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mercredi 25 décembre 2024

17.10 - MON AVIS SUR LE FILM ENNIO DE GIUSEPPE TORNATORE (2021)

 


Vu le film Ennio de Giuseppe Tornatore (2021) avec Ennio Morricone Clint Eastwood Bruce Springsteen Bernardo Bertolucci Joan Baez Giuseppe Tornatore John Williams Hanz Zimmer Oliver Stone Terrence Mallick Dario Argento Roland Joffé Quincy Jones

Depuis 1961 Ennio Morricone a composé près de 500 musiques de film. Ce film retrace sa formation initiale — auprès de son père trompettiste — puis académique et ses activités de pianiste, chef d'orchestre, arrangeur musical et compositeur de musique de film. Le film est accompagné de nombreux extraits de films et de ses musiques, d'entretiens avec des réalisateurs et des musiciens comme Bruce Springsteen ou Joan Baez.

 Quand Giuseppe Tornatore, réalisateur virtuose (Cinéma Paradiso), décide de rendre hommage à Ennio Morricone, le plus grand compositeur de musique de film selon beaucoup (et sans doute à raison), cela donne Ennio (2022), un documentaire d’une intensité rare. Plus qu’un simple film, c’est une véritable déclaration d’amour à un génie qui a marqué à jamais l’histoire du cinéma avec près de 500 bandes originales. Chaque note, chaque image, chaque témoignage dans ce film est une porte ouverte sur l’âme et le génie de Morricone, et le résultat est tout simplement bouleversant.

Dès les premières minutes, le spectateur est emporté dans un tourbillon de sons et de souvenirs. Tornatore ne se contente pas de lister les succès de Morricone : il plonge dans son processus créatif, révélant comment ce maestro, d’abord trompettiste forcé par un père strict, est devenu l’un des architectes sonores les plus reconnus au monde. On découvre, souvent avec fascination, les origines de ses compositions, qu’il s’agisse des sifflements iconiques de Le Bon, la Brute et le Truand, des cordes envoûtantes de Mission, ou encore des mélodies nostalgiques d’Once Upon a Time in America, sans doute son chef-d’œuvre le plus intime et poignant.

Le film alterne savamment entre des archives rares, des séquences de films magnifiquement restaurées, et des témoignages vibrants de ceux qui ont travaillé avec Morricone ou admiré son œuvre. De Quentin Tarantino à Hans Zimmer, de Clint Eastwood à Bernardo Bertolucci, chaque invité apporte une perspective unique sur l’impact universel du compositeur. Mais ce sont surtout les interventions de Morricone lui-même, humble et méthodique, qui captivent. Sa capacité à transformer une simple idée en une symphonie inoubliable laisse sans voix.

Tornatore insuffle à Ennio une narration fluide et rythmée, respectant la structure d’une composition musicale : une ouverture captivante, des montées en tension, des crescendos d’émotion, et une conclusion mémorable. On suit l’évolution du compositeur, des contraintes imposées par son père aux défis créatifs imposés par des réalisateurs exigeants comme Sergio Leone, son vieil ami et complice. Leur collaboration mythique, en particulier sur Il était une fois en Amérique, est racontée avec une émotion palpable, rendant hommage à une alchimie unique qui a marqué l’histoire du cinéma.

Mais Ennio ne se limite pas à célébrer ses chefs-d'œuvre : le film explore également les doutes et les frustrations d’un homme souvent tiraillé entre la reconnaissance tardive de son génie et son aspiration constante à repousser les limites de son art. Même avec deux Oscars, dont un d’honneur et un autre pour Les Huit Salopards de Tarantino, Morricone n’a jamais cessé de se remettre en question, cherchant à innover jusqu’à la fin.

Ce qui rend Ennio inoubliable, c’est l’émotion brute qu’il suscite. Chaque mélodie, chaque extrait nous transporte dans un état presque transcendantal. La musique de Morricone, indémodable et immédiatement reconnaissable, résonne comme un langage universel, capable de transmettre des émotions que les mots ne suffisent pas à exprimer. Le film nous rappelle à quel point ces œuvres sont inscrites dans nos mémoires collectives, qu’il s’agisse des westerns spaghetti, des drames poignants ou des épopées historiques.

Son seul regret de ne pas avoir travaillé avec Stanley Kubrick , il aurait dû faire Orange Mécanique mais Leone refusa.

 , Ennio est bien plus qu’un documentaire : c’est une expérience sensorielle et émotionnelle inoubliable. Tornatore réussit à capturer l’essence d’un homme et d’une œuvre qui ont transcendé le temps, offrant aux spectateurs un voyage intime et exaltant au cœur du génie de Morricone. Pour les amateurs de cinéma, de musique, ou tout simplement de beauté, c’est un rêve éveillé. Indélébile, comme la musique d’Ennio.

NOTE : 17.10

FICHE TECHNIQUE

  • Réalisation et scénario : Giuseppe Tornatore
  • Photographie : Giancarlo Leggeri et Fabio Zamarion
  • Montage : Massimo Quaglia
  • Production : Gabriele Costa, Peter De Maegd, San Fu Maltha et Gianni Russo
  • Coproduction : Tom Hameeuw
  • Sociétés de production : Piano B Produzioni ; Potemkino, Fu Works, Terras, Gaga, Blossoms Island Pictures, Fonds Eurimages du Conseil de l'Europe et Bridging the Dragon (coproductions)
  • Sociétés de distribution : Lucky Red (Italie) ; Le Pacte (France)
  • Pays de production : Drapeau de l'Italie Italie / Drapeau de l'Allemagne Allemagne / Drapeau de la Belgique Belgique / Drapeau de la République populaire de Chine Chine / Drapeau du Japon Japon / Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas

DISTRIBUTION

 

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