Vu le Film Les Orphelins de Olivier Schneider (2025) avec Alban Lenoir Dali Bensallah Sonia Faidi Suzanne Clément Anouk Grinberg Romain Levi Naidra Ayadi Guillaume Soubeyran
Gabriel et Idriss, deux anciens amis d'enfance, ont pris des chemins différents : le premier est devenu commandant au sein l’IGPN, tandis que le second est devenu fixeur pour des criminels. Ils sont cependant amenés à se retrouver lorsque leur premier amour est victime d'un accident de la route. Sa fille Leïla découvre que le fils de la dirigeante d'une grande entreprise est lié à l'accident et que celle-ci cherche à étouffer l'affaire. La jeune fille décide de se faire justice mais se retrouve en grand danger. Les deux hommes sont forcés de faire équipe pour sauver Leïla et mettre hors d'état de nuire les pontes de l'entreprise.
Les Orphelins est de ces films d’action policiers que l’on croit avoir déjà vus dix mille fois… et encore, je suis loin du compte. Olivier Schneider, spécialiste de la cascade passé à la réalisation, livre ici un produit calibré, musclé, bruyant, mais dramatiquement anémique.
Au centre du dispositif : Alban Lenoir.
Beau mec, pectoraux bien huilés, regard fermé, mâchoire serrée. Cette fois, il n’est pas seulement devant la caméra, il est aussi à l’écriture. Et c’est bien là que le bât blesse. Car si les abdos font vendre, ils ne remplacent ni un scénario ni des personnages.
L’histoire suit un groupe de policiers cabossés, des “orphelins” de l’institution, soudés par la violence, la perte et le ressentiment. Sur le papier, pourquoi pas. À l’écran, on a surtout l’impression d’assister à une suite non déclarée de Balle perdue : mêmes ingrédients, même mécanique, et le même ennui, en plus bruyant.
De l’action ? Oui.
Du sang ? Évidemment.
Mais un scénario ? Point.
Comme si un film d’action devait être, par principe, dépourvu de texte, d’idées et de respiration. Les dialogues sont réduits à des borborygmes virils, les enjeux sont expédiés, et l’émotion reste à la porte.
Le rythme est le principal problème : il est très mou, malgré l’agitation permanente. Paradoxe cruel d’un film qui court partout mais n’avance nulle part. Les scènes s’enchaînent sans progression dramatique, comme une démo de cascades sans colonne vertébrale.
Les acteurs, eux, semblent jouer chacun dans leur coin.
Pas de synchronisation, pas de dynamique de groupe, pas de direction cohérente. Ils ne jouent pas mal individuellement : ils jouent mal ensemble. Ce qui, pour un film censé parler de fraternité et de meute, est plutôt gênant.
Le budget annoncé — 18 millions d’euros — interroge sérieusement. Où est passé l’argent ? Dans le salaire d’Alban Lenoir ? Dans des cascades assistées à l’IA ? Dans les explosions ? Certainement pas dans l’écriture, ni dans la mise en scène, pourtant plate et fonctionnelle.
Un seul vrai bon moment surnage :
la scène d’ouverture, avec le combat au sabre en bois, tendue, lisible, efficace, suivie d’un élément déclencheur bien trouvé. Là, le film promet quelque chose. Malheureusement, il ne tiendra jamais cette promesse.
Les Orphelins est un film qui confond muscle et cinéma, bruit et intensité, action et récit. Un produit d’action sans âme, sans texte, sans souffle. Un film persuadé que courir, frapper et saigner suffit à raconter une histoire.
Non, décidément, avoir des pectoraux ne fait pas un film.
NOTE : 6.20
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Olivier Schneider
- Scénario : Nicolas Peufaillit, Olivier Schneider, Jean-André Yerlès et Alban Lenoir
- Musique : Paul-Marie Barbier, Julien Grunberg
- Photographie : Maxime Cointe
- Montage : Tianès Montasser
- Son : Samuel Aïchoun
- Maquillage : Magali Marchand
- Production : Rémi Leautier, Sidonie Dumas, Rémi Cervoni
- Sociétés de production : Inoxy Films, TF1 Films Production, Gaumont Production, avec la participation de Netflix
- Société de distribution : Gaumont
- Budget : 18,54 millions d'euros
- Alban Lenoir : Commandant Gabriel Stenne, dit Gab
- Dali Benssalah : Idriss
- Sonia Faidi : Leïla Lakti
- Suzanne Clément : Christina Roveilli
- Anouk Grinberg : Fanny
- Romain Levi : Jonas
- Naidra Ayadi : Sofia Lakti
- Guillaume Soubeyran : Matthias Roveilli

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