Vu le film 56 rue de Pigalle de Willy Rozier (1949) avec Jacques Dumesnil Marie Déa Aimé Clariond Raymond Cordy Janine Miller René Blancard Edouard Hemme Roger Monteaux Henri Guedon
Jean Vigneron, un ingénieur et célèbre yachtman vit
une passion amoureuse avec Inès, l'épouse d'un de ses amis. Des lettres
compromettantes sont dérobées par son valet de chambre qui exerce alors un
chantage sur lui. Mais le maître chanteur est assassiné par son complice et
Jean Vigneron est accusé du meurtre.
On entend dans le film la célèbre chanson
« Pigalle »
https://www.youtube.com/watch?v=NtZsjcr9JxA
56 rue Pigalle
de Willy Rozier, sorti en 1949, est un polar français à l’ancienne, qui
s’inscrit dans la tradition des films noirs d’après-guerre, mais sans en
atteindre les sommets. L’histoire, centrée sur une enquête aux ramifications
tortueuses, se déroule en partie dans le célèbre quartier parisien de Pigalle,
alors à la fois lieu de perdition et de fascination.
L’intrigue, bien que classique, s’étire parfois à
l’excès, rendant le rythme inégal. Les rebondissements, nombreux, ne
parviennent pas toujours à maintenir l’intérêt, et le film souffre de quelques
longueurs. Cependant, 56 rue Pigalle reste intéressant pour son ambiance
Jacques Dumesnil, connu pour ses seconds rôles
marquants dans des classiques comme Les Tontons flingueurs, est ici
impeccable. Il apporte une gravité et un charisme qui élèvent le film au-delà
de son scénario un peu convenu. Son jeu subtil donne du relief à son personnage
et permet de conserver une certaine tension dramatique malgré les faiblesses
narratives.
Un moment de grâce émerge cependant dans ce film : la
scène où, dans un cabaret typique de Pigalle, Marie-Josée interprète Pigalle
de Georges Ulmer. Cette chanson, véritable ode au quartier, devient ici un
instant suspendu, à la fois mélancolique et vibrant. Cette scène cristallise
tout ce que Pigalle représentait à l’époque : un mélange de glamour déchu et de
poésie populaire.
Visuellement, le film se distingue par ses décors,
avec une reconstitution convaincante du quartier, mêlant ses aspects sordides
et pittoresques. La station de métro, les enseignes lumineuses des cabarets, et
l’atmosphère des ruelles sombres contribuent à immerger le spectateur dans cet
univers si particulier.
Cependant, en dépit de
son charme désuet et de quelques instants mémorables, 56 rue Pigalle
reste un polar mineur, marqué par une intrigue qui manque de mordant et une
réalisation parfois trop académique. Il n’en demeure pas moins un témoignage
intéressant d’une époque et d’un lieu mythique, rendu vivant par le talent de
Jacques Dumesnil et l’éclat éphémère de la chanson de Marie-Josée. Pour les
amateurs de vieux polars et de Pigalle en noir et blanc, ce film offre un
voyage nostalgique, même s’il ne brille pas par son originalité.
NOTE : 12.30
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Willy Rozier
- Assistant-réalisateur : Louis Pascal
- Scénario et dialogues : Xavier Vallier (pseudonyme de Willy Rozier)
- Photographie : Fred Langenfeld
- Montage : Linette Nicolas
- Musique : Jean Yatove, la chanson du film "Pigalle" de Georges Ulmer est interprétée par Marie-José (créditée Marie JOSE)
- Costumes : Maya (robes)
- Son : André-Léonce Le Baut
- Producteur : Willy Rozier
- Société de production : Sport Films
- Société de distribution : Astoria Films
- Pays de production : France
- Jacques Dumesnil : Jean Vigneron
- Marie Déa : Inès de Montalban
- Aimé Clariond : Ricardo de Montalban
- Raymond Cordy : le chauffeur de taxi
- Janine Miller : Nadia, la chanteuse
- René Blancard : Lucien Bonnet
- Edouard Hemme
- Roger Monteaux
- Henri Guédon chanteur percussionniste maracas
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