Anthony est retraité. Il vit seul dans son appartement de Londres et refuse toutes les aides-soignantes que sa fille, Anne, tente de lui imposer. Cettedernière y voit une nécessité d’autant plus grande qu’elle ne pourra plus passer le voir tous les jours : elle a en effet pris la décision de partir vivre à Paris pour s’installer avec l’homme qu’elle vient de rencontrer…
Mais alors, qui est cet étranger sur lequel Anthony tombe dans son salon, et qui prétend être marié avec Anne depuis plus de dix ans ? Et pourquoi affirme-t-il avec conviction qu’ils sont chez eux, et non chez lui ? Anthony est-il en train de perdre la raison ?
Adapté une pièce de théâtre c'est toujours compliqué et
encore plus quand on change la langue au passage, rien que ces deux
complications doivent nous éblouir du travail formidable et parfait de Zeller
sur sa propre adaptation surtout que celle-ci est considérée comme l'une des
meilleures pièces du 21ème siècle.
Aborder la maladie d'Alzheimer est aussi un défi, nombre de
films ont aborder le sujet mais on trop voulu joué la carte de l'émotion à coup
sûr, ce qui fait à l'arrivé que ce type de films ennuie asses souvent, mais ici
grâce à la mise en scène de cette caméra vivante qui suit Anthony comme si elle
n’était pas là, on est comme un peu voyeur dans sa misère qui se passe dans son
cerveau entre brouillard et vapeurs !
La photo de Ben Smithard dans cet appartement est
superbement rendue et donne une impression d'être dans la tête de Anthony. Pas
celle de Hopkins mais celle du personnage.
Zeller qui a l'habitude d'écrire les discours de certains
Président de Jury à Deauville (lol) donne à son scénario un plus avec des
dialogues en or massif, c'est écrit comme une ode à la vie, à l'amour à nos
parents et ce n’est pas simple pour Anne (Colman) la fille de Antony de subir
les absences répétées mentalement de son père, car elle se demande s'il le fait
exprès où il ne s'agit que le début de difficultés plus importantes.
Et si bien sur Olivia Colman est admirable (et c'est
toujours le cas) mais que dire de la performance de Anthony Hopkins est
absolument dantesque, avec de simple geste, un regard furtif et œil pétillant
comme si son personnage s'amuse de la situation à son corps défendant tout de même,
et il mérite amplement son deuxième Oscars, qui récompense une carrière
magnifique.
Et The Father confirme que Florian Zeller est un réalisateur
à suivre, et on attendra son prochain film adapté de sa pièce Le Fils qui avait
triomphé au théâtre avec Rod Paradot dans le rôle du fils.
NOTE : 16.20
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Florian Zeller
- Scénario : Florian Zeller et Christopher Hampton, d'après la pièce Le Père de Florian Zeller
- Photographie : Ben Smithard
- Montage : Yorgos Lamprinos
- Musique : Ludovico Einaudi
- Production : Philippe Carcassonne, Simon Friend, Jean-Louis Livi et David Parfitt
- Sociétés de production : Trademark Films, Cine@, AG Studios NYC, Embankment Films, F Comme Film, Film4 et Viewfinder
- Sociétés de distribution : Lionsgate (Royaume-Uni), Orange studio / UGC (France), Sony Pictures Classics (USA)
- Anthony Hopkins (VF : Jean-Pierre Moulin ; VQ : Guy Nadon) : Anthony
- Olivia Colman (VF : Isabelle Gélinas ; VQ : Manon Arsenault) : Anne
- Rufus Sewell (VF : Bernard Gabay ; VQ : Daniel Picard) : Paul
- Imogen Poots (VQ : Stéfanie Dolan): Laura
- Olivia Williams (VQ : Anne Bédard) : Catherine
- Mark Gatiss (VQ : Sylvain Hétu): Bill
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