Vu le film Bird de André Arnold (2025) avec Barry Keoghan Franz Rogowski Nykyia Adams Jason Buda Jasmine Jobson Joanna Matthews Rhys Yates James Nelson Joyce Frankie Box
Dans le Kent, Bailey, 12 ans, qui
vit dans un logement social,
avec une situation complexe, rencontre Bird, un garçon qui lui change sa vision
du monde…
Andrea Arnold, réalisatrice acclamée
pour ses portraits humains empreints de sensibilité (Fish Tank, American
Honey), nous revient avec Bird, une chronique sociale poignante
teintée d’un soupçon de magie. Plongée dans les marges de la société
britannique, le film explore les blessures et les espoirs de ceux que la vie a
laissé en arrière, tout en trouvant des éclats de poésie dans l’ordinaire.
Au centre du récit, Bailey, 14 ans,
brillamment interprétée par Nikya Adams, incarne une jeunesse piégée dans un
quotidien rude et sans issue. Son père, joué par un Barry Keoghan impérial et
inquiétant, est une figure presque spectrale, tatoué jusqu’au cou mais
émotionnellement absent. Le squat délabré où ils vivent devenus à la fois une
prison et un terrain de débrouillardise où Bailey et son frère tentent de
survivre. Andrea Arnold capte cette atmosphère avec une authenticité brute, sa
caméra à l’épaule frôlant les murs décrépits et les visages fatigués.
Mais là où Bird se démarque de
la chronique sociale classique à la Ken Loach, c’est dans sa bifurcation vers
le merveilleux. L’arrivée de Bird (Frank Rogowski, une révélation), un garçon
étrange, éthéré et à la beauté magnétique, bouleverse l’existence de Bailey.
Leur relation, faite de silences, de regards volés et de moments suspendus,
transcende le réalisme du film pour toucher à une forme de conte moderne. Bird,
à la fois mystérieux et profondément humain, incarne cet éclat d’espoir qui
illumine les ténèbres. Son regard, empli de douceur et de tristesse, foudroie
autant qu’il console.
La conclusion du film, marquée par le
mariage du père, surprend par son tonalité presque festive. Si ce choix
pourrait paraître discordant, il s’inscrit dans la logique d’Andrea Arnold, qui
aime jouer avec les contrastes entre la dureté de la vie et les éclats de
lumière. La bande originale, éclectique et puissante (avec The Verve, Blur,
Coldplay et même les improbables Rednex), participe à cette dualité, offrant
des moments d’évasion autant que de mélancolie.
Bird
est une œuvre hybride, entre chronique sociale et conte fantastique, qui trouve
une beauté dans la douleur et l’imperfection. Andrea Arnold, fidèle à son
style, nous rappelle que même dans les existences les plus abîmées, il reste
des moments de grâce. C’est un film qui parle de marginalité, de survie, mais
aussi d’amour et de renaissance. Magnifique, bouleversant et lumineux comme un
rayon de soleil après la pluie.
NOTE ; 16.20
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation et scénario : Andrea Arnold
- Direction artistique : Lili Lea Abraham et Kate Stamp
- Décors : Maxine Carlier
- Costumes : Alex Bovaird et Gabriela Sena
- Photographie : Robbie Ryan
- Montage : Joe Bini
- Production : Lee Groombridge, Juliette Howell et Tessa Ross
- Production déléguée : Claude Amadeo, Mollye Asher, Len Blavatnik, Jessamine Burgum, Danny Cohen, Michael D'Alto, Kara Durrett, Randal Sandler, Chris Triana et Eva Yates
- Sociétés de production : BBC Film, British Film Institute, Access Entertainment, House Productions, Ad Vitam, Arte France Cinéma, FirstGen Content, Pinky Promise
- Nykiya Adams : Bailey
- Barry Keoghan : Bug
- Franz Rogowski : Bird
- James Nelson-Joyce : Skate
- Jasmine Jobson : Peyton
- Joanne Matthews : Debs
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