Vu le film Garde Ton Nom de Vincent Duquesne (2024) avec Nicolas Fustier Pablo Pauly Patrick Rocca Catherine Davenier Clément Bresson
Garder
ton Nom de
Vincent Duquesne est une pépite cinématographique discrète qui mérite beaucoup
plus de reconnaissance qu’elle n’en a reçu. Le film, sans tambour ni trompette,
explore avec subtilité la relation complexe entre un père et son fils, portée
par les performances exceptionnelles de Nicolas Fustier et Pablo Pauly. Le lien
qui les unit est à la fois conflictuel et empreint de tendresse, et Duquesne
choisit de raconter cette histoire avec retenue, laissant souvent le non-dit et
les silences parler davantage que les dialogues eux-mêmes.
L'une
des thématiques centrales du film est la transmission, non pas à travers les
mots ou les enseignements directs, mais à travers les actes. La citation « Ce
ne sont pas les fils qui perpétuent la mémoire des pères, ce sont leurs actions
» résonne tout au long de l’œuvre, rappelant que l'héritage familial se
transmet souvent de manière inconsciente, par des choix, des gestes, et des
comportements que l’on reproduit ou rejette.
Le
personnage du père, incarné par Nicolas Fustier, est complexe et trouble. Loin
d'être un modèle, il est un homme défaillant, marqué par ses propres
faiblesses. Sa relation avec son fils, jouée par Pablo Pauly, semble toxique à
bien des égards, mais Duquesne évite le piège du jugement moral univoque. En
réalité, le film révèle une humanité profondément cachée sous la surface
rugueuse du père. Ce qui pourrait être perçu comme des erreurs ou des
manquements dans l'éducation cache en fait un désir maladroit d’aimer et de se
reconnecter à un fils qui lui échappe.
Visuellement,
le film est minimaliste, presque austère, mais cela sert parfaitement le
propos. Les scènes sont épurées, les dialogues rares, mais chaque regard,
chaque silence est chargé de sens. Ce choix stylistique permet aux émotions de
surgir de manière plus intense, rendant certains moments particulièrement
poignants.
Garder ton Nom est un film introspectif qui, sans grandiloquence,
réussit à toucher au cœur de la relation père-fils. C’est une belle surprise,
une œuvre à la fois intime et universelle, qui ne se laisse pas facilement
apprivoiser mais qui, une fois vue, laisse une impression durable
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire