Vu le film Only River Flows de Wei Shujun (2023) avec Zhu Yilong Chloe Mayan Hou Tianlai Tong Likai
En
Chine, dans les années 1990, trois meurtres sont commis dans la petite ville de
Banpo. Ma Zhe, le chef de la police criminelle, est chargé d'élucider
l'affaire. Un sac à main abandonné au bord de la rivière et des témoignages de
passants désigne plusieurs suspects.
"Only
River Flows",
un film chinois primé au Prix du Jury à Reims Polar, propose une expérience
cinématographique singulière qui pourrait séduire les amateurs de thrillers
coréens, notamment pour son atmosphère lourde et humide. Le film semble baigner
dans une ambiance oppressante, marquée par une pluie incessante qui ajoute à la
sensation de poisse et d'étouffement. Le réalisateur joue habilement avec les
codes du genre, tout en y intégrant des symboles locaux qui donnent une touche
culturelle propre à ce thriller trouble.
Visuellement,
le film est une œuvre très travaillée, où la pluie devient presque un
personnage à part entière. Elle semble laver ou engloutir les traces d'une
enquête complexe qui, à l'image des thrillers coréens comme Memories of
Murder, plonge dans l'exploration de l'âme humaine. Les grandes scènes qui
rythment l'intrigue offrent des moments de tension réussis, tandis que d'autres
parties peuvent se révéler plus lentes, au risque de perdre certains
spectateurs en route.
L'un
des aspects les plus marquants d’Only River Flows est son exploration de
la psychologie des personnages, sans pour autant livrer toutes les clés de
compréhension au public. Cette approche, typique des thrillers psychologiques,
est renforcée par une résolution qui ne répond pas à toutes les questions soulevées
au cours du film, ce qui peut frustrer les spectateurs à la recherche d’une
conclusion plus explicite.
Bien
que certaines parties du film puissent sembler ennuyeuses et obscures,
l'atmosphère sombre, presque claustrophobe, et la réalisation soignée en font
une œuvre intrigante. Only River Flows reste un polar indépendant
intéressant, chargé de symbolisme et profondément glauque. Il s’inscrit dans la
lignée de films asiatiques qui sondent l'âme humaine tout en flirtant avec
l’incompréhensible, ce qui pourrait en faire un plaisir cinéphile pour ceux qui
apprécient les atmosphères poisseuses et complexes.
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