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samedi 30 novembre 2024

5.80 - VU LE FILM LARGO WINCH LE PRIX DE L'ARGENT DE OLIVIER MASSET DEPASSE (2024)


Vu le film Largo Winch 3 Le Prix de l’Argent de Olivier Masset Depasse (2024) avec  Tomer Sisley James Franco Clotilde Hesme Elie Tilloloy Narayan David Hecter Koen de Bouw Denis O’Hare François Eric Gendron Supachai Girdsuwan

Depuis l'enlèvement brutal de son fils Noom, Largo Winch fait l'objet d'une impitoyable machination cherchant à l'anéantir et à détruire le groupe W. Pour faire éclater la vérité et retrouver son fils, Largo se lance dans une traque sans relâche. Des forêts canadiennes, en passant par Bangkok jusque dans les profondeurs des mines birmanes, il ne sait pas encore qu'il devra faire face aux démons du passé.

Largo Winch : Le Prix de l'Argent illustre une tendance assez courante dans les adaptations cinématographiques : la dilution de l’essence même de l’œuvre originale au profit d’un format plus générique, souvent taillé pour plaire à un public large mais moins exigeant.

Dans les BD, Largo Winch incarne un équilibre subtil entre thriller financier, action, réflexion philosophique et exploration des dilemmes éthiques liés au pouvoir. Chaque album a un souffle unique, presque cinématographique dans son découpage et ses dialogues, mais toujours ancré dans une réflexion humaine profonde. Les thématiques de la BD sont riches : la solitude du pouvoir, la tension entre morale et business, ou encore l’identité.

En revanche, dans les films récents de la saga, cet équilibre semble souvent sacrifié sur l’autel du spectaculaire et du rythme effréné. Le Prix de l'Argent, par exemple, paraît plus se concentrer sur des scènes d’action tape-à-l’œil et des rebondissements parfois prévisibles. Ce n’est pas que l'action soit mal exécutée, mais elle finit par supplanter les éléments intellectuels et émotionnels qui faisaient le cœur de la BD. Résultat : Largo devient un héros d’action générique, plus proche de Jason Bourne que du personnage complexe qu’on a aimé dans les albums de Jean Van Hamme et Philippe Francq.

Un autre problème est l’évolution de la saga vers une simplification excessive des intrigues financières. Dans les BD, les mécanismes économiques sont fascinants, crédibles et souvent bien expliqués. Dans les films, ils servent plutôt de toile de fond vague, sans l’approfondissement qui captiverait un public avide de complexité. On perd ce sentiment de pénétrer les rouages d’un monde à la fois fascinant et impitoyable.

Largo Winch au cinéma a peut-être perdu ce qui faisait son charme dans la BD : l’alliance d’un réalisme captivant, d’une écriture soignée et d’un héros à la fois charismatique et vulnérable. Mais tout n'est pas à jeter. Ces films peuvent encore séduire ceux qui cherchent une bonne dose d’action et une esthétique soignée, même s'ils risquent de laisser les fans de la BD un peu frustrés. La saga a besoin de retrouver son âme pour redevenir ce qui la rendait unique, au lieu de s’effacer dans l'ombre d'autres franchises plus calibrées pour le grand écran.

James Franco dans un projet comme Largo Winch : Le Prix de l'Argent peut donner une impression un peu amère, surtout pour un acteur qui a longtemps cultivé une carrière à la croisée de films grand public et projets plus audacieux. Après ses déboires personnels et professionnels, il aurait pu espérer un retour plus marquant, dans un film qui mette en valeur son talent. Or, dans ce contexte, il semble jouer les seconds couteaux dans une production qui ne lui offre ni la profondeur dramatique ni le charisme qu'il est capable d'apporter à l'écran.

James Franco, malgré ses controverses, reste un acteur polyvalent et ambitieux, capable d’incarner des rôles complexes (127 heures, The Disaster Artist) comme de s’amuser dans des blockbusters (Spider-Man, This Is the End). Ici, il est coincé dans un rôle qui, visiblement, ne fait que remplir une fonction narrative, sans véritable relief ni opportunité de briller.

Pour lui, ce choix semble davantage un moyen de "remettre un pied dans la salle" qu’un véritable projet porteur. Cela reflète probablement aussi la difficulté pour un acteur ayant subi un backlash médiatique de retrouver des rôles prestigieux, surtout dans une industrie où l'image publique est cruciale. Mais ce genre de rôle alimentaire ne contribue malheureusement pas à relancer sa carrière : il y apparaît plus comme un acteur qui tente de recoller les morceaux que comme une force créative en pleine renaissance.

Peut-être que Franco parviendra à se redéfinir dans des projets plus intimistes ou artistiques, là où il excelle souvent, loin des grosses productions trop formatées. Mais ici, son passage dans Largo Winch risque de ne laisser qu’un souvenir fugace, aussi bien pour les spectateurs que pour lui-même. Un retour sur grand écran qui, malheureusement, manque de panache.

NOTE : 5.80

FICHE TECHNIQUE

DISTRIBUTION

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