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lundi 28 juillet 2025

4.90 - MON AVIS SUR LE FILM HAPPY GILMORE Z DE KYKE NEWACHEK (2025)


 Vu le Film Happy Gilmore 2 de Kyle Newachek (2025) avec Adam Sandler Ben Stiller Julie Bowen Bad Bunny Sunny Sandler Christophe MacDonald Kevin Nealon Allen Covert Benny Safdie Dennis Dugan 

Pour payer l’école de danse de sa fille Happy Gilmore revient sur le terrain de Golf, la mission s’avère être difficile plus qu’un jeu d’enfant ou que le Poker. Son Come-Back s’avère être impitoyablement grandiose… 

Happy Gilmore 2, réalisé par Kyle Newachek, est la suite que personne n’avait véritablement réclamée, mais que Netflix, dans sa frénésie algorithmique, a jugée rentable. Produit et co-écrit par Adam Sandler dans le cadre de son contrat toujours aussi généreux avec la plateforme, le film semble coché à la va-vite sur une feuille Excel : humour lourdingue, nostalgie creuse, et un héros cabotin recyclé jusqu’à l’épuisement. 

L’histoire reprend quelques années après les exploits du golfeur le plus braillard du cinéma. Happy Gilmore, retiré du circuit professionnel, vit désormais en Floride, loin des greens. Quand son ancien entraîneur est hospitalisé à la suite d’une chute mystérieuse, Happy doit revenir sur les parcours pour un tournoi caritatif, face à une nouvelle génération arrogante de golfeurs connectés. L’occasion de reprendre ses clubs et ses cris de dégénéré. Et pour nous, de subir une intrigue mince comme une carte de score. 

Il y a, à la rigueur, une idée intéressante dans la confrontation entre le golf à l’ancienne — brute, bordélique, instinctive — et le golf d’aujourd’hui, ultra-formaté, managé par des influenceurs du swing. Mais l’idée est aussitôt sacrifiée sur l’autel du gag vaseux. Happy, désormais quinqua bedonnant, se retrouve à pisser dans les bunkers, à saccager les greens, à lancer des punchlines qui ne font rire que lui. Même les scènes censées faire référence au premier film tournent à vide : ce n’est plus de la nostalgie, c’est de l’acharnement. 

Ben Stiller, en antagoniste faussement sadique, semble perdu dans cet univers. On peine à croire qu’il ait accepté ce rôle autrement que par amitié ou par désœuvrement. Son personnage — un magnat des parcours de golf privatisés — aurait pu être un contrepoint satirique à l’obsession américaine pour le contrôle, l’élitisme et la compétition. Il n’est qu’un clown triste de plus, lâché au milieu d’un sketch étiré sur 1h40. 

Kyle Newachek, qui avait pourtant prouvé avec Murder Mystery qu’il savait orchestrer des comédies efficaces, ne trouve jamais le bon tempo. Tout est criard, surjoué, et dramatiquement prévisible. Les rares tentatives d’humour visuel s’écrasent comme des balles mal frappées. L’esprit potache façon Porky's que le film semble convoquer est dépassé depuis trente ans — et surtout, il était à l’époque transgressif, là où ici il n’est que vulgairement décoratif. 

Le film se vautre aussi dans un message confus sur la célébrité, le déclin, et la revanche. Happy Gilmore devient ici une figure quasi christique du beauf américain, censé être touchant car il reste "authentique". Mais cette authenticité est fatiguée, fainéante. Sandler, qui a prouvé par le passé (Uncut Gems, Punch-Drunk Love) qu’il pouvait être grand acteur, se réfugie ici dans une caricature devenue routine. 

Le golf, ce sport de la maîtrise et de la stratégie, méritait mieux que cette parodie poussive. Les 18 trous du parcours deviennent vite les 18 cercles d’un enfer comique sans imagination. Les gags tombent à plat, les dialogues sont dignes d’un brouillon, et la mise en scène se contente d’accompagner sans rien proposer. 

Happy Gilmore 2 n’est pas un désastre absolu — il y a bien ici ou là un clin d’œil sympathique, un caméo amusant (Christopher McDonald en Shooter MC Gavin refait surface) — mais c’est un film qui ne cherche jamais à s’élever. Il est conçu pour une soirée d’ennui, une consommation passive, et disparaîtra aussitôt consommé. 

Triste retour pour un personnage qui, s’il n’était déjà pas un monument de subtilité, avait au moins dans le film original une fraîcheur naïve. Ici, ce n’est plus qu’une farce fatiguée, une balle perdue sur un green sans fin. 


NOTE : 4.90

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