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dimanche 29 décembre 2024

6.90 - MON AVIS SUR LE FILM FELES DE CHRISTOPHE DUTHURON (2024)

 


Vu le film Fêlés de Christophe Duthuron (2024) avec Pierre Richard Charlotte de Turckheim Bernard LeCoq Fred Blin Les Chiche Capon Mathieu Chedid François Berléand Arthur Jugnot Emilie Caen Patrick Ligardes Méliane Marcaggi

L'Arc-en-ciel est un authentique lieu associatif à Marmande qui accueille des personnes ordinaires mais violentées par la vie. Quand on menace de les expulser, un élan de solidarité s'organise autour de Pierre, le fondateur, pour sauver cette maison.

Il est des films qui, malgré leurs bonnes intentions, échouent à captiver leur public. Malheureusement, Fêlés de Christophe Duthuron en fait partie. Inspiré d'une histoire vraie, ce long-métrage ambitionnait de rendre hommage à Pierre, un personnage dont la vie et le courage méritaient d’être portés à l’écran. Mais ce qui aurait pu devenir un vibrant documentaire tombe ici dans les travers d’une fiction maladroite et bancale.

Le premier problème de Fêlés réside dans sa durée. À force de s’étirer sur des scènes inutiles ou redondantes, le film dilue l’impact émotionnel qu’il cherche à susciter. Là où un documentaire concis aurait pu se concentrer sur les moments marquants de l’histoire de Pierre, cette fiction s’enlise dans des détails superflus qui finissent par épuiser le spectateur. Le rythme est pesant, et chaque minute supplémentaire semble un défi.

Le deuxième écueil, bien plus grave, est l’impression constante d’artifice. Duthuron semble obsédé par l’idée de "faire vrai", mais il en oublie l’essentiel : la sincérité. L’histoire, pourtant inspirée de faits réels, paraît étonnamment factice à l’écran. Les dialogues sonnent faux, les situations manquent de naturel, et les émotions peinent à franchir l’écran. Cette dissonance est particulièrement visible dans le jeu des acteurs. Si les comédiens professionnels, habituellement garants d’une certaine qualité, peinent ici à convaincre, c’est dire l’ampleur du problème. Les performances des amateurs, bien qu’évidemment sincères, manquent de nuance et ne font qu'accentuer la maladresse générale du projet.

Le traitement visuel ne sauve rien : la réalisation oscille entre le banal et le franchement daté. On sent que les moyens ont manqué pour offrir une esthétique qui aurait pu transcender les faiblesses narratives. Les choix musicaux, eux aussi, ajoutent à l'impression d’un film qui force ses effets sans jamais toucher juste.

Et pourtant, Fêlés avait des atouts. Le sujet, profondément humain, aurait pu toucher une corde sensible. Pierre, par son histoire et ses combats, méritait un traitement plus respectueux et, surtout, plus inspiré. On imagine aisément qu’un documentaire aurait su capturer l’essence de sa vie avec bien plus de pudeur et de vérité.

Fêlés est une œuvre désespérément creuse, un projet plombé par ses ambitions mal maîtrisées et un excès de pathos. En cherchant à magnifier la réalité, Christophe Duthuron a produit une fiction artificielle, trop longue et laborieuse pour toucher son public. Ce n’est pas seulement un rendez-vous manqué : c’est un film qui finit par trahir l’hommage qu’il voulait rendre.

NOTE : 6.90

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION


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