Un Biopic est intéressant quand le personnage est intéressant, ce qui n'est pas le cas de Philippe Petit, trop mégalo et sans empathie, pour qu'on prenne fait et cause pour lui.
Le documentaire de James Marsh sur le même sujet était toutefois plus intéressant, car il ne montrait que l'exploit entre les tours du World Trade Center filmé comme un thriller.
Hélas ici, on est obligé de subir dans la première partie, ces amourettes et son apprentissage en France et surtout à Paris, qui fleure la carte postale, mais où aucun décors ne sort d'un imaginaire, comme l'avait fait Scorsese.
L'histoire est celle de Philippe Petit, célèbre funambule français qui exerce ses talents dans les cirques et dans les rues de Paris, pour pouvoir vivre. Mais Petit à soif de gloire, il va mettre en place des défis de traverser de monuments célèbres comme Notre Dame de Paris, au grand plaisir des badots, mais pas des autorités. Son exploit majeur (qui est le centre du film) est d'avoir rejoint en 1974, les deux tours du World Trade Center, sur un fil, suspendu au-dessus du vide.
Le réalisateur de Retour vers le Futur, aime exploiter les techniques nouvelles du cinéma, ici il développe au maximum la vision du vide dans la 3D, hélas les salles françaises ont été frileux sur la vision du film en 3D, ce qui est loupé magistral de pas l'avoir fait et une grosse frustration.
Robert Zemeckis ce qui est certain est un amoureux fou du cinéma de divertissement et aime faire plaisir à son public. Dans ce cas, alors que le film n'est pas raté, pourquoi partout ou il est sorti il ne marche pas (moins de 40 millions dans le monde), je reste persuadé que le principal responsable est justement le héros, qui n'en est pas un sur une vie, mais uniquement sur un moment bref dans la vie du spectateur, tout avait été dit dans le documentaire, et les spectateurs n'ont pas voulus en voir plus, bien dommage.
Il y a deux films dans le film, un dans le passé, l'autre dans le futur, un sur le territoire européen , un sur le territoire américain, le Blockbuster et le film de copains, on est en même temps dans un Thriller, dans une romande, dans un biopic et on se croirait un peu dans Disneyland.
La Romance ne m'intéresse pas, car Charlotte Le Bon n'a rien à dire de probant, et son personnage (au mieux) est plat comme un encéphalogramme de participants à une télé-réalité. Et ses codes de film Biopic avec le conflit avec ses parents et la rencontre avec ses futures complices n'a pas grand intérêt.
Il faut entrer dans le vif du sujet, à savoir la préparation du future crime de lèse majesté, pour la sécurité des deux tours, pour qu'on s'y intéresse vivement. Le film est une déclaration d'amour au Twin Towers, qui ne sont plus hélas là pour donner leurs sentiments.
Dommage également qu'on est doublé Gordon Lewitt, alors qu'il parle français couramment.
C'est finalement un film qui raconte (avec certainement une proportion de nous raconter une légende, et non la réalité, mais pourquoi pas) un film la beauté, le geste et l'inutile exploit est présent à tous les instants.
Sur les scènes ou Petit traverse les deux tours, on est dans un vertige effrayant ou on est plus que le héros, dans la peur de tomber (et ici on peut dire de haut), certainement un exploit inutile, mais quel frayeur pour lui, même si on sait que c'est que du cinéma. Mais ce garçon était quand même, complètement fou.
Note : 14.50
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Robert Zémeckis
Scénario : Christopher Browne et Robert Zemeckis d'après l'autobiographie "To Reach the Clouds" de Philippe Pétit.
Direction Artistique : Félix Larivière-Charron
Décors : Ann Smart
Costumes : Suttirat Anne Larlab
Montage : Jeremiah O'Driscoll
Musique : Alan Silvestri
Photographie : Don Burgess
Production : Jack Rapke, Tom Rothman, Steve Starkey et Robert Zemeckis
Durée : 123 minutes
Budget : 35 millions de dollars
DISTRIBUTION
- Mark Camacho : Guy Tozolli
- Jason Deline : Tessio
- Benedict Samuel : Jean-Louis Blondeau
- Jason Blicker : l'officier Daley
- Daniel Harroch (VF : Loïc Guingand) : officier Clemenza
- César Domboy : Jean-François Heckel
- Vittorio Rossi (VF : Jean-Luc Atlan) : le sergent O'Donnell
- Serge Martineau (VF : Emmanuel Gradi) : Foreman
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