Vu le film L’Etoile Filante de Dominique Abel et Fiona Gordon (2023) avec Fiona Gordon Dominique Abel Kaori Ito Philippe Martz Bruno Romy Mélanie Dupuiset Jimmy Assendri Bruce Helisson
De nos
jours à Bruxelles, Boris, barman du bar "L'Étoile filante", vit dans la
clandestinité depuis les années 1980 à la suite d'un attentat à la bombe dans
lequel il a été impliqué, et qui a mal tourné. Son passé le rattrape quand
Georges, l'une des victimes qui y a laissé un bras, le retrouve et manque de le
tuer. Sa compagne et gérante du bar, Kayoko, découvre un sosie de Boris :
celui-ci, Dom, est un dépressif qui vit seul. Avec l'aide de Tim, le portier du
bar, les trois complices vont monter un plan afin que Dom prenne la place de
Boris au bar jusqu'au retour du tueur. Ils ignorent que l'ex-femme de Dom,
Fiona, qui est détective privée, est à sa recherche.
L'Étoile
filante,
réalisé par Dominique Abel et Fiona Gordon, est un film belge au style atypique
qui peut désorienter les spectateurs autant qu’il fascine certains. Ce duo de
réalisateurs, connu pour leur humour décalé et leur penchant pour un cinéma
burlesque aux accents surréalistes, nous livre ici une œuvre déroutante et
difficile à appréhender. Avec des personnages excentriques et des situations
souvent absurdes, L'Étoile filante semble se situer dans un univers qui
échappe à toute logique narrative classique, laissant les spectateurs perplexes
quant à son contenu et aux intentions de ses créateurs.
La
difficulté de saisir le message du film est un des principaux obstacles
rencontrés pour mon cerveau. Le récit, souvent décousu, est parsemé de scènes
où l’humour physique et visuel rappelle les grands maîtres du burlesque comme
Buster Keaton ou Jacques Tati, mais sans la fluidité narrative qui rendait
leurs œuvres immédiatement accessibles. Ici, on alterne entre des séquences
surréalistes et des moments de quasi-silence, parfois poétiques, mais sans
véritable ligne directrice. Les thèmes abordés — peut-être le hasard de la vie,
la solitude ou la recherche de l’âme sœur — sont esquissés, mais jamais
clairement développés, laissant le spectateur avec un sentiment d'inachevé et
de confusion.
Visuellement,
Abel et Gordon utilisent des décors colorés et des mouvements chorégraphiés
avec minutie, apportant une qualité esthétique indéniable à leur film.
Cependant, ces choix stylistiques renforcent parfois l’impression que le film
est davantage une expérimentation visuelle qu’un véritable récit. Les
personnages, volontairement caricaturaux, évoluent dans des décors qui semblent
eux-mêmes figés dans une bulle de non-sens. Les interactions sont étranges et
souvent maladroites, comme si elles échappaient aux conventions sociales,
renforçant l’impression d’un monde où la réalité est déformée pour devenir une
sorte de satire muette.
L’un
des aspects les plus déstabilisants de L'Étoile filante réside dans sa
narration qui semble constamment nous échapper. Les réalisateurs semblent jouer
avec les attentes du public, refusant de fournir des explications claires. Les
séquences s’enchaînent sans qu’un message ou un thème précis ne s’impose, et c’est
probablement ici que se situe le cœur du film : dans cette volonté de briser
les codes narratifs et de laisser le spectateur interpréter, ou non, chaque
scène à sa manière. Mais pour ceux qui cherchent une histoire traditionnelle ou
des personnages profondément développés, le film peut paraître vide de sens,
presque hermétique.
L'Étoile
filante est un film qui pousse le spectateur à se détacher des conventions
cinématographiques habituelles pour plonger dans un univers onirique et
absurde. Si certains y verront une œuvre poétique et surréaliste, moi par
contre à saisir les intentions des réalisateurs, en restant dans
l’incompréhension face à un film qui ne livre aucun de ses secrets. C'est un
projet risqué et radical, qui mérite d'être vu pour son audace formelle, mais
qui risque aussi de laisser un grand nombre de spectateurs perplexes.
NOTE : 7.10
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation et scénario : Dominique Abel et Fiona Gordon
- Photographie : Pascale Marin
- Montage : Julie Brenta
- Pays d'origine : Belgique et France
- Fiona Gordon : Fiona (la détective privée, ex-femme de Dom)
- Dominique Abel : Dom (le dépressif) / Boris (le barman)
- Kaori Ito : Kayoko (la gérante du bar, compagne de Boris)
- Philippe Martz : Tim (le portier du bar)
- Bruno Romy : Georges (la victime au bras robotique)
- Mélanie Depuiset : une cliente du bar
- Jimmy Assandri : un client du bar
- Bertrand Landhauser : un client du bar
- Céline Laurentie : Patricia (la femme au chien disparu, cliente de Fiona)
- Bruce Ellison : Homer (le voisin de Dom)
- Patrik Cottet-Moine : L'ambulancier
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire