Dans le cadre des Mille Films de ma Vie , je vous propose le film Z (Il est vivant) de Costa Gavras (1969) avec Yves Montand Charles Denner Irène Papas Pierre Dux Julien Guiomar Jean Louis Trintignant Jacques Perrin Raoul Coutard Charles Denner Marcel Bozzuffi Georges Geret François Perier Bernard Fresson Clotilde Joanno Jean Bouise Renato Salvatori
Dans les années
1960, dans un pays méditerranéen (il est
montré de façon allusive qu'il s'agit de la Grèce),
dans le contexte de la guerre
froide, les corps de la gendarmerie et
de la police estiment qu'il est de
leur devoir de s'opposer, par tous les moyens, aux mouvements considérés comme
subversifs, qu'il s'agisse du communisme,
de l'anarchisme ou
du pacifisme.
Le nouveau et charismatique chef de l'opposition parlementaire,
surnommé « le Docteur », quitte la capitale et arrive dans la grande
ville du nord du pays pour tenir une conférence en faveur du désarmement.
Avant même le début de la conférence, une contre-manifestation commence. Des
heurts ont lieu entre les partisans du Docteur et les contre-manifestants,
tandis que les forces de l'ordre font preuve d'une passivité évidente. Un
député, membre du même parti que le Docteur, est tabassé. Lorsque le Docteur,
après son allocution, traverse la place au milieu de la confusion, un triporteur surgit.
Au moment du choc, le Docteur s'écroule. Il va décéder à l'hôpital de ses
blessures. La préfecture publie immédiatement un communiqué officiel : il
s'agirait d'un malheureux accident, causé par deux ivrognes.
Z (1969) est un film emblématique de Costa-Gavras,
considéré comme l’un des plus grands films politiques de l’histoire du cinéma.
Inspiré des événements de la Grèce des Colonels, bien que situé dans un pays
fictif, il dépeint avec une précision glaçante les rouages d’un régime
autoritaire, où la répression et la manipulation sont au cœur du pouvoir.
Coécrit avec Jorge Semprun, Z est une œuvre à la fois haletante et
réfléchie, mêlant thriller politique et critique sociale.
L’intrigue se base sur l’assassinat d’un député
pacifiste, joué par Yves Montand, et sur l'enquête qui s'ensuit, menée par un
juge intègre incarné par Jean-Louis Trintignant. Face à eux, des autorités
corrompues cherchent à étouffer l’affaire, manipulant les médias et l’opinion
publique pour maintenir leur emprise. Costa-Gavras expose ici avec une minutie
redoutable la manière dont un régime autoritaire peut se maintenir en usant de
violence, de mensonges et de peur.
Le film est porté par un casting exceptionnel : Montand
incarne avec force le député assassiné, tandis que Trintignant, dans le rôle du
juge obstiné, délivre une performance captivante. François Périer, Jacques
Perrin, et Charles Denner ajoutent à cette galerie de personnages un mélange
d’ambiguïté et de conviction. Les membres du régime, tels que Marcel Bozzuffi
et Pierre Dux, sont effroyablement odieux, incarnant la brutalité et le cynisme
des dictatures.
Costa-Gavras parvient à combiner le suspense d’un
thriller et la profondeur d’une réflexion politique. Sa mise en scène,
quasi-documentaire, immerge le spectateur dans une réalité effrayante, où la
vérité est déformée et où les défenseurs de la justice sont muselés. La tension
ne cesse de croître tout au long du film, alors que le juge se bat contre un
système qui semble impossible à ébranler.
La production de Jacques Perrin, jeune et talentueux,
ajoute une touche de modernité et d'audace à ce film profondément engagé. Z
est bien plus qu’un simple film de fiction politique ; c’est une dénonciation
vibrante des dérives autoritaires et de la violence d’État. Avec ses 2 heures
intenses, il pousse à réfléchir sur les mécanismes du pouvoir, l’impunité, et
la résistance. Un film à déguster, certes, mais surtout à méditer.
NOTE : 17.40
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Costa-Gavras
- Assistant : Philippe Monnier
- Scénario : Costa-Gavras et Jorge Semprún, d'après le roman éponyme de Vassílis Vassilikós
- Musique : Mikis Theodorakis et Bernard Gérard
- Décors : Jacques d'Ovidio
- Costumes : Piet Bolscher1
- Photographie : Raoul Coutard
- Cadrage : Georges Liron
- Montage : Françoise Bonnot
- Photographe de plateau : Félix Le Garrec
- Production :
- Production déléguée : Jacques Perrin et Ahmed Rachedi
- Production associée : Éric Schlumberger et Philippe d'Argila
- Sociétés de production : Valoria Films, Reggane Films et l'Office national pour le commerce et l'industrie cinématographique (Algérie)
- Sociétés de distribution : Valoria Films (France) et Cinema 5 Distributing (États-Unis)
- Pays d'origine : France et Algérie
- Jean-Louis Trintignant : le juge d'instruction
- Yves Montand : le député « Z », médecin, dit « le Docteur »
- Irène Papas : Hélène, l'épouse du député
- Charles Denner : Manuel, ami du député, avocat
- Bernard Fresson : Matt, ami du député, avocat
- Jean Bouise : Georges Pirou, ami du député, lui-même député
- Jacques Perrin : le journaliste-photographe
- Pierre Dux : le général de gendarmerie (el)
- François Périer : le procureur
- Julien Guiomar : le colonel de gendarmerie
- Marcel Bozzuffi : Vago
- Renato Salvatori : Yago (doublé en français par William Sabatier)
- Georges Géret : Nick
- Magali Noël : la sœur de Nick
- Andrée Tainsy : la mère de Nick
- Clotilde Joano : Shoula
- José Artur : le rédacteur de journal
- Gérard Darrieu : Barone, militant des CROC, amateurs d'oiseaux chanteurs
- Guy Mairesse : Dumas
- Hassan El-Hassani : l'officier de gendarmerie
- Sid Ahmed Agoumi : le chauffeur personnel du général
- Jean Dasté : Ilya Coste, un chauffeur
- José Villa : le vendeur de sang
- Maurice Baquet : le maçon poursuivant le triporteur
- Henry Djanik : le directeur de la salle de spectacle
- Gabriel Jabbour : le secrétaire du juge d'instruction
- Georges Rouquier : le procureur général (voix doublée par Jacques Monod)
- Habib Reda : le substitut
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