Vu le film Pas de Repos pour les Braves de Alain Guiraudie (2003) avec Thomas Suire Thomas Blanchard Laurent Soffiati Vincent Martin Pierre Maurice Nouvel Roger Guidone Nicole Huc Bruno Izarn Jean-Claude Baudracco Jacques Mestres Serge Ribes
Un jeune homme, Basile Matin, est
persuadé qu'il va mourir s'il s'endort encore une fois. En effet, il a rêvé du
mystérieux Faftao-Laoupo, celui qui annonce la mort. Il va alors se balader
dans un Sud-Ouest onirique, recherché par Igor, qui ne comprend pas grand-chose
à l'histoire de Faftao-Laoupo, mais qui est tout de même rudement intéressé, et
rencontrant Johnny Got, mi-journaliste mi-détective. Ils évoluent dans un monde
entre le western et le conte. Ils partent à la recherche de Basile qui s'est volatilisé.
Pas de repos pour les Braves
d’Alain Guiraudie est une œuvre singulière et audacieuse qui plonge dans une
France rurale à la fois banale et étrange, où le réalisme côtoie des éléments
quasi fantastiques et des incursions dans l’irrationnel. Pour son premier long
métrage, Guiraudie n’hésite pas à aborder de front des thèmes qu’il explore
fréquemment dans son cinéma, notamment la sexualité homosexuelle en milieu
rural. Ici, ce n’est pas seulement la nature du désir qui est dépeinte, mais
aussi l’espace même dans lequel il s’exprime : un monde paysan marqué par des
valeurs, une atmosphère d’isolement, et une rugosité envoûtante.
La trame du film suit Basile,
interprété par Thomas Suire, un jeune homme pris entre le besoin de se définir
et une sorte de fuite perpétuelle vers l’inconnu. C’est dans cet esprit
d’errance qu’il rencontre Hector, cet homme des bois qui incarne un désir tout
aussi sauvage que la nature qui l’entoure. Thomas Suire avec sa fraîcheur et sa vulnérabilité, rend
l’attraction poignante et sincère ; ce duo improbable explore une relation qui
échappe aux conventions, à l’image même du film, où chaque scène oscille entre
la poésie brute et un humour déroutant.
Guiraudie réussit ici à saisir une
atmosphère qui sent le terroir et la vérité des choses simples, comme un
saucisson ou un pâté en croûte. Son cinéma, à la fois terre-à-terre et
onirique, magnifie les paysages campagnards tout en invitant le spectateur à
une expérience de cinéma rare, où l’absurde et le mystère se mêlent. En ce
sens, ce premier long-métrage illustre parfaitement ce que sera le style de
Guiraudie : un monde étrange où les personnages suivent leurs désirs sans que
rien ne soit jamais figé, dans un ballet insolite et sincère de quête de soi et
de liberté. Pas de repos pour les Braves marque ainsi un début
prometteur, empreint de sincérité et d’une audace rafraîchissante dans le
cinéma français.
NOTE : 13.20
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Alain Guiraudie
- Scénario: Alain Guiraudie et Frédéric Videau
- Photographie : Antoine Héberlé
- Musique : Teppaz et Naz
- Son : Sylvain Girardeau
- Montage : Pierre Molin
- Mixage : Jean-Christophe Julé
- Chef décorateur : Éric Moulard
- Chef électricien : Thierry Debove
- Électricien : Pascal Doyen
- Pays de production : France et Autriche
- Production : Jean-Philippe Labadie et Nathalie Eybrard
- Société de production : Paulo Films, Amour Fou Vienna, Arte France Cinéma, Canal+ et Backup Media
- Distribution : Haut et Court
- Thomas Suire : Basile Martin / Hector
- Thomas Blanchard : Igor
- Laurent Soffiati : Johnny Goth
- Vincent Martin : Bodowski
- Pierre-Maurice Nouvel : Sorano
- Roger Guidone : Roger, le vieux compagnon d'Hector
- Nicole Huc : Lydie
- Jean-Claude Baudracco : Dédé, le patron du bar
- Bruno Izarn : Daniel
- Jacques Mestres : Jean-Luc
- Serge Ribes : Jack
- Jérôme Mancet : Franck
- Valérie Pangrazzi : Annie
- Marie-Pierre Neskovic : Julie
- Jeanne Delavenay : Anne, la mère de Basile
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire