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mardi 19 novembre 2024

12.50 - MON AVIS SUR LE FILM GAROU GAOU KE PASSE MURAILLE DE JEAN BOYER (1951)

 


Vu le film GarouGarou Le Passe Muraille de Jean Boyer (1951) avec Bourvil Joan Greenwood Roger Tréville Gérard Oury Titys Pamela Wilde Henri Crémieux Marcelle Arnold Germaine Reuver Dominique Davrau Georgette Anys

Léon Dutilleul, petit fonctionnaire de bureau encadré par une hiérarchie moraliste et dirigiste, se découvre un jour la capacité de passer à travers les murs. Immédiatement, il en avertit son ami le piètre artiste-peintre Gen-Paul. Celui-ci lui donne des idées pour en profiter, par exemple jouer quelques mauvais tours à ses supérieurs hiérarchiques, faire quelques petites farces à des inconnus, ou profiter de l'occasion pour un peu de voyeurisme dans le magasin de mode d'à côté. Le hasard de la vie lui fait découvrir une « lady », Susan, anglaise, en réalité souris d'hôtel qui fait équipe avec Maurice, portier du même palace, pour des fric-fracs nocturnes dans les chambres de l'hôtel. Malgré les appels à la prudence de son ami, Léon veut la remettre dans le droit chemin en lui faisant la morale, mais il est amoureux : pour tenter de la séduire, il se fait passer pour un grand aventurier et voleur sous le nom de Garou-Garou. Les occasions de jouer de son don se multiplient alors.

 Garou-Garou, le passe-muraille de Jean Boyer est une adaptation pleine de charme de la nouvelle fantastique de Marcel Aymé, publiée en 1941. Ce film est une véritable ode à l’imaginaire et aux rêves, où l’impossible devient réalisable grâce à un pouvoir extraordinaire : la capacité de traverser les murs. Bourvil incarne Léon Dutilleul, un petit fonctionnaire à l’apparence ordinaire mais doté de ce don surnaturel qui bouleverse son quotidien monotone. Avec sa bonhomie naturelle et sa naïveté attachante, Bourvil insuffle une humanité touchante à ce personnage, transformant cette comédie en un moment inoubliable.

Le film se déroule dans un Montmartre pittoresque, une atmosphère que Jean Boyer exploite pour créer une toile de fond à la fois réaliste et féerique. Montmartre, qui inspira tant d’artistes, devient ici un décor vivant où le fantastique s’intègre parfaitement au quotidien. La statue de Jean Marais, située place Marcel-Aymé, est un hommage tangible à cette histoire et à son auteur. Cette œuvre symbolise l’évasion et la liberté que représente Léon Dutilleul, rappelant que même les limites les plus infranchissables peuvent être dépassées.

La galerie des personnages secondaires enrichit considérablement le film. De l’inspecteur maladroit aux collègues de bureau envieux, en passant par les figures burlesques du quartier, chaque rôle contribue à la comédie tout en étoffant l’univers du film. Jean Boyer manie ces personnages avec un humour tendre, évitant tout cynisme, ce qui donne au film une légèreté agréable.

Le scénario s’amuse à explorer les implications morales et pratiques du don de Léon. Ses mésaventures dans le monde du crime, qu’il rejoint presque par accident, apportent un rythme dynamique et des situations hilarantes. Pourtant, au-delà des gags, le film pose une question fondamentale : que faire de nos dons exceptionnels ? Ce dilemme, traité avec légèreté, donne au récit une profondeur subtile.

Visuellement, le film utilise des effets spéciaux simples mais efficaces pour représenter le pouvoir du passe-muraille. À l’époque, ces procédés étaient novateurs et participent encore aujourd’hui au charme rétro de l’œuvre. Les décors de Paris, magnifiés par une photographie soignée, ajoutent à cette esthétique intemporelle.

  Garou-Garou, le passe-muraille est une comédie fantastique qui allie humour, poésie et humanité. Le génie de Marcel Aymé, l’interprétation de Bourvil, et la mise en scène de Jean Boyer en font une œuvre à la fois légère et profonde. C’est un film qui invite à rêver et à croire en l’extraordinaire, tout en célébrant la richesse de l’imaginaire. On y retrouve cette capacité rare du cinéma à transformer des rêves en réalité, et ce, avec une simplicité désarmante.

NOTE : 12.50

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