dirigé, s’enfonce dans une prestation mono-expressive : on a l'impression qu’il lit son texte en se demandant quand il pourra rentrer chez lui. Zoé Sidel débute et cela se voit : manque d’expérience, manque d’assurance, manque de tout ce qui fait vibrer un personnage central. Tonquédec, lui, nous rappelle cruellement que nous sommes bel et bien dans une production française qui essaie de jouer dans la cour des blockbusters sans avoir les moyens de ses ambitions. 

Et, pire que tout, le film n’est même pas fun. Pas un éclat, pas une audace, pas une scène qui arrache un sourire ou une montée d’adrénaline. Juste un long, très long tunnel de bavardages, de flashbacks inutiles qui cassent le rythme, et de dialogues pesants. On attend que ça démarre, mais ça ne démarre jamais. 

Ce Dracula s’avère long, ennuyeux, mal construit, mal dirigé et mal joué. Une adaptation qui trahit Bram Stoker sans le sublimer, un film où l’aura de Besson semble s’être évaporée au montage. Certainement l’une des plus mauvaises versions du mythe jamais portées à l’écran. Et une preuve de plus que, parfois, il valait mieux laisser les vampires dormir. 

NOTE / 7.20

FICHE TECHNIQUE

12.00 - MON AVIS SUR LE FILM SHE RIDES SHOTGUN (2025)

 


Vu le Film She Rides Shotgun de Nick Rowland (2025) avec Taron Egerton Ana Sophia Heger Rob Yang John Carroll Lynch Davis Lyons Keith Jardine 

Après des années passées en prison, Nate s'est fait de dangereux ennemisdont le puissant gang criminel pour lequel il travaillait derrière les barreauxDésireux de prendre un nouveau départ, Nate coupe les ponts avec son ancienne équipe à sa sortie de prison, mais le gang se venge en s'attaquant à sa famille... 

She Rides Shotgun de Nick Rowland arrive comme un de ces films qu’on croit connaître avant même d’y entrermais qui réussit malgré tout à nous accrocher par sa rugosité, son énergie et surtout par la relation père-fille qui en devient la vraie colonne vertébrale. Sur le papier, oui, on est dans la grande tradition de la rédemption musclée : un ancien braqueurincarné par un Taron Egerton taillé comme un roc – on en vient même à se dire qu’il ferait un sacré Bond tant il coche toutes les cases du type sérieux qui sait cogner propre – tente de s’éloigner d’une équipe d’anciens complices qui n’ont pas vraiment apprécié son changement de trajectoireRésultat : ils s’en prennent à ce qu’il a de plus précieux, et l’hommequ’on nous présente comme un « bon père » malgré ses casseroles, va devoir sauver sa fille de ces brigands sans état d’âme. 

  le film surprendc’est dans la manière dont Nick Rowland installe ce climat de menace diffusepresque paranoïaque le danger peut surgir de partout. On nous dépeint un méchant diaboliqueune sorte d’araignée tapie dans l’ombretirant les ficelles grâce à des hommes disséminés comme une armée invisible. Cette omniprésence, on la ressent dans les arrêts successifs, les refuges précaires, les routes brûlées par la poussière et la sueur. Le film aurait pu en faire encore plus, c’est vrai : cette toile invisible reste parfois sous-exploitée au profit d’une approche beaucoup plus intime. Mais c’est justement  que She Rides Shotgun trouve son âme : dans cette relation entre un père cabossé et une fille qui voit son monde s’effondrer. 

Et quelle fille. Ana Sophia Heger crève littéralement l’écran. Elle n’est pas simplement bonne : elle est le cœur émotionnel du film. C’est elle qui injecte la fragilitél'humanité, la colère contenue et cette forme d’espoir tordu qui rend l’intrigue touchante. À côté, Egerton joue sa partition avec cette efficacité habituellemuscléhuilédéterminémais jamais caricatural. Le duo fonctionne, il respire, il porte l’intrigue même quand celle-ci suit un schéma que l’on devine parfois à l’avance. 

Le scénario, sans révolutionner le genre, reste solide, tendu, sombrepresque poisseux. La mise en scène de Rowland est sèchenerveuseflirtant par moments avec le western contemporain : routes brûlées, tension palpable, poussière qui colle, violence brutale et jamais glamour. On ne s’ennuie pas une secondemême quand on voit venir certains enjeux. Le film assume son côté tragique, plein d’action, de sang, de sueur et de poussièreBref, tout ce qu’il faut pour passer un bon moment, même si ce moment est parfois aussi brutal qu’un crochet du droit dans un bar enfumé. 

She Rides Shotgun, sans être un chef-d’œuvresait exactement ce qu’il veut faire : un thriller tendu, humainnerveuxporté par deux acteurs impeccables, un méchant fantomatique, et cette ambiance de fuite permanente  la moindre station-service peut devenir un champ de bataille. Une réussite sèche et viscérale la forme musclée rejoint le fond tragique pour offrir une intrigue qui prend aux tripes sans jamais sombrer dans la morale ou le pathos. Une route dangereuse, un père en quête de rédemptionune enfant qui apprend trop vite à survivre : un programme simple, mais diablement efficace. 

NOTE : 12.00

FICHE TECHNIQUE

Directed byNick Rowland
Screenplay byJordan Harper
Ben Collins
Luke Piotrowski
Based onShe Rides Shotgun
by Jordan Harper
Produced by
Starring
CinematographyWyatt Garfield
Edited byJulie Monroe
Music byBlanck Mass
Production
companies
Distributed byLionsgate

DISTRIBUTION


  • Taron Egerton as Nate McClusky
  • Ana Sophia Heger as Polly Huff
  • Rob Yang as Detective John Park
  • John Carroll Lynch as Houser
  • Odessa A'zion as Charlotte
  • David Lyons as Jimmy