Vu le film L'Armée des Ombres de Jean Pierre Melville (1969) d'après le roman de Joeph Kessel avec Lino Ventura Paul Meurisse Simone Signoret Serge Reggiani Jean Pierre Cassel Paul Crauchet Christian Barbier Alain Dekokk Claude Mann Alain Libolt Nathalie Delon
Octobre 1942. " Ingénieur distingué des Ponts et Chaussées, soupçonné de pensée gaulliste, semblant jouir d’une certaine influence ", Philippe Gerbier est interné dans un camp français puis transféré au quartier général de la Gestapo de l’hôtel Majestic à Paris. Il s’en évade en tuant une sentinelle et en sacrifiant l’autre homme arrêté. A Marseille, il est chargé avec Félix et Le Bison d’exécuter Doinot, qui les a trahis. Jean-François , un ancien ami de régiment de Félix, entre dans le réseau et réussit sa première mission : livrer un poste émetteur à Mathilde , membre du réseau de Paris. Il en profite pour rendre visite à son frère, Luc Jardie, grand bourgeois rêveur dont il ignore qu’il est le chef de son réseau de résistance.
Pour l'occasion de
voir un film avec Simone Signoret, quoi de mieux que de revoir ce chef-d’œuvre
du cinéma français, même si elle a qu'un second rôle, mais toutes les scènes où
elle apparait vous donne des frissons, tellement son personnage et son
interprétation donne le la, d'un film qu'on peut considérer comme l'un des
meilleurs sur la résistance (la vraie celle de combattre pour son honneur).
Souvent les tournages chaotiques donnent souvent lieu à des
monuments, Ventura et Melville ne se parlait pas pendant le tournage pour un
problème qu'il a eu lieu sur A Bout de Souffle, Mais Ventura était un grand est
à respecter un contrat.
Le mot qui est le plus indiqué pour parler du film c'est
"Silence", il y a peu d'envolée lyrique, chacun doit garder silence
devant l'ennemi comme Jardy (Meurisse) qui ne donnera qu'un nom le sien, Jardy
mélange de Jean Caillavès et Jean Moulin tous deux résistant et tués par la
Gestapo en 44. Silence pour ne pas donner d'explication ou se justifier
(l'exécution de Doinot ou celle de Mathilde), Silence pour réfléchir à ses
actes ou comment s'en sortir, mais des fois comme Gerbier un jour on ne court
plus. Le silence quand le barbier va simplement donner un manteau à Gerbier
alors que l'apparence semble trompeuse.
Cela faisait des années que je n'avais pas vu le film, et à
cette nouvelle vision, j'avais l'impression de voir une nouvelle version, j'ai
l'impression de voir de nouvelles scènes parce qu'à ma première vue des scènes
m'avait tellement marqué qu'elle avait masquées les autres.
Non seulement l'Armée des Ombres est un grand film, un film
de référence sur la résistance mélangeant la vérité et la fiction, mais également
où les comédiens sont tous au diapason de l'histoire et aucun ne se met en
avant.
Et la mise en scène en noir et blanc (nous somme pourtant en
69) donne encore plus de noirceur à cette histoire qui est le symbole de la
résistance à l'ennemi, soit tout n'était pas parfait et claire, mais une petite
pierre a permis une grande victoire que hélas ils n'ont pas vu pour la plupart.
Le personnage de Mathilde est inspiré de Lucie Aubrac qui
n'a pas été abattue pendant la guerre, mais sur les autres côtés du personnage
elle s'en approche.
Pas Mécontent de l'avoir revu pour la circonstance, un grand
film, un chef d'œuvre hélas qui n'a pas attiré les foules.
NOTE : 17.80
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Jean-Pierre Melville assisté de Jean-François Adam
- Scénario, adaptation et dialogues : Jean-Pierre Melville, d'après le roman éponyme de Joseph Kessel
- Musique : Éric Demarsan
- Photographie : Pierre Lhomme
- Cadreur et coordinateur des effets spéciaux : Walter Wottitz
- Son : Jacques Carrère
- Décors : Théobald Meurisse
- Costumes : Colette Baudot
- Montage : Françoise Bonnot
- Production : Jacques Dorfmann
- Sociétés de production : Les Films Corona (France), Fono Roma (Italie)
- Société de distribution : Les Acacias
- Lino Ventura : Philippe Gerbier
- Simone Signoret : Mathilde
- Paul Meurisse : Luc Jardie
- Jean-Pierre Cassel : Jean-François Jardie
- Paul Crauchet : Félix Lepercq
- Christian Barbier : Guillaume Vermersch « Le Bison »
- Claude Mann : Claude Ullman « Le Masque »
- Alain Libolt : Paul Dounat
- Alain Mottet : le commandant du camp
- Alain Dekok : Legrain, le jeune communiste
- Serge Reggiani : le coiffeur
- Georges Sellier : le colonel Jarret du Plessis
- Marco Perrin : Octave Bonnafous
- Hubert de Lapparent : le pharmacien Aubert
- Jean-Marie Robain : le baron de La Ferté-Talloires
- André Dewavrin : le colonel Passy (lui-même)
- Jeanne Pérez : Marie
- Albert Michel : un gendarme
- Denis Sadier : le médecin de la Gestapo
- Colin Mann : le dispatcher
- Anthony Stuart : le major de la Royal Air Force
- Michel Fretault : le patriote anonyme
- Jacques Marbeuf : un officier allemand
- Michel Dacquin : un condamné
- Gérard Huart : un prisonnier
- Percival Russell : un soldat allemand
- Franz Sauer : l'officier allemand
- Nathalie Delon : l'amie de Jean-François
- Marcel Bernier : l'adjudant douanier
- Gaston Meunier : le contrôleur de bagages
- Adrien Cayla-Legrand : Charles de Gaulle
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