Vu le film GarouGarou Le Passe Muraille de Jean Boyer (1951) avec Bourvil Joan Greenwood Roger Tréville Gérard Oury Titys Pamela Wilde Henri Crémieux Marcelle Arnold Germaine Reuver Dominique Davrau Georgette Anys
Léon Dutilleul, petit fonctionnaire de bureau encadré par
une hiérarchie moraliste et dirigiste, se découvre un jour la capacité de
passer à travers les murs. Immédiatement, il en avertit son ami le piètre
artiste-peintre Gen-Paul.
Celui-ci lui donne des idées pour en profiter, par exemple jouer quelques
mauvais tours à ses supérieurs hiérarchiques, faire quelques petites farces à
des inconnus, ou profiter de l'occasion pour un peu de voyeurisme dans le
magasin de mode d'à côté. Le hasard de la vie lui fait découvrir une
« lady », Susan, anglaise, en réalité souris
d'hôtel qui fait équipe avec Maurice, portier du même palace,
pour des fric-fracs nocturnes dans les
chambres de l'hôtel. Malgré les appels à la prudence de son ami, Léon veut la
remettre dans le droit chemin en lui faisant la morale, mais il est
amoureux : pour tenter de la séduire, il se fait passer pour un grand
aventurier et voleur sous le nom de Garou-Garou. Les occasions de jouer de son
don se multiplient alors.
Garou-Garou, le
passe-muraille de Jean Boyer est une adaptation pleine de charme de la nouvelle
fantastique de Marcel Aymé, publiée en 1941. Ce film est une véritable ode à
l’imaginaire et aux rêves, où l’impossible devient réalisable grâce à un pouvoir
extraordinaire : la capacité de traverser les murs. Bourvil incarne Léon
Dutilleul, un petit fonctionnaire à l’apparence ordinaire mais doté de ce don
surnaturel qui bouleverse son quotidien monotone. Avec sa bonhomie naturelle et
sa naïveté attachante, Bourvil insuffle une humanité touchante à ce personnage,
transformant cette comédie en un moment inoubliable.
Le film se déroule dans un Montmartre pittoresque, une
atmosphère que Jean Boyer exploite pour créer une toile de fond à la fois
réaliste et féerique. Montmartre, qui inspira tant d’artistes, devient ici un
décor vivant où le fantastique s’intègre parfaitement au quotidien. La statue
de Jean Marais, située place Marcel-Aymé, est un hommage tangible à cette
histoire et à son auteur. Cette œuvre symbolise l’évasion et la liberté que
représente Léon Dutilleul, rappelant que même les limites les plus infranchissables
peuvent être dépassées.
La galerie des personnages secondaires enrichit
considérablement le film. De l’inspecteur maladroit aux collègues de bureau
envieux, en passant par les figures burlesques du quartier, chaque rôle
contribue à la comédie tout en étoffant l’univers du film. Jean Boyer manie ces
personnages avec un humour tendre, évitant tout cynisme, ce qui donne au film
une légèreté agréable.
Le scénario s’amuse à explorer les implications morales
et pratiques du don de Léon. Ses mésaventures dans le monde du crime, qu’il
rejoint presque par accident, apportent un rythme dynamique et des situations
hilarantes. Pourtant, au-delà des gags, le film pose une question fondamentale
: que faire de nos dons exceptionnels ? Ce dilemme, traité avec légèreté, donne
au récit une profondeur subtile.
Visuellement, le film utilise des effets spéciaux simples
mais efficaces pour représenter le pouvoir du passe-muraille. À l’époque, ces
procédés étaient novateurs et participent encore aujourd’hui au charme rétro de
l’œuvre. Les décors de Paris, magnifiés par une photographie soignée, ajoutent
à cette esthétique intemporelle.
Garou-Garou, le passe-muraille est une
comédie fantastique qui allie humour, poésie et humanité. Le génie de Marcel
Aymé, l’interprétation de Bourvil, et la mise en scène de Jean Boyer en font
une œuvre à la fois légère et profonde. C’est un film qui invite à rêver et à
croire en l’extraordinaire, tout en célébrant la richesse de l’imaginaire. On y
retrouve cette capacité rare du cinéma à transformer des rêves en réalité, et
ce, avec une simplicité désarmante.
NOTE : 12.50
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Jean Boyer, assisté de Jean Bastia, Gérard Ducaux-Rupp
- Scénario : d'après la nouvelle Le Passe-muraille de Marcel Aymé
- Adaptation : Jean Boyer, Michel Audiard
- Dialogues : Michel Audiard
- Décors : Robert Giordani, Jean Mandaroux et Jean Taillandier
- Photographie : Charles Suin
- Son : Tony Leenhardt
- Montage : Fanchette Mazin
- Musique : Georges Van Parys
- Régisseur : André Guillot
- Doublure lumière Joan Greenwood : Anne Marilo
- Tournage du au , dans les studios « Franstudio » de Saint-Maurice
- Sociétés de production : Cité Films, Silver Films, Fidès
- Chef de production : Jacques Bar, Arthur Sachson
- Production associée : Robert Dorfmann
- Société de distribution : Corona
- Bourvil : Léon Dutilleul, petit fonctionnaire
- Joan Greenwood : Lady Brockson dite Susan
- Raymond Souplex : Gen-Paul, l'artiste peintre
- Marcelle Arnold : Germaine, la sœur de Léon
- Jacques Erwin : Gaston, le beau-frère de Léon
- Gérard Oury : Maurice, le complice de Susan
- Henri Crémieux : Gustave Lécuyer
- Georges Lannes : le directeur de la prison
- Roger Tréville : Félix Burdin
- Frédéric O'Brady : le médecin spécialiste
- René Worms : un employé du ministère
- Nina Myral : Madame Héloïse
- André Dalibert : un employé du ministère
- Nicole Riche : la dame qui s'habille
- Germaine Reuver : madame Ménard, la concierge
- Jeanne Véniat : la sud-américaine
- Georges Flateau : monsieur Robert
- Edmond Beauchamp : Arturo, le sud-américain
Non Crédités :
- Nicolas Amato : un gardien de prison (non crédité)
- Georgette Anys : Maria, la bonne du directeur (non créditée)
- Claude Barbé : le groom (non crédité)
- Maurice Biraud : un employé du ministère (non crédité)
- Jacky Blanchot : le gardien qui reçoit les coups de pied au derrière à travers le mur (non crédité)
- Gérard Buhr : un vendeur de journaux (non crédité)
- Raymond Carl : le collègue de travail de Léon
- Marcel Charvey : le barman (non crédité)
- Dominique Davray : un mannequin du magasin (non créditée)
- Fignolita : la femme noire surprise dans son lit (non créditée)
- Franck Maurice : un gardien de prison (non crédité)
- Marcel Méral : un employé du ministère (non crédité)
- Laure Paillette : une dame dans la file d'attente (sous réserve de confirmation) (non créditée)
- Titys : le détenu de la prison (non crédité)
- Paméla Wilde : un mannequin du magasin (non créditée)
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