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mercredi 20 novembre 2024

12.30 - MON AVIS SUR 56 RUE PIGALLE DE WILLY ROZIER (1949)


 Vu le film 56 rue de Pigalle de Willy Rozier (1949) avec Jacques Dumesnil Marie Déa Aimé Clariond Raymond Cordy Janine Miller René Blancard Edouard Hemme Roger Monteaux Henri Guedon

Jean Vigneron, un ingénieur et célèbre yachtman vit une passion amoureuse avec Inès, l'épouse d'un de ses amis. Des lettres compromettantes sont dérobées par son valet de chambre qui exerce alors un chantage sur lui. Mais le maître chanteur est assassiné par son complice et Jean Vigneron est accusé du meurtre.

On entend dans le film la célèbre chanson « Pigalle »

https://www.youtube.com/watch?v=NtZsjcr9JxA

56 rue Pigalle de Willy Rozier, sorti en 1949, est un polar français à l’ancienne, qui s’inscrit dans la tradition des films noirs d’après-guerre, mais sans en atteindre les sommets. L’histoire, centrée sur une enquête aux ramifications tortueuses, se déroule en partie dans le célèbre quartier parisien de Pigalle, alors à la fois lieu de perdition et de fascination.

L’intrigue, bien que classique, s’étire parfois à l’excès, rendant le rythme inégal. Les rebondissements, nombreux, ne parviennent pas toujours à maintenir l’intérêt, et le film souffre de quelques longueurs. Cependant, 56 rue Pigalle reste intéressant pour son ambiance

Jacques Dumesnil, connu pour ses seconds rôles marquants dans des classiques comme Les Tontons flingueurs, est ici impeccable. Il apporte une gravité et un charisme qui élèvent le film au-delà de son scénario un peu convenu. Son jeu subtil donne du relief à son personnage et permet de conserver une certaine tension dramatique malgré les faiblesses narratives.

Un moment de grâce émerge cependant dans ce film : la scène où, dans un cabaret typique de Pigalle, Marie-Josée interprète Pigalle de Georges Ulmer. Cette chanson, véritable ode au quartier, devient ici un instant suspendu, à la fois mélancolique et vibrant. Cette scène cristallise tout ce que Pigalle représentait à l’époque : un mélange de glamour déchu et de poésie populaire.

Visuellement, le film se distingue par ses décors, avec une reconstitution convaincante du quartier, mêlant ses aspects sordides et pittoresques. La station de métro, les enseignes lumineuses des cabarets, et l’atmosphère des ruelles sombres contribuent à immerger le spectateur dans cet univers si particulier.

Cependant, en dépit de son charme désuet et de quelques instants mémorables, 56 rue Pigalle reste un polar mineur, marqué par une intrigue qui manque de mordant et une réalisation parfois trop académique. Il n’en demeure pas moins un témoignage intéressant d’une époque et d’un lieu mythique, rendu vivant par le talent de Jacques Dumesnil et l’éclat éphémère de la chanson de Marie-Josée. Pour les amateurs de vieux polars et de Pigalle en noir et blanc, ce film offre un voyage nostalgique, même s’il ne brille pas par son originalité.

NOTE : 12.30

FICHE TECHNIQUE


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