Pages

samedi 30 novembre 2024

12.10 - MON AVIS SUR LE FILM TIGRES ET HYENES DE JEREMIE GUEZ (2024)


 Vu (sur Prime Vidéo) le film Tigres et Hyenes de Jérémie Guez (2024) avec Sofiane Zermani (Fanzio) Waer Zerzoub Géraldine Nakache Olivier Martinez Vincent Perez Samir Guesmi Rabah Nait Oufella Cassandra Cano Omar Salim Évelyne El Garby Klaï Losene Keita Vincent Lecuyer

Trafiquant de drogue, Malik, apprend que son beau-père Serge Lamy, qui lui a jadis sauvé la vie, s'apprête à être jugé avec des complices pour une attaque à main armée. Lors du procès, Malik fait la connaissance de l'avocate de l'un des prévenus, Iris. Cette dernière propose au jeune homme un arrangement. Malik doit participer à un autre casse, très dangereux, en échange de la liberté de Serge. Se sentant redevable envers Serge, Malik finit par accepter et se joint à l'équipe du casse. Tous sont d'anciens criminels, aujourd’hui rangés et repentis : Avi, Ange et Azzedine.

Tigres et Hyènes, réalisé par Jérémie Guez, se révèle être une véritable surprise, un film qui, sans révolutionner le genre, parvient à captiver par son intensité brute et son efficacité redoutable. C’est un polar nerveux qui mélange habilement l’ancienne garde du crime et la nouvelle génération, tout en y injectant une touche féminine à la fois cynique et intrigante.

D’un côté, les vétérans du milieu, incarnés par Vincent Perez, Olivier Martinez apporte une dimension presque crépusculaire. Ces "tigres" de l’ancienne école, désabusés mais toujours dangereux, contrastent avec la fougue et l’énergie des "hyènes", une nouvelle génération de braqueurs incarnée par Samir Guesmi, Waer Zersoub, et un impressionnant Fianzo. Ce dernier, connu pour sa carrière dans le rap, étonne par une interprétation à la fois authentique et brute, qui donne au personnage une profondeur inattendue. La dynamique intergénérationnelle fonctionne à merveille, jouant sur les codes du respect et du conflit, tout en explorant les différences d’approches dans le crime organisé.

Le personnage de Géraldine Nakache, dans le rôle de l'avocate, ajoute une couche de cynisme calculateur qui enrichit l’intrigue. Contrairement aux stéréotypes de l'avocate noble et idéaliste, elle est ici motivée par l'argent et le pouvoir, un choix rafraîchissant qui ancre encore davantage le film dans une réalité sombre et désillusionnée.

L’action, filmée avec une précision chirurgicale, constitue le cœur palpitant du film. Les deux scènes principales – le braquage audacieux sur une autoroute et surtout l’évasion spectaculaire du Palais de Justice – démontrent tout le talent de Guez pour capturer l’urgence et la tension. La mise en scène rappelle effectivement Olivier Marchal, mais sans sombrer dans l’excès. Ici, tout est resserré, viscéral, et incroyablement efficace. Le réalisme de ces scènes transporte le spectateur au cœur de l’action, chaque coup de feu et chaque mouvement étant ressenti avec une intensité palpable.

Le film ne prétend pas philosopher sur la condition humaine ni réinventer le polar, mais il excelle dans ce qu'il entreprend : offrir un thriller haletant, brut, et sans fioritures. L’équilibre entre action, tension dramatique et personnages bien campés en fait une œuvre qui, sans être parfaite, se démarque par sa sincérité et son impact. Jérémie Guez prouve qu’il sait manier les codes du genre avec talent, insufflant une énergie qui maintient le spectateur en haleine jusqu’à la dernière minute. Une vraie réussite, à la fois classique et moderne.

NOTE ; 12.10

FICHE TECHNIQUE


  • Réalisation : Jérémie Guez
  • Scénario : Jérémie Guez et Louis Lagayette
  • Musique : Lionel Limiñana et David Menke
  • Décors : N/A
  • Costumes : Sybille Langh
  • Photographie : Léo Lefèvre
  • Montage : N/A
  • Production : Aimée Buidine, Julien Madon
Coproduction : Bastien Sirodot
  • Sociétés de production : AMP Filmworks et Cheyenne Federation
  • Société de distribution : Prime Video
  • Budget : 9 millions d'euros

DISTRIBUTION

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire