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vendredi 27 décembre 2024

15.40 - MON AVIS SUR LE FILM LE GRAND RESTAURANT DE JACQUES BESNARD (1966)

 


Vu le film Le Grand Restaurant de Jacques Besnard (1966) avec Louis de Funèes Noel Roquevert Bertrand Blier Pierre Tornade Roger Caccia Olivier de Funès Max Montavon Paul Preboist Maurice Risch Maria Rosa Rodriguez France Rumilly Michel Modo Guy Grosso Venantino Venantini Albert Dagnant

Monsieur Septime dirige d'une main de fer le célèbre grand restaurant Septime, temple parisien de la gastronomie française. Seul le colosse Marcel, le chef de cuisine, le rend lâche. Omniprésent dans la salle, soucieux d'offrir le meilleur des services, Septime veille à chaque détail, reprenant son personnel à la moindre erreur, quitte à leur mener la vie dure. Il traite ses employés, en particulier les serveurs, de manière infantilisante : il les mène au doigt et à l'œil et leur inflige des punitions quasi scolaires. Il oblige par exemple les fautifs à recopier le menu à la main. Son chouchou est son « petit » Roger, serveur lèche-botte prêt à dénoncer ses collègues. À l'opposé, Septime fait preuve d'une grande déférence à l'égard de sa prestigieuse clientèle composée d'hommes politiques importants, d'aristocrates, de hauts responsables de la police, et autres gens du monde.

Le Grand Restaurant (1966), c’est avant tout une comédie où Louis de Funès trône en maître absolu du rire, dans son costume impeccable de Monsieur Septime. Ce personnage est une incarnation parfaite du patron obsessionnel, tyrannique et un brin ridicule, dont le sens du détail frôle la maniaquerie. Septime ne dirige pas un restaurant, il orchestre une symphonie où chaque serveur est un instrument, et où la moindre fausse note se paie cher. Mais derrière cette façade autoritaire, se cache une lâcheté désarmante, exacerbée dès que l’intrigue prend des proportions rocambolesques.

Le film repose sur un équilibre savamment dosé entre dialogues incisifs, gags visuels mémorables, et situations absurdes. Comment ne pas évoquer la fameuse scène de la pomme de terre, où la "simplicité gastronomique" devient un terrain d’affrontement hilarant ? Chaque détail, du plat au regard, est exploité pour déclencher le rire. Et que dire de la scène mythique de la danse où l’orchestre peine à suivre les ordres saccadés de Septime ? Ce moment illustre parfaitement l’art de la mécanique comique de De Funès : des gestes précis, un timing impeccable, et une énergie inépuisable.

Autour de lui gravitent des seconds rôles en or. Bernard Blier, avec son flegme inébranlable, apporte un contrepoint parfait à la fébrilité de De Funès. Noël Roquevert, figure emblématique du cinéma d’après-guerre, se distingue également par son jeu subtil et son charisme. On retrouve aussi des visages familiers des Branquignols, ces compagnons de route qui ont marqué les débuts de Louis de Funès. Leur complicité transparaît à l’écran, donnant à certaines scènes une saveur presque théâtrale.

L’intrigue policière, bien qu’un peu farfelue, sert surtout de prétexte à une succession de quiproquos et de situations absurdes. L’enlèvement du président Novalès déclenche une série de péripéties où Septime, bien malgré lui, se retrouve à jouer les héros. Mais ce sont les maladresses et les retournements comiques qui captivent, plus que l’intrigue elle-même.

Le décor du restaurant Septime, avec son luxe un peu kitsch et son personnel rigoureusement drillé, devient un véritable personnage à part entière. Chaque scène dans cet univers feutré est une occasion d’explorer les manies et les petites cruautés de la haute gastronomie.

Revoir Le Grand Restaurant, c’est retrouver ce cinéma doudou qui nous enveloppe dans une nostalgie joyeuse. On rit des mêmes gags, on anticipe les répliques, mais le plaisir reste intact. À l’instar d’un bon plat, cette comédie ne vieillit pas, elle se bonifie. Alors oui, reprenons ce menu classique et savoureux, où chaque bouchée est un régal pour les amateurs de bonne humeur.

NOTE : 15.40

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