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dimanche 26 janvier 2025

12.10 - MON AVIS SUR LE FILM LA PLANETE INTERDITE DE FRED M.WILCOX (1956)


 Vu le film La Planète Interdite de Fred M. Wilcox (1956) avec Leslie Nielsen Walter Pidgeon Anne Francis Warren Stevens Earl Holliman Jack Kelly Richard Anderson James Drury Peter Miller Harry Harvey Jr Richard Grant Robert Dix

Un prologue explique quand et comment la conquête de l'espace a été rendue possible depuis la Terre, grâce à l'invention d'engins capables de se déplacer à la vitesse de la lumière. Désormais, les humains vivent sous le régime des Planètes unies.

En 2257, le croiseur spatial C-57D, avec à sa tête le commandant John Adams, est en route vers la planète Altaïr IV pour secourir le Bellérophon, vaisseau d'exploration dont l'équipage n'a plus donné signe de vie depuis dix-neuf ans. Au moment de l'approche, le professeur Edward Morbius, ancien membre de cette expédition perdue, contacte soudain le croiseur et déclare qu'il n'a besoin d'aucun secours. Il met en garde le commandant et prévient qu'il ne pourra pas garantir la sécurité de ses hommes. Adams décide néanmoins de se poser sur Altaïr IV.

Sorti en 1956, Planète Interdite (Forbidden Planet) de Fred McLeod Wilcox reste une pierre angulaire de la science-fiction, même si le poids des années se fait sentir. Inspiré très librement de The Tempest de Shakespeare, ce classique intergalactique pose les jalons de nombreux tropes du genre tout en offrant une exploration psychologique fascinante de l’inconscient humain, matérialisé par le fameux monstre de l’ID

Dès les premières minutes, le spectateur est transporté sur la mystérieuse planète Altair IV. L’esthétique du film, typique des années 50, est une déferlante de couleurs saturées et de décors en carton-pâte qui alternent entre le sublime et le délicieusement kitsch. À l'époque, les effets spéciaux révolutionnaires, tels que les paysages martiens peints et les animations de Ray Harryhausen, impressionnaient. Aujourd’hui, ces techniques artisanales provoquent une douce nostalgie, tout en nous rappelant à quel point le cinéma a évolué. Si les CGI modernes permettent des mondes ultraréalistes, Planète Interdite se distingue par son charme manuel et son inventivité.

L'intrigue, mêlant exploration spatiale et psychanalyse, conserve une certaine profondeur. Le docteur Morbius (Walter Pidgeon) et sa création, Robby le Robot, offrent une réflexion sur les dangers du savoir et les limites de l’humanité face à ses propres pulsions destructrices (un avant-goût de l’IA). Cependant, les dialogues parfois ampoulés et les conventions genrées datées – notamment le rôle d'Altaira (Anne Francis), simple objet de désir – rappellent les stéréotypes de l'époque.

Côté distribution, Planète Interdite marque aussi les débuts au cinéma de Leslie Nielsen dans un registre sérieux, bien avant qu’il ne devienne l’icône comique des Y a-t-il un flic.... Earl Holliman et Richard Anderson, alors encore méconnus, s’épanouiront plus tard dans des séries télévisées, confirmant la capacité du film à révéler des talents.

Malgré tout, le film a mal vieilli. Ses décors futuristes d’hier peuvent paraître naïfs aujourd’hui, et son approche dramaturgique peut sembler guindée. Est-ce un signe des limites du film ou le reflet de notre regard contemporain, façonné par des décennies de SF plus sophistiquée ? Difficile à dire. Ce qui est sûr, c’est que Planète Interdite continue de séduire, non pas par son actualité, mais par son statut de capsule temporelle : il incarne les ambitions et les rêves d’un âge d’or où le cosmos représentait l’ultime frontière.

Amusant à regarder, fascinant à décrypter, le film reste un jalon incontournable pour les amateurs de science-fiction. Même si le kitsch des années 50 est omniprésent, il s’inscrit dans l’histoire du cinéma comme une étape essentielle, et son influence, notamment sur des œuvres comme Star Trek, demeure indéniable. Alors, maladroit ou visionnaire ? Peut-être un peu des deux, et c’est précisément ce qui le rend si attachant.

NOTE : 12.10

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

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