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mercredi 6 novembre 2024

12.80 - MON AVIS SUR LE FILM MEURTRE A MONTMARTE de GILLES GRANGIER (1957)

 


Vu le film Meurtre à Montmartre (Reproduction Interdite)  de Gilles Grangier (1957) avec Michel Auclair Paul Frankeur Annie Girardot Gianni Esposito Albert Dinan Lucien Nat Marcel Bozzuffi Jacky Moulière Jacqueline Noelle Max Montavon Bruno Balp

Marc Kelber (Paul Frankeur), marchand de tableaux, achète un Gauguin, deux millions. Le tableau se révélant être un faux, il recherche l'escroc Jacques Lacroix (Michel Auclair) et se laisse enrôler dans sa bande qui comprend le peintre Claude Watroff (Giani Esposito) et sa maîtresse Viviane (Annie Girardot). Grâce à son expérience, Kelber parvient à obtenir des copies quasi parfaites de Gauguin capables de tromper les meilleurs experts. Mais Watroff, obsédé par le remords, se met à boire. Lacroix et Kelber le jugeant dangereux, l'empoisonnent à l'acide en simulant un suicide. Mais le peintre avait préparé une vengeance posthume (...)

Meurtre à Montmartre, réalisé par Gilles Grangier, est un polar noir qui, bien que moins célèbre que certains autres classiques, se démarque par son atmosphère et son casting de choix. Ici, ce ne sont pas Gabin ou Delon qui mènent l'affiche, mais des acteurs comme Paul Frankeur et Michel Auclair, habitués des seconds rôles, qui brillent dans des performances pleines de nuances et de charisme. Grangier, réalisateur chevronné du genre, orchestre une intrigue au cœur de Montmartre, un décor parfait pour cet univers sombre et réaliste.

Le film repose avant tout sur l’ambiance des quartiers parisiens, et Grangier parvient à capturer un Montmartre aussi séduisant que menaçant. Les ruelles, les cafés enfumés, et les façades usées contribuent à créer un climat de mystère qui plonge le spectateur dans une époque révolue, mais captivante. Le noir et blanc accentue cette aura de mystère, rendant le cadre presque intemporel et rendant justice à ce quartier de Paris qui, bien qu’animé, recèle des coins sombres et dangereux, parfaits pour les intrigues criminelles.

Les dialogues, écrits avec soin, ajoutent une dimension réaliste et acerbe au film. Ils oscillent entre une forme de poésie brute et un cynisme typique du cinéma de l’époque, apportant une touche d’authenticité au quotidien de ces personnages. Ils sont bien souvent un terrain de jeu pour des échanges mordants et ironiques, apportant du relief aux protagonistes. Dans cet univers de désillusion, la jeune Annie Girardot brille. Elle apporte une fraîcheur et une tension émotionnelle qui contrastent avec le cynisme ambiant, et son personnage, convoité par plusieurs hommes du récit, incarne une figure complexe entre fragilité et force.

Quant aux performances de Frankeur et Auclair, elles démontrent leur talent pour incarner des figures à la fois familières et intrigantes, typiques des seconds rôles mais qui ici prennent toute leur envergure. Grangier met en avant ces acteurs moins en vue avec un respect évident pour leur capacité à captiver l’attention sans éclat superflu. Les deux hommes apportent une profondeur inattendue, oscillant entre compassion et brutalité, ce qui en fait des personnages troublants et humains.

NOTE : 12.80


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