Vu le film Terrifier 3 de Damien Leone (2024) avec Alexa Blair Robertson Lauren LaVera David Howard Thornton Samantha Scaffidi Chris Jericho Elliot Fulham Antonella Rose Jon Abrahams
Après avoir survécu au
massacre d'Halloween perpétré par Art Le Clown, Sienna et son frère tentent de
reconstruire leur vie. Alors que les fêtes de fin d'année approchent, ils
s'efforcent de laisser derrière eux les horreurs passées. Cependant, au moment
où ils se croyaient enfin à l'abri, Art refait surface, bien
décidé à transformer Noël en un véritable cauchemar.
Terrifier 3, signé Damien Leone,
s’inscrit dans la droite lignée de ses prédécesseurs : un déchaînement de
violence pure, où le scénario passe au second plan pour laisser toute la place
aux massacres insensés d’Art le Clown. Si vous cherchez une intrigue travaillée
ou une quelconque profondeur psychologique, mieux vaut passer votre chemin.
Ici, l’objectif est simple : repousser les limites du gore avec un festival de
mutilations, d’éviscérations et de démembrements réalisés avec un sadisme
assumé.
Dès les premières minutes, le ton est
donné. Art le Clown, toujours aussi muet et inquiétant, revient hanter l’écran
avec son sourire démoniaque, armé de son arsenal habituel : couteaux,
machettes, tronçonneuses et tout ce qui peut broyer de l’humain. Sa soif de
destruction semble n’avoir aucune limite, et Damien Leone s’amuse à filmer
chaque scène de torture avec un niveau de détail presque clinique. À ce stade,
le film ne cherche même plus à justifier les actes de son tueur, Art étant
devenu une pure incarnation du mal, un clown cauchemardesque qui décime tout
sur son passage sans logique apparente.
Si le second volet avait tenté
d’introduire quelques éléments scénaristiques avec Sienna et l’aspect
surnaturel du personnage, Terrifier 3 abandonne toute velléité narrative pour
embrasser pleinement son statut de film-spectacle, où les amateurs de gore se
retrouvent en terrain conquis. L'horreur y est tellement outrancière qu’elle en
devient presque cartoonesque par moments, flirtant avec l’absurde dans
certaines mises à mort d’une cruauté extrême. Il y a bien quelques tentatives
de dialogues et d’interactions entre victimes potentielles, mais soyons
honnêtes : elles ne servent qu’à allonger l’attente avant le prochain carnage.
Côté interprétation, inutile d’y
chercher une performance digne d’un prix d’acteur. Les personnages sont là pour
être éliminés dans les pires souffrances possibles, et les acteurs font ce
qu’ils peuvent avec des dialogues minimalistes. Le seul à véritablement
s’imposer est, comme toujours, David Howard Thornton, qui campe un Art le Clown
plus sadique et dérangeant que jamais. Son jeu, basé uniquement sur
l'expression corporelle et le mime, suffit à instaurer un malaise constant.
Visuellement, le film est à la hauteur
des attentes des fans du genre. Les effets spéciaux en animatronique et le
maquillage gore sont impeccables, confirmant l’habileté de Leone dans le
domaine du practical effects. La mise en scène, quant à elle, joue sur des
plans volontairement crades et une photographie poisseuse, renforçant
l’atmosphère malsaine du film.
Mais au-delà du choc et du dégoût,
Terrifier 3 laisse un arrière-goût de déjà-vu. À force de vouloir toujours
faire plus fort, plus gore, plus choquant, le film finit par tourner en rond.
Le sadisme gratuit remplace la tension, et le manque d’évolution dans
l’histoire empêche toute montée dramatique. Art le Clown est certes une icône
moderne du slasher extrême, mais jusqu’à quand pourra-t-il survivre sans un
minimum de fond scénaristique ?
Terrifier 3 est une boucherie filmée,
conçue uniquement pour les amateurs de gore extrême. Les fans du personnage y
trouveront leur compte, les autres risquent de décrocher rapidement. Un film à
regarder uniquement si vous avez l’estomac bien accroché… et pas avant de
passer à table.
NOTE : 6.10
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation et scénario : Damien Leone
- Musique : Paul Wiley
- Direction artistique : Violet Morrison
- Décors et costumes : Olga Turka
- Photographie : Georges Steuber
- Montage : Damien Leone
- Production : Phil Falcone
- Coproduction : Steven Della Salla, Jason Leavy, Michael Leavy, Jason Milstein et George Steuber
- Production déléguée : Lisa Falcone, Matthew Helderman, G. Brandon Hill, Yolanda Macias, Brad Miska, Erick Opeka, Priscilla Ross Smith et Luke Taylor
- Sociétés de production : Bloody Disgusting, Dark Age Cinema, Fuzz on the Lens Productions et The Coven
- Sociétés de distribution : Cineverse (États-Unis) ; Factoris Films / ESC Films (France)
- Budget : 2 millions $
- David Howard Thornton (VF : Françoua Garrigues) : Art le Clown
- Lauren LaVera (VF : Nathalie Aranda) : Sienna Shaw (en)
- Elliot Fullam (VF : Pablo Cherrey-Iturralde) : Jonathan Shaw
- Samantha Scaffidi (en) (VF : Susan Sindberg) : Victoria Heyes (en)
- Margaret Anne Florence (VF : Violante Rhô) : Jess, la tante de Sienna et Jonathan
- Bryce Johnson (VF : Jean-Pierre Leblan) : Greg, le mari de Jess
- Antonella Rose (VF : Tiffany Vuales) : Gabbie, la fille de Jess et Greg
- Chris Jericho : Burke
- Daniel Roebuck (VF : Yann Pichon) : le père Noël
- Jason Patric (VF : Jean-François Pagès) : Michael Shaw
- Clint Howard : Smokey
- Krsy Fox (VF : Susan Sindberg) : Jennifer
- Alexa Blair Robertson (VF : Valérie Bachère) : Mia
- Mason Mecartea (VF : François Créton) : Cole
- Bradley Stryker (VF : Romain Pichon) : Eddie
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