Lorsqu’on évoque le Festival de Cannes, la Palme d’or est peut-être ce à quoi on pense en premier. Suivent les différentes sections (Compétition officielle, Quinzaine des Réalisateurs, Semaine de la Critique, ACID) et les prix majeurs qui y sont décernés. Pourtant, depuis plusieurs années, le festival international de cinéma a vu naître de nombreux prix annexes remis en off, comme la Queer Palm (attribuée depuis 2010 à un film traitant des thématiques LGBT) ou la Palme Dog (depuis 2001 pour la meilleure interprétation canine).
En 2010, Vincent Doerr (de l’agence culturelle CinéPub) a décidé de fonder Cannes Soundtrack pour réunir Musique et Cinéma autour d’un prix un peu particulier. En effet, depuis 2012, cet événement remet le prix « Coup de cœur » de la Meilleure Musique de Film Originale à l’un des films de la sélection officielle du Festival de Cannes. Une récompense décernée par un jury indépendant de vingt-quatre journalistes, aux côtés de Philippe Rouyer (Positif), Fernando Ganzo (So Film) ou encore Aurélien Allin (Cinemateaser).
Une initiative pertinente tant la partie sonore d’un film a de l’importance, au même titre que l’aspect visuel. En 2011 par exemple, le Drive de Nicolas Winding Refn était devenu culte, en grande partie grâce à la musique de Kavinsky (Nightcall) et aux compositions de Cliff Martinez. De même qu’on peut rappeler le travail remarquable de Trent Reznor et d’Atticus Ross sur Gone Girl de David Fincher. Sans parler des compositions mythiques de monstres sacrés comme John Williams ou Hans Zimmer. L’auteur de ces lignes a d’ailleurs pour habitude d’évoquer dans ses articles, aussi souvent que possible, les œuvres musicales additionnelles ou les compositions originales (comme Max Richter sur la série The Leftovers). Enfin, rappelons qu’un prix de la meilleure partition musicale est apparu à quelques reprises durant le Festival de Cannes ; en 1949 à Antonio Díaz Conde avec La Villageoise, en 1951 à Joseph Kosma avec Juliette ou la Clef des Songes, en 1952 à Sven Sköld avec Elle n’a dansé qu’un seul été, et en 1977 à Norman Whitfield avec Car Wash. Cannes Soundtrack permet ainsi de redonner à cet aspect essentiel du cinéma une certaine valeur au sein du Festival.
Après Cliff Martinez (The Neon Demon), Lim Giong (The Assassin, 2016), Howard Shore (Maps to the Stars, 2014), Jozef Van Wissem (Only Lovers Left Alive, 2013) et Mark Snow (Vous n’avez encore rien vu, 2012), le prix sera donc remis le 27 mai prochain à l’un des 18 films en compétition cette année
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