En décembre dernier, Amazon, le géant américain du commerce en ligne, lançait Amazon Prime Video, son service de streaming vidéo, en France et dans près de 200 nouveaux pays. Avec un catalogue fourni en films et séries et des productions Amazon Studios, la société de Seattle se positionnait ainsi en rival direct de Netflix.
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Pourtant, si les accords pour des séries passés, entre autres avec Woody Allen, Martin Scorsese, Nicolas Winding Refn, ou HBO et la BBC, ont de quoi attirer de nouveaux et nombreux abonnés, tout n’est pas rose pour autant, notamment pour les réalisateurs et les amateurs de cinéma indépendants. Ainsi, Blumhouse.com, relayé par The Playlist, a révélé qu’à compter du 1er mars, Amazon a commencé à retirer des films d’horreur au contenu jugé « extrême ». Certes, l’entreprise n’a pas pris leurs auteurs en traître et elle leur a fait parvenir un courrier électronique.
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Il est ainsi indiqué que les titres contenant des actes sexuels ou violents persistants ou graphiques, de la nudité gratuite et/ou des thèmes érotiques ne seront plus autorisés. Les cinéastes sont priés de procéder à des coupures des scènes concernées où à retirer leurs films. Une nouvelle politique qui revient à de la censure pure et simple.
Plusieurs cinéastes indépendants, comme Scott Schirmer, Drew Bolduc, Liam Regan ou Dustin Mills ont reçu ce mail. Les films d’horreur sont-ils les seuls visés ou les autres films sont-ils également concernés ? Amazon Prime Video envisage-t-il d’écarter ce genre cinématographique bien spécifiques pour ne garder que les grands réalisateurs ?
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Drew Bolduc, autre destinataire de la missive, dont le film Science Team a été retiré, a essayé d’en savoir un peu plus et de demander si The Neon Demon allait subir le même sort ? Il n’en sait pas plus à ce jour puisqu’on lui a répondu à côté de la question en pensant qu’il s’agissait de l’un de ses films…
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En réaction, des adhérents ont déjà menacé de se désabonner, mais ils sont encore trop peu nombreux pour ébranler le géant du e-commerce. L’affaire est peut-être en train de prendre une autre dimension avec la lettre ouverte de Lloyd Kaufman relayée par le Huffington Post.
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L’acteur, réalisateur et producteur américain indépendant, co-fondateur avec son complice Michael Herz, dans les années 1970, de la célèbre Troma Entertainment, et a qui l’on doit The Toxic Avenger, Tromeo et Juliet, coécrit par James Gunn devenu depuis réalisateur des Gardiens de la Galaxie, et bien d’autres films de série Z, n’y va pas avec le dos de la cuillère, même si ça ressemble aussi un joli coup de pub. Après avoir souligné les menaces que fait peser l’administration Trump sur la liberté et la neutralité du net, il s’en prend directement aux nouvelles règles d’Amazon Prime Video, avant d’inviter tous les bannis à rejoindre sa propre plateforme VOD, SRS Cinema. Ils seront accueillis à bras ouverts. L’un d’entre eux, Liam Regan, le réalisateur de My Bloody Banjo, a déjà franchi le pas et ne le regrette pas. D’autres pourraient le rejoindre d’ici très peu de temps.
Source / CinéChronicle .Com
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