Dans le cadre des Mille Films de ma Vie , je vous propose le film Mississipi Burning de Alan Parker (1988) avec Gene Hackman Frances McDormand William Dafoe Michael Rooker Brad Dourif Darius McCrary Devin Dunn Kevin Tobolovsky Tobin Bell Park Overall Gaillard Sartain Pruitt Taylor Vince
En 1964, trois hommes, membres d'un comité de défense des
droits civiques, disparaissent dans le comté de Jessup,
dans l’État du Mississippi, ne laissant
aucune trace.
Alan Ward et son adjoint Rupert Anderson, des agents
du FBI, sont chargés
d’éclaircir cette affaire. Le premier agit avec « les méthodes
officielles du FBI », à savoir des démarches systématiques un peu
violentes mais légalistes du FBI de J.
Edgar Hoover. Le second, originaire du sud, utilise des moyens moins
conventionnels, mais complémentaires. Afin de les aider dans leur enquête, ils
font appel à des renforts qui fouillent les alentours de la ville à la
recherche des corps des trois disparus. Des violences sur fond de racisme éclatent
alors dans le comté tandis que l'enquête semble s'enliser dans un bourbier sans
fond
"Mississippi Burning" (1988) d'Alan
Parker est un film choc qui plonge le spectateur au cœur du racisme systémique
dans l'Amérique des années 1960. Inspiré de faits réels, il retrace l'enquête
sur la disparition de trois militants des droits civiques en pleine ségrégation
raciale dans l’État du Mississippi. Ce film dépeint la terreur que vivent
quotidiennement les Afro-Américains, soumis à la loi des Blancs racistes qui
exercent leur propre justice sous la protection tacite, voire active, de la
police locale.
Dès les premières scènes, Alan Parker instaure une
atmosphère de tension suffocante, où la haine raciale transpire dans chaque
interaction, chaque regard. Les citoyens blancs, souvent membres du Ku Klux
Klan, se sentent intouchables, convaincus d'incarner la loi et d'en être
au-dessus. Leurs exactions sont brutales, allant de l'intimidation à la
violence extrême, toujours dirigées contre la communauté noire impuissante. Ce
quotidien infernal est montré sans détour, à travers des scènes d'une violence
physique et psychologique qui dérangent profondément. Parker fait de la terreur
raciste un élément palpable du décor, au point que le spectateur ressent
presque physiquement la peur et l'impuissance des victimes.
Face à cette haine, deux agents du FBI venus de la grande
ville, incarnés par Gene Hackman et Willem Dafoe, mènent une enquête complexe.
Le contraste entre ces deux personnages est saisissant. Hackman, dans le rôle
de Rupert Anderson, est un ancien shérif au pragmatisme brutal, capable de
recourir à des méthodes musclées pour faire avancer l’enquête. Dafoe, dans le
rôle d’Alan Ward, représente l'idéaliste, cherchant à résoudre l'affaire dans
le respect des règles. Cette opposition entre l'idéalisme et le pragmatisme
crée des tensions palpables entre les deux hommes, mais finit par les
rapprocher face à l'ampleur de l'injustice qu'ils doivent affronter.
Le film est porté par des performances d'acteurs
exceptionnelles. Gene Hackman est magistral, avec une énergie contenue qui se
libère par moments dans des éclats de rage. Willem Dafoe joue son rôle de jeune
agent idéaliste avec une froideur méthodique qui contraste avec la brutalité du
monde qui l'entoure. Frances McDormand, en épouse d’un adjoint du shérif,
apporte une complexité touchante à son personnage, symbolisant ceux qui, bien
que blancs, souffrent aussi sous cette tyrannie raciste.
La réalisation d'Alan Parker ne fait pas de concessions :
chaque scène semble être un rappel de l'horreur réelle vécue par la population
noire américaine. Le film laisse un sentiment de malaise, un besoin de justice
qui reste en suspens. Le plus terrifiant est la conclusion implicite que,
malgré des décennies de lutte, les racines du racisme et de l'impunité restent
encore bien vivantes aux États-Unis. Les échos de ce passé violent résonnent
encore aujourd'hui, ce qui rend le film toujours aussi percutant et pertinent,
près de 40 ans après sa sortie.
"Mississippi Burning" n’est pas un film
facile à regarder. Il retourne l’estomac, choque, et éveille un sentiment
d'indignation profonde. Mais il est essentiel pour comprendre l’étendue de la
haine raciale et ses ramifications, qui persistent encore aujourd'hui dans
certaines parties du monde.
NOTE : 16.30
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Alan Parker
- Scénario : Chris Gerolmo
- Musique : Trevor Jones
- Décors : Philip Harrison et Geoffrey Kirkland
- Photographie : Peter Biziou
- Montage : Gerry Hambling
- Production : Frederick Zollo et Robert Colesberry
- Société de production : Orion Pictures
- Sociétés de distribution : Orion Pictures (États-Unis), 20th Century Fox (France)
- Budget : 15 millions de dollars
- Gene Hackman (VF : Jacques Richard) : Rupert Anderson
- Willem Dafoe (VF : Dominique Collignon-Maurin) : Alan Ward
- Frances McDormand (VF : Anne Jolivet) : Mme Pell
- Brad Dourif (VF : Hervé Bellon) : le shérif-adjoint Pell
- R. Lee Ermey (VF : Joël Martineau) : le maire Tilman
- Gailard Sartain (VF : Michel Fortin) : le shérif Stuckey
- Stephen Tobolowsky (VF : Jean-Luc Kayser) : Clayton Townley
- Michael Rooker (VF : Michel Vigné) : Frank Bailey
- Pruitt Taylor Vince (VF : Alain Flick) : Lester Cowens
- Badja Djola (VF : Pascal Renwick) : l'agent Monk
- Kevin Dunn (VF : Michel Dodane) : l'agent Bird
- Stanley Collins : Hollis
- Marc Clement : Floyd Swilley
- Darius McCrary : Aaron Williams
- Lou Walker (VF : Robert Liensol) : Vertis Williams
- Ralnardo Davis : Willie
- Tobin Bell (VF : Jean-Claude Montalban) : l'agent Stokes
- Frankie Faison (VF : Med Hondo) : le chantre
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