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samedi 4 janvier 2025

16.20 - MON AVIS SUR LE FILM BIRD DE ANDREA ARNOLD (2025)


Vu le film Bird de André Arnold (2025) avec Barry Keoghan Franz Rogowski Nykyia Adams Jason Buda Jasmine Jobson Joanna Matthews Rhys Yates James Nelson Joyce Frankie Box

Dans le Kent, Bailey, 12 ans, qui vit dans un logement social, avec une situation complexe, rencontre Bird, un garçon qui lui change sa vision du monde…

 

Andrea Arnold, réalisatrice acclamée pour ses portraits humains empreints de sensibilité (Fish Tank, American Honey), nous revient avec Bird, une chronique sociale poignante teintée d’un soupçon de magie. Plongée dans les marges de la société britannique, le film explore les blessures et les espoirs de ceux que la vie a laissé en arrière, tout en trouvant des éclats de poésie dans l’ordinaire.

Au centre du récit, Bailey, 14 ans, brillamment interprétée par Nikya Adams, incarne une jeunesse piégée dans un quotidien rude et sans issue. Son père, joué par un Barry Keoghan impérial et inquiétant, est une figure presque spectrale, tatoué jusqu’au cou mais émotionnellement absent. Le squat délabré où ils vivent devenus à la fois une prison et un terrain de débrouillardise où Bailey et son frère tentent de survivre. Andrea Arnold capte cette atmosphère avec une authenticité brute, sa caméra à l’épaule frôlant les murs décrépits et les visages fatigués.

Mais là où Bird se démarque de la chronique sociale classique à la Ken Loach, c’est dans sa bifurcation vers le merveilleux. L’arrivée de Bird (Frank Rogowski, une révélation), un garçon étrange, éthéré et à la beauté magnétique, bouleverse l’existence de Bailey. Leur relation, faite de silences, de regards volés et de moments suspendus, transcende le réalisme du film pour toucher à une forme de conte moderne. Bird, à la fois mystérieux et profondément humain, incarne cet éclat d’espoir qui illumine les ténèbres. Son regard, empli de douceur et de tristesse, foudroie autant qu’il console.

La conclusion du film, marquée par le mariage du père, surprend par son tonalité presque festive. Si ce choix pourrait paraître discordant, il s’inscrit dans la logique d’Andrea Arnold, qui aime jouer avec les contrastes entre la dureté de la vie et les éclats de lumière. La bande originale, éclectique et puissante (avec The Verve, Blur, Coldplay et même les improbables Rednex), participe à cette dualité, offrant des moments d’évasion autant que de mélancolie.

Bird est une œuvre hybride, entre chronique sociale et conte fantastique, qui trouve une beauté dans la douleur et l’imperfection. Andrea Arnold, fidèle à son style, nous rappelle que même dans les existences les plus abîmées, il reste des moments de grâce. C’est un film qui parle de marginalité, de survie, mais aussi d’amour et de renaissance. Magnifique, bouleversant et lumineux comme un rayon de soleil après la pluie.

NOTE ; 16.20

FICHE TECHNIQUE

  • Réalisation et scénario : Andrea Arnold
  • Direction artistique : Lili Lea Abraham et Kate Stamp
  • Décors : Maxine Carlier
  • Costumes : Alex Bovaird et Gabriela Sena
  • Photographie : Robbie Ryan
  • Montage : Joe Bini
  • Production : Lee Groombridge, Juliette Howell et Tessa Ross
  • Production déléguée : Claude Amadeo, Mollye Asher, Len Blavatnik, Jessamine Burgum, Danny Cohen, Michael D'Alto, Kara Durrett, Randal Sandler, Chris Triana et Eva Yates
  • Sociétés de production : BBC FilmBritish Film InstituteAccess EntertainmentHouse ProductionsAd VitamArte France CinémaFirstGen ContentPinky Promise

DISTRIBUTION

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