Pages

jeudi 7 novembre 2024

13.20 - MON AVIS SUR LE FILM DE BRUIT ET DE FUREUR DE JEAN CLAUDE BRISSEAU (1988)

 


Vu  le film De Bruit et de Fureur de Jean Claude Brisseau (1988) avec François Negret Bruno Cremer Vincent Gasperitch Thierry Haleine Fabienne Babe Sandrine Arnault Francoise Vatel

À la mort de sa grand-mère, Bruno, un rêveur de 13 ans, revient dans une cité de la banlieue parisienne à Bagnolet avec son serin. Souvent seul, il reporte son affection sur l'oiseau, qui dans son imagination se transforme en un faucon, accompagné d'une femme sensuelle et maternelle1. D'un niveau scolaire trop bas, il entre dans un C.E.S. (Collège d'Enseignement Secondaire) ; il y rencontre son voisin Jean-Roger, terreur de l'établissement, et y fait l'apprentissage de la violence de cette banlieue : intimider les gens de leur établissement, choisir des victimes pour les agresser, et surtout, avec son groupe de délinquants, attaquer une bande rivale de manière brutale.

De bruit et de fureur de Jean-Claude Brisseau est une œuvre qui, sous des airs de chronique sociale, expose la brutalité et la marginalité de la société, à travers un regard qui se révèle à la fois fascinant et dérangeant. Le film suit Bruno un adolescent qui emménage dans une banlieue difficile de Paris, où il côtoie Jean-Roger, un jeune garçon rebelle, impulsif, issu d’une famille engluée dans la violence et la précarité. Les personnages de Jean-Roger (incarné avec une énergie brute par Négret) et de son père (interprété par Bruno Cremer), expriment une réalité chaotique, entre petits délits, brutalité latente, et absence totale de repères.

Le film se distingue par une satire sociale impitoyable, où chaque personnage incarne une facette de cette violence structurelle : un père qui, sans repères moraux, laisse libre cours à ses frustrations, un fils qui canalise sa rage dans un comportement destructeur, et des adultes spectateurs, qui semblent résignés ou indifférents. En choisissant de filmer avec réalisme cette déchéance sociale, Brisseau crée une atmosphère oppressante, rythmée par la tension permanente, et où les issues semblent inévitablement tragiques.

Il est indéniable que Brisseau, avec ce film, montre des obsessions troublantes pour les corps féminins, notamment à travers les regards de Jean-Roger et de son père. Ce choix, quoique symbolique de leur vision désabusée du monde, peut être malaisant, car il soulève une certaine ambiguïté, à la limite du voyeurisme. Ce malaise est renforcé par l'absence de filtre dans la façon dont Brisseau aborde ces thématiques, un style qui révèle la fascination de ses personnages masculins pour une certaine idée de la jeunesse et de la féminité.

En dépit de cette lecture inconfortable, le film reste une exploration acerbe des milieux populaires, montrant sans compromis comment la violence naît du désespoir et de l’absence de repères. À travers la rage de Jean-Roger et l’influence de son environnement, Brisseau capture cette « fureur » qui consume et condamne.

NOTE : 13.20

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

  • Vincent Gasperitsch : Bruno
  • François Négret : Jean-Roger
  • Bruno Cremer : Marcel, père de Jean-Roger et Thierry
  • Thierry Hélaine : Thierry
  • Victoire Buff : amie de Thierry
  • Fabienne Babe : professeur principal de Bruno et Jean-Roger
  • María Luisa García (comme Lisa Hérédia) : L'apparition
  • Fejria Deliba : Mina
  • Aurélie Sterling : copine de Mina
  • Albert Montias : frère de Marcel
  • Françoise Vatel : femme de Marcel
  • Sandrine Arnault : fille de Marcel
  • Antonio Garcia : grand-père de Jean-Roger et père de Marcel
  • Lucien Plazanet : un voisin
  • Antoine Fontaine : principal du C.E.S. (collège d'enseignement secondaire)
  • Luc Ponette : sous-directeur du C.E.S.
  • Isabelle Hurtin : l'assistante sociale


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire