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mardi 15 octobre 2024

12.50 - MON AVIS SUR LE FILM FANTOMAS DE PAUL FEJOW (1932)


Vu le film Fantômas de Paul Fejos (1932) avec Thomy Bourdelle Tania Fédor Georges Rigaud Marie-Laure Jean Galland (Fantômas) Maurice Schultz Georges Mauloy Jean Worms Anieka Elter Gaston Modot

Dans son château, la marquise de Langrune est morte étranglée par Fantômas, désireux de dérober un portefeuille garni d'un million de francs. L'inspecteur Juve tente de démasquer le mystérieux tueur.

Le Fantômas de 1932, réalisé par Paul Féjos, se distingue nettement des adaptations plus légères de Hunnebelle des années 1960. Là où Hunnebelle privilégie le ton burlesque et l'aventure rocambolesque, Féjos plonge son Fantômas dans une atmosphère nettement plus sombre, presque oppressante, rappelant l'ambiance des premiers feuilletons des années 1910 et 1930.

Le film adopte une approche quasi-huis clos, avec une tension palpable qui se construit dans des espaces confinés. Cette mise en scène, beaucoup plus intime, donne au film une sensation de partie d'échecs morbide, comme une version sinistre de Cluedo. L'intrigue se tisse autour de mystères à huis clos et de dialogues lourds de sous-entendus, créant une ambiance plus psychologique et angoissante.

L'inspecteur Jouve, incarné par Thomy Bourdelle, est loin du personnage facétieux et maladroit que Hunnebelle a popularisé à travers le commissaire Juve joué par Louis de Funès. Ici, Jouve est plus taciturne, sérieux, presque mélancolique, et semble constamment sur le fil du rasoir, ce qui reflète le ton du film dans son ensemble. Ce choix de caractérisation le rend certes moins amusant, mais plus ancré dans la gravité de la traque d’un criminel insaisissable.

Quant à Fantômas, il perd son aspect d’antihéros charismatique et "sexy" au profit d'une figure véritablement menaçante. Il est un fantôme omniprésent, insaisissable, et terrifiant, fidèle à l’imagerie du criminel d'élite qui ne laisse aucune trace. Ce Fantômas est froid, calculateur, presque dépourvu d'humanité, ce qui renforce le climat de terreur qui plane sur l'ensemble du film.

Le film se rapproche du troisième opus de Hunnebelle, Fantômas contre Scotland Yard, dans l'idée d'un affrontement plus direct et moins joyeux entre le criminel et les forces de l'ordre. Mais en vérité, le Fantômas de 1932 est beaucoup plus ancré dans l'esprit des romans feuilletonesques de Marcel Allain et Pierre Souvestre, où le personnage principal symbolise un mal omniprésent, à la fois séducteur et cruel.

Ce Fantômas est donc moins spectaculaire mais plus fidèle à la noirceur originelle du personnage. L’absence d’humour, l’atmosphère lourde et les intrigues complexes font de cette version une œuvre méconnue mais fascinante pour les amateurs de suspense psychologique et d'intrigues criminelles oppressantes.

NOTE :     12.50

FICHE TECHNIQUE


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