Vu le Film L’Elue de Oz Perkins (2025) avec Tatiana Maslany Rossif Sutherland Erin Boyes Birket Turton Glen Gordon Logan Pierce Gina Vultaggio
Un couple passe son week-end d'anniversaire de rencontre dans une cabane isolée dans les bois. Des choses étranges commencent à se produire et les sombres secrets de la cabane sont révélés
L’Élue d’Oz Perkins est ce genre de film d’horreur qui se prend pour une expérience mystique alors qu’il ressemble surtout à un rayon sinistré de LIDL après fermeture, éclairage blafard compris. Minimaliste, oui, mais minimaliste vide, comme si le film avait été construit sur des restes de décor, trois symboles mal rangés et deux silences gênés. Peu de dialogues, peu d’action, peu d’idées — mais beaucoup de prétention. On sent l’effort pour faire “auteur”, pour installer une atmosphère, sauf que l’atmosphère ne suffit pas quand il n’y a rien dedans.
Le scénario avance au ralenti, ou plutôt n’avance pas. Pendant les deux tiers du film, il ne se passe quasiment rien, sinon des regards figés, des déplacements lents, des plans étirés jusqu’à l’ennui. Ce n’est pas de la tension, c’est de la pénurie. Un film d’horreur d’Intermarché : tout est là en apparence, mais rien ne donne envie. Pas même le popcorn pour survivre à l’expérience. C’est décousu, fouillis et paradoxalement creux, un exploit en soi.
Les acteurs, visiblement formés à l’Actors Studio version discount, errent dans ce dispositif comme des figurants perdus dans leur propre film. Ils ne jouent pas la peur, ils attendent que quelque chose arrive. Et comme rien n’arrive, ils attendent encore. La direction d’acteurs est inexistante, ou volontairement absente, ce qui revient au même : on ne s’attache à personne, on ne craint pour personne, on regarde le temps passer.
La mise en scène, elle, se veut élégante : belles images, beaux cadres, beaux effets. Mais tout cela sert à quoi ? À napper un glauque fatigant, posé là comme un alibi artistique. Perkins confond lenteur et profondeur, silence et mystère, symbolisme et sens. Or empiler des signes obscurs ne crée pas du génie, seulement de la confusion. Voir du génie dans cette accumulation de symboles opaques relève plus de la foi aveugle que de l’analyse.
La révélation finale, censée donner un sens à cette errance, est grotesque. Elle tombe comme une mauvaise blague, soulignée par une ambiance poisseuse qui semble là uniquement pour rappeler au spectateur qu’il est bien dans un “film d’horreur”. Malaisant, oui, mais pas dans le bon sens. On comprend vite qu’on ne comprendra rien, sinon une vague idée de folie mal définie, brandie comme excuse ultime.
C’est d’autant plus rageant que de bonnes idées existent, disséminées çà et là, mais elles ne collent jamais ensemble. Rien ne s’assemble, rien ne résonne. On a l’impression d’un puzzle dont les pièces viennent de boîtes différentes. Résultat : une mascarade horrifique, prétentieuse, creuse, qui confond malaise et ennui.
Pour moi, nul. Mon déplaisir a été parfaitement atteint. Et quand un film réussit surtout à vous faire regretter votre temps, c’est peut-être ça, finalement, sa véritable horreur.
NOTE : 4.20
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Oz Perkins
- Scénario : Nick Lepard
- Musique : Edo Van Breemen
- Photographie : Jeremy Cox
- Montage : Graham Fortin et Greg Ng
- Décorateur : Danny Vermette et Trevor Johnston
- Costumes : Mica Kayde
- Production : Chris Ferguson et Jesse Savath
- Production déléguée : Bonner Bellew, Fred Berger, John Hegeman, Brian Kavanaugh-Jones, Marlaina Mah, Tatiana Maslany, Laurie May, Peter Micelli, Noah Segal et Vince Totino
- Sociétés de production : Oddfellows, Elevation Pictures Corp., Range Media Partners, Wayward Entertainment et Welcome Villain Films
- Sociétés de distribution : Neon (États-Unis), Metropolitan Filmexport (France)
- Tatiana Maslany : Liz
- Rossif Sutherland : Malcolm
- Erin Boyes : Julia
- Birkett Turton : Darren
- Glen Gordon : Malcolm, adolescent
- Logan Pierce : Darren, adolescent
- Gina Vultaggio : Francis
- Erin Tipple

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