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mardi 7 janvier 2025

5.90 - MON AVIS SUR LE FILM LE JOUR DE LA FIN DU MONDE DE JAMES GOLDSTONE (1980)


 Vu le film Le Jour de la Fin du Monde de James Goldstone (1980) avec Paul Newman William Holden Jacqueline Bisset Pat Morita Edward Albert Ernest Borgnine Veronica Hamel Red Buttons Burgess Meredith Alex Karras Valentina Cortese James Franciscus

Shelby Gilmore a fait construire un luxueux hôtel sur la petite île volcanique de Kalaleu dans le Pacifique. Il débarque pour l'inauguration en compagnie de sa collaboratrice, Kay Kirby. La direction de son hôtel a été confiée à l'ambitieux Bob Spangler, qui envisage de quitter Nikki, la filleule de Gilmore qu'il épousa par ambition, pour la belle Iolani. Pendant ce temps, Hank Anderson, qui fut autrefois l'amant de Kay et qui dirige une équipe de forage, vient de faire jaillir du pétrole. Mais Hank est inquiet par la haute teneur en soufre et les fortes pressions enregistrées dans le sous-sol de l'île. Il renoue une idylle avec Kay au moment où le volcan Monanui entre en éruption. Tandis que, sur les conseils de Spangler, la majorité des clients de l'hôtel demeure dans les lieux, Hank et Gilmore - conduits par Brian, qui connaît bien l'île - décident de rejoindre la forêt du haut plateau de l'autre côté du cratère. Le petit groupe traverse l'île alors que l'éruption anéantit l'hôtel et ses occupants...

Le titre prometteur de ce film évoque immédiatement l’excitation d’une aventure hors normes : une île paradisiaque menacée par l’explosion imminente d’un volcan. Sur le papier, tout est là pour nous plonger dans une épopée palpitante mêlant exotisme, danger et suspense. Malheureusement, dès les premières minutes, on comprend que les promesses resteront lettre morte.

La trame scénaristique est classique, presque téléphonée. On y retrouve des archétypes fatigués : le héros tourmenté mais courageux, la scientifique brillante et incomprise, le magnat avide prêt à tout pour ses intérêts, et bien sûr, les seconds rôles qui ne sont là que pour alimenter quelques dialogues insipides avant de disparaître sans laisser la moindre trace émotionnelle. Ce genre de formule a déjà été usée jusqu’à la corde dans d’autres films catastrophes des années 70 et 80, et ici, elle est servie sans aucun effort de renouvellement.

Quant au scénario, il se contente de suivre une ligne droite, dépourvue de rebondissements marquants. Les enjeux sont posés trop rapidement, sans qu’on prenne le temps de développer une quelconque tension. Il manque cette montée progressive d’adrénaline qu’on attend légitimement dans un film de ce genre. Et quand le point culminant arrive – l’explosion tant redoutée du volcan –, le rendu visuel est si pauvre qu’on peine à y croire. Les effets spéciaux, qui devraient constituer le point d’orgue d’un film catastrophe, sont ici d’une qualité télévisuelle dépassée, à peine dignes d’un téléfilm du dimanche après-midi.

Il est d’autant plus frustrant de constater que malgré la présence de noms prestigieux au casting, rien ne fonctionne véritablement. On pourrait se demander pourquoi ces acteurs, autrefois adulés, ont accepté de participer à ce naufrage cinématographique. La réponse semble assez évidente : des problèmes d’impôts à régler, une carrière à relancer ou, pire encore, une ultime tentative de retrouver une reconnaissance passée. Hélas, aucun ne parvient à insuffler un véritable souffle de vie à son personnage. Les dialogues sont plats, les interactions artificielles, et le jeu semble parfois mécanique, comme si les acteurs eux-mêmes ne croyaient pas à ce qu’ils racontaient.

Il ne reste donc rien de « paradisiaque » dans cette île fictive, si ce n’est le décor, bien trop sous-exploité pour captiver. Et puisque les effets spéciaux censés impressionner sont aussi ternes qu’un coucher de soleil grisâtre, le spectateur finit par regarder sa montre, espérant que la fin du monde – ou au moins la fin du film – arrive vite. On ne vibre jamais, on ne s’inquiète pour personne, et surtout, on ne se laisse pas emporter. Même les scènes censées être spectaculaires ne provoquent qu’un vague ennui, tant leur exécution manque de souffle.

Le comble, c’est que ce genre de film devrait au moins réussir à offrir un bon moment de divertissement basique, où l’on oublie pendant deux heures les soucis du quotidien. Or, ici, l’expérience tourne au supplice. Le seul moment de soulagement vient avec le générique de fin, lorsqu’on réalise que l’on peut enfin quitter cette île d’ennui pour retourner à une réalité plus palpitante.

On aurait presque envie de laisser les personnages là-bas, sur cette île morne, au bord d’un volcan prêt à cracher sa lave inexistante, et de ne plus y penser. À défaut d’être un bon film catastrophe, "Le Jour de la fin du Monde" restera comme un naufrage cinématographique parmi tant d’autres, sans âme, sans originalité, et surtout sans intérêt.

NOTE : 5.90

FICHE TECHNIQUE


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