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mardi 19 novembre 2024

12.30 - MON AVIS SUR LE. FILM RESTER VERTICAL DE ALAIN GUIRAUDIE (2016)

 


Vu  le film Rester Vertical de Alain Guiraudie (2016)  avec Damien Bonnard India Hair Raphael Thiery Christian Bouillette Basile Meilleurat Laure Calamy Sebastien Novac

Alors qu’il cherche le loup sur un causse en Lozère, Léo, scénariste breton fauché et à court d'idées, rencontre une bergère prénommée Marie qui élève seule ses deux enfants à la ferme de son père. Armée d'un fusil, elle protège son troupeau de brebis des attaques destructrices du loup. Tous deux solitaires et en mal d'amour, ils s'éprennent rapidement l'un de l'autre. De cette rencontre naîtra un bébé.

Au cours de ses déplacements en Lozère, Léo rencontre Yoan, un jeune homme désœuvré qui vit chez le vieux Marcel, nostalgique bougon de Pink Floyd qui écoute sa chaîne hifi à plein volume à longueur de journée. Des relations étranges naissent entre ces trois individus tous aussi perdus dans la vie les uns que les autres, pour des motifs différents.

Rester Vertical d’Alain Guiraudie est une œuvre profondément singulière, qui s’inscrit dans la continuité de la filmographie du réalisateur, avec sa manière audacieuse d’explorer des thèmes comme la marginalité, la sexualité et les rapports humains dans un cadre rural. Le film suit Léo (Damien Bonnard), un scénariste en quête de sens, qui arrive en Lozère pour traquer un loup insaisissable. Mais cette quête devient rapidement un prétexte pour plonger dans une série de rencontres inattendues et dérangeantes avec des personnages authentiques, souvent interprétés par de vrais locaux.

La Lozère, avec ses paysages bruts et isolés, joue un rôle essentiel dans le film, créant une atmosphère presque mystique. Ce cadre magnifiquement filmé contraste avec les interactions humaines souvent crues et troublantes qui jalonnent le récit. Léo drague ouvertement le jeune Yoan, puis se retrouve dans des situations qui bousculent les frontières de la norme sociale, notamment dans son étrange intimité avec Marcel, un vieillard malade. Ces relations, déroutantes pour le spectateur, reflètent l’approche provocatrice de Guiraudie, qui ne cherche pas à plaire mais à questionner, voire à choquer.

Damien Bonnard livre une performance marquante, incarnant Léo avec une ambiguïté qui reflète le titre même du film, "rester vertical" : une lutte pour se maintenir debout face aux défis de la vie, qu’ils soient émotionnels, professionnels ou physiques. À travers ce personnage, Guiraudie interroge la résilience, mais aussi les choix et contradictions qui définissent l’existence.

Fidèle à son style, Guiraudie continue ici son exploration de la sexualité, notamment homosexuelle, dans des cadres éloignés de l’urbain. Il confronte le spectateur à des situations brutes et parfois inconfortables, mais qui témoignent d’une authenticité désarmante. Le film se nourrit d’une tension constante entre le naturel et l’artifice, entre le désir et le rejet, et, surtout, entre la liberté et la contrainte.

Avec Rester Vertical, Guiraudie s’affirme une fois de plus comme un cinéaste iconoclaste, prêt à repousser les limites narratives et esthétiques pour proposer un cinéma hors normes. Si certains y verront une volonté de choquer pour choquer, d’autres y percevront une quête sincère de vérité humaine dans toute sa complexité. Quoi qu’il en soit, ce film ne laisse personne indifférent et s’impose comme une œuvre dérangeante et captivante à la fois.

NOTE : 12.30

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