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vendredi 29 novembre 2024

15.20 - MON AVIS SUR LE FILM HERE DE ROBERT ZEMECKIS (2024)

 


Vu le film Here de Robert Zemeckis (2024) avec Tom Hanks Robin Wright Kelly Reilly Leslie Zemeckis Paul Bettany Michelle Dockery Ophelia Lovibond Lauren McQueen Stephanie Sladatan Beau Gadson Dannie McCallum Gwylym Lee

À travers les âges et les époques, hommes et femmes défilent dans un lieu unique, sur trois générations. En défiant le temps, ce lieu sera le témoin unique de l'évolution de l'humanité et deviendra le théâtre de vies entremêlées, d'histoires d'amour, de conflits et de découvertes

Robert Zemeckis, maître du conte cinématographique et artisan de l'innovation visuelle, frappe une nouvelle fois avec Here. Inspiré de la bande dessinée culte de Richard McGuire, le film est une fresque aussi audacieuse qu'émouvante. Fidèle à son habitude, Zemeckis repousse les limites techniques, cette fois en ancrant son récit dans une maison de banlieue, témoin silencieux du passage du temps. La caméra, volontairement fixe, observe les vies qui s'y succèdent, tissant un kaléidoscope temporel où passé, présent et futur se superposent avec une fluidité presque magique.

L'élément le plus frappant réside dans l'utilisation de la technologie de vieillissement et de rajeunissement des acteurs. Voir les mêmes interprètes traverser les décennies sans rupture visuelle est à la fois fascinant et troublant. Ce procédé, loin d'être un simple artifice, sert le propos du film : montrer l'impermanence des choses tout en soulignant l'intemporalité des émotions humaines. À mesure que les histoires des générations s'entrelacent, une poésie mélancolique s'installe, renforcée par des détails d’une minutie stupéfiante dans les décors et les transitions temporelles.

Le défi initial—un concept qui pourrait sembler mieux adapté à un court-métrage—est magistralement relevé. Zemeckis exploite la fixité de la caméra comme un choix audacieux, presque théâtral, où chaque scène devient un tableau vivant. Les silences, les regards et les mouvements au sein du cadre prennent une puissance rare, donnant au spectateur le rôle d’un témoin intemporel.

L’émotion culmine lors des scènes où les vies s’effacent et renaissent devant nos yeux. La maison devient un personnage à part entière, gardienne des souvenirs et des échos de ceux qui l’ont habitée. Si certaines transitions entre les époques peuvent parfois paraître abruptes, elles renforcent l'idée que le temps est à la fois fugace et continu.

Here n'est pas seulement une prouesse technique, c'est un poème visuel sur la mémoire, la famille et le passage inexorable du temps. Zemeckis, toujours maître conteur, nous offre ici une expérience unique qui transcende le cinéma traditionnel pour toucher à l'universel. Attendez-vous à être bouleversé. Préparez les mouchoirs, car les larmes viennent non pas d’une tristesse pesante, mais d’une célébration poignante de la vie et de son éternel mouvement.

Dommage que ce film n’ait pas eu la publicité qu’il mérite et pas le nombre de salles qu’il mérite , aux lieux de daubes intergalactiques

NOTE : 15.20

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

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